Écrire en musique : State Azure

Écrire en musique ou pas est un sujet propre à déchaîner les passions du métier, juste après le fait de compter la longueur des textes en signes ou en mots (c’est en signes. Arrêtez de débattre là-dessus). Trouver la bonne ambiance est difficile – juste assez pour porter le flow, pas trop intrusive ni hors de propos pour l’étrangler (pas sûr qu’on puisse écrire une tendre scène romantique au son de Who’s that Chick).

À la liste des possibilités, je soumets à la sagesse collective State Azure, artiste d’ambient intéressante, c’est-à-dire qui trouve l’équilibre délicat entre texture et évolution – pour le dire autrement, il se passe assez de choses pour ne pas qu’on s’emm s’endorme. Sa chaîne YouTube propose des tas de mixes durant plusieurs heures très joliment filmés, les services de streaming et son Bandcamp comportent des tas d’albums, et il a un goût extrêmement sûr, comme en témoignent les reprises qu’il réalise, dont cette version de Ricochet. Je suis encore en train de tout explorer, parce que je déguste. (Dans le bon sens du terme…)

2024-01-29T01:20:48+01:00mercredi 31 janvier 2024|Décibels|Commentaires fermés sur Écrire en musique : State Azure

L’Alphasmart, ancienne alternative low-tech aux Freewrite

J’attends toujours une réponse satisfaisante du support technique d’Astrohaus concernant leur changement de disposition clavier non documenté sur les Freewrite, et ça s’annonce mal (le premier retour prétend que c’est dans les notes de version – non – et évacue totalement la question. Avant de les incendier ici en cas de fin de non-recevoir, je vais insister).

Dans l’intervalle, auguste lectorat, si tu es intéressé par le concept d’une machine à écrire sans distraction, je porte à ta connaissance l’existence des Alphasmart (à ne pas confondre avec l’Alpha, de la même compagnie qui fabrique les Freewrite, et a racheté la marque déposée). La compagnie a coulé dans les années 2000, mais on trouve encore quantité de leurs machines sur eBay entre 60 et 150€ selon le modèle et l’état. (Soit, bien sûr, une fraction du prix d’une Freewrite.)

Plus basique que cette machine, tu meurs : c’est un clavier relié à un écran LCD de quelques lignes. Aucune connexion au nuage, aucune manière d’expédier les documents de façon moderne : on transfère les textes en la branchant en USB sur un ordinateur, en ouvrant un traitement de texte, et en pressant le bouton Send. La machine retape alors l’intégralité du travail tel un clavier automatique. C’est littéralement l’orgue de barbarie du traitement de texte, mais ça assure leur compatibilité avec les machines d’aujourd’hui (et du futur). Enfin, les piles qui l’alimentent fonctionnent apparemment pendant des mois et elles sont bâties comme des tanks.

Le problème, pour un utilisateur francophone, c’est que les Alphasmart ne peuvent pas se passer en clavier AZERTY (il semble exister des manipulations ésotériques en ligne, mais ça me semble très peu documenté). Néanmoins, quantité d’anglophones ne jurent que par l’Alphasmart, qui forme une alternative excellent marché aux Freewrite. Il faut juste accepter d’apprendre le QWERTY (ou le DVORAK). Je sais, c’est pas idéal.

Mais bon, contrairement aux Freewrite, on ne risque pas de changer la disposition du clavier ni ajouter un service d’abonnement d’un seul coup, hein ?

2024-01-29T01:22:41+01:00lundi 29 janvier 2024|Best Of, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur L’Alphasmart, ancienne alternative low-tech aux Freewrite

Kaiko Fidgets – les meilleurs déstresseurs pour personnes neurodivergentes (ou juste stressées)

J’ai failli intituler cet article « les meilleurs déstresseurs pour adultes », mais je me suis dit ensuite, je vois venir avec votre esprit mal branché – OUI BON ÇA VA

Il était une fois ton humble serviteur, auguste lectorat, en vadrouille à la Comic Con de Noël de Melbourne, où il se trouve que Kaiko Fidgets avait un stand, et cette édition de la convention étant restreinte, ton humble serviteur (OK bon cette formulation n’est pas pratique, on va changer) était déterminé à causer à tout le monde parce que y avait tout le temps. La gentille madame du stand m’a dit « hé, prends ça en main, c’est en démo » et –

EXPLOSION DE DOPAMINE DROGUÉE AUX STÉROÏDES DERRIÈRE MES GLOBES OCULAIRES

Sans déconner, immédiate sensation de détente, afflux de bien être, tout ça parce que je faisais tournicoter une bouboule dans ma main. Le plaisir. La joie. L’effacement du monde devant la transcendance suprême du doux chuintement d’une roulette bien calibrée. Rhaaaa. J’étais bien. Le calme avait toujours été en moi, je le cherchais vainement à l’extérieur dans des casques réducteurs de bruit.

But how ?

Juste une pierre ? Non, un galet parfaitement poli à la forme calculée pour la pression du pouce. HA !

Kaiko Figets conçoit et fabrique des « jouets » à manipuler pour déstresser, occuper les mains, passer l’anxiété pour enfants et adultes. Forcément, cela parlera spécialement aux personnes neurodivergentes, mais quelqu’un cherchant un peu de retour tactile pour occuper sa nervosité ou son stress est concerné, et un petit machin du genre sur le bureau, bien choisi, peut occuper les doigts tandis que l’esprit cavale. L’entreprise a été en partie fondée par le jeune Kai, sur le spectre de l’autisme et dyslexique, et la qualité de fabrication, le soin, l’intelligence de la conception témoignent clairement que, ouais, tout cela a été fait par quelqu’un qui est directement concerné et qui sait parfaitement ce qui marche ou pas. Rien à voir avec les bidules à trois balles vendus chez le marchand de journaux. (Il existe encore des marchands de journaux ? Je ne suis pas sorti de chez moi depuis 2003.)

Mon tourvenis sonique de Docteur. La roue crantée montée sur roulement fait un merveilleux rrrrrrrr et tourne jusqu’au siècle prochain. C’est du bonheur pur. Les boutons font clic clic. J’ai envie d’embrasser un arbre tellement je suis joie rien que d’y penser.

J’ai déjà joué avec des fidgets divers et variés achetés ici et là en ligne, mais ceux de Kaiko n’ont absolument rien à voir. Tout ou presque est en métal, lourd et satisfaisant en main, avec des roulements à bille que j’imagine de qualité aérospatiale, un calibrage au micron de cheveu, la diversité de l’offre est ahurissante avec des variantes sur quasiment tout en termes de texture, poids, taille pour adapter les bidules à toutes les mains et toutes les sensibilités, du soyeux tout apaisant jusqu’au truc un peu pointu pour te picoter et focaliser ton attention. C’est pas compliqué, j’ai failli acheter la boutique, chaque fois que la madame me mettait un truc en main, j’étais comme un chat face à un pointeur laser, me demandant quelle était cette sorcellerie, en réclamant encore et criant la bave aux lèvres « METTEZ-M’EN DOUZE ».

Plus étonnant encore, depuis que j’ai mon attirail de jouets à chat sur mon bureau, j’ai constaté qu’un certain nombre de mes compulsions liées à l’OCD avaient grandement diminué, parce qu’au lieu, mettons, de me bouffer un ongle, j’ai un truc vachement plus rigolo et satisfaisant pour occuper mes sens et mes mains. Lesquelles, honnêtement, n’ont jamais eu l’air en aussi bon état depuis des années. Je n’ai même pas fait exprès : je suis naturellement plus attiré par mes jouets rigolos que par le fait de me faire un mal superficiel. C’est le seul truc qui ait jamais marché de toute ma vie.

Ça tourne. Ça tourne dans tous les sens. Ça pèse son poids. C’est beau et bon en main. Ça m’hypnotise. Ça me reconcentre en une dizaine de secondes.

Kaiko est une entreprise australienne, ce qui rend évidemment difficile le fait de tester et manipuler les bidules pour choisir le meilleur, mais si vous connaissez un modèle que vous aimez et que vous voyez l’équivalent chez eux, foncez, c’est sans nul doute le même en trouze fois mieux. J’écris cet article sans affiliation ni sponsoring d’aucune sorte, juste parce que la qualité et l’intelligence de conception sont renversantes, et que je crois que ça peut parler un petit peu par ici. Bien sûr, ils expédient quasiment dans le monde entier. Je n’aurais jamais cru que ce genre de chose puisse faire une telle différence, mais : oui. Ça fait, réellement, du bien.

➡️ Visiter Kaiko Fidgets

2024-01-20T06:33:31+01:00mercredi 24 janvier 2024|Juste parce que c'est cool|Commentaires fermés sur Kaiko Fidgets – les meilleurs déstresseurs pour personnes neurodivergentes (ou juste stressées)

Courriel réparé – vous pouvez m’envoyer vos photos de chatons

Cet article, auguste lectorat, est un acte de foi, car au moment où je l’écris, on est samedi, et le déménagement de mon compte Apple de la France à l’Australie est coincé en raison d’un pass saison resté ouvert par erreur (je n’y suis pour rien, c’est la matrice qui déconne), tout ça parce que j’ai eu la bonne idée d’acheter la saison 13 de Doctor Who sur iTunes, et que personne n’a signalé au système que c’était fini. (Et pas très bien.) (On ne peut déménager un compte Apple qu’avec des abonnements clos.) Me voilà donc à nourrir le blog à l’avance en vivant comme un animal des années 2000, sans courrier électronique à mon nom de domaine, en écoutant de la musique avec mes fichiers en local, sans synchronisation locale de fichiers. Bientôt, vous allez voir que je vais utiliser des clés USB et louer des cassettes VHS dans un pur délire Formicapunk.

Mais bon, bref, si vous lisez ça, le gentil conseiller Apple a réussi à débloquer les tuyaux de la plomberie de l’information et tout est rentré dans l’ordre, et j’ai publié l’article. Ou alors, j’ai laissé tomber. Je saurai dans quelques heures. En tout cas, vous pouvez à nouveau m’envoyer des mails, et moi, je peux à nouveau découvrir le nouveau Booba en avant-première en streaming. Aha non, j’déconne.

2024-01-31T08:15:48+01:00lundi 22 janvier 2024|À ne pas manquer|Commentaires fermés sur Courriel réparé – vous pouvez m’envoyer vos photos de chatons

La photo de la semaine : Diable de Tasmanie

Très différent de Taz. Dont j’ai appris que le prénom était Claude. Fantastique.

Tasmanian devil (downsized)
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2024-01-15T07:46:08+01:00vendredi 19 janvier 2024|Photo|Commentaires fermés sur La photo de la semaine : Diable de Tasmanie

Table ronde à l’Ouest Hurlant 2023 : L’avenir radieux du post-apo

L’Ouest Hurlant continue à mettre en ligne les tables rondes de son édition 2023, et cela est bel et bon ! Elles sont disponibles sous forme de podcast (avec des battles 200% mauvaise foi), dont, à présent, notre débat avec Estelle Faye, Ketty Steward, modéré par Marcus Dupont-Besnard, de Numerama.

Dans cette carte blanche à Numerama, nous nous interrogeons sur l’avenir radieux du post-apo avec 3 auteurices de talent qui ont su révolutionner le genre. Fin du monde ou fin d’un monde ? La fiction post-apocalyptique répond aussi à des questionnements politiques et à l’urgence écologique. Et si on explorait ce genre de façon nouvelle ?

À écouter là-dessous ou dans votre application de podcast préférée, car vous êtes un·e esthète.

2024-01-15T07:45:20+01:00jeudi 18 janvier 2024|Entretiens|Commentaires fermés sur Table ronde à l’Ouest Hurlant 2023 : L’avenir radieux du post-apo

La Messagère du Ciel en musique, suite ! Chapitre 2 – Izara

Jérôme Marie continue, infatigable, à adapter « Les Dieux sauvages » en musique, et je suis renversé par sa capacité à sentir ce que le texte ne dit pas, mais qui se dévoilera à terme (y compris des développements figurant pour l’instant dans La Succession des Âges). Merci à lui pour ce travail pharaonique qui m’honore – voici donc l’introduction d’Izara (chapitre 2).

➡️ Pour mémoire, tous les morceaux sont compilés au fur et à mesure sur cette page.

2024-01-20T08:15:00+01:00mercredi 17 janvier 2024|À ne pas manquer|Commentaires fermés sur La Messagère du Ciel en musique, suite ! Chapitre 2 – Izara

Interruption temporaire de messagerie

Auguste lectorat, j’aborde dans des terres inconnues, l’espace liminal où s’évanouit le temps dévoré par le passage à l’heure d’été : à partir d’aujourd’hui et pour une semaine, mon mail sera indisponible. Je ne sais pas si les messages envoyés malgré tout (fous que vous êtes, prêts à braver tous les interdits) me parviendront une fois les interrupteurs rebranchés, ou bien s’ils seront condamnés à errer eux aussi en compagnie de Lucien, hurlant leurs octets au vide. J’espère que la coupure de service sera suffisamment brève pour que le flot engorgé se déverse à nouveau dans mon inbox en une rafale de tintements électroniques, mais on ne sait pas, on ne sait rien, c’est l’angoisse de la nature humaine.

Pourquoi ? Vous êtes sûr·e que ça vous intéresse ? Nan, parce que bon. OK, vous l’aurez voulu. Après avoir déménagé mes possessions terrestres et ma splendide personne, je déplace mon compte Apple de la France à l’Australie, or, pour des raisons abyssales connues seulement de Steve Jobs, je dois lui refaire une presque totale virginité, c’est-à-dire : annuler tous mes abonnements en cours. Dont mon espace disque sur iCloud, lequel gère et stocke aussi le mail de lioneldavoust.com. Théoriquement, je pourrais toujours envoyer et recevoir, sauf que 5 Go gratuits, mon copain, ça suffit tout juste à faire rentrer le projet Scrivener de « Les Dieux sauvages », alors on cause pas de toutes mes archives. En conséquence, je serai incapable d’écrire sur mon espace cloud pour cause de quota dépassé, et ça inclut les mails.

Si tout va bien, ça reviendra donc dans une semaine, le temps que tous mes abonnements s’arrêtent et que je fasse la bascule. « Si tout va bien » étant une phrase extrêmement dangereuse à prononcer dans un cadre informatique, un peu moins quand même chez Apple, mais bon.

Priez pour moi.

2024-01-22T08:15:03+01:00mardi 16 janvier 2024|À ne pas manquer|Commentaires fermés sur Interruption temporaire de messagerie

Procrastination podcast s08e09 – Parlons de l’IA générative

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « s08e09 – Parlons de l’IA générative« .

C’était la grande actualité du domaine technologique en 2023, la mise sur le marché des « Intelligences Artificielles », des algorithmes génératifs de texte type ChatGPT, et Procrastination ne peut pas faire l’économie d’en parler quinze minutes : où se situent ces outils, et peut-on en faire quelque chose pour l’écriture de fiction ?
Lionel rappelle la définition technique de ces « modèles de langage », en quoi ils ne sont pas des « intelligences » et en quoi le fantasme qu’ils représentent trahit un état d’esprit nocif pour la création. Estelle expose les problèmes éthiques, économiques et sociaux qu’ils soulèvent en termes de viabilité de la création et d’accès à l’expression publique, et met en avant l’importance de la résistance humaine face aux abus.

Références citées :

  • ChatGPT
  • Blake Lemoine et son entretien avec LaMDA (et non LLaMA, qui est un autre modèle) https://cajundiscordian.medium.com/is-lamda-sentient-an-interview-ea64d916d917
  • Stéphanie Le Cam et la Ligue des Auteurs Professionnels https://ligue.auteurs.pro
  • Blade Runner, film de Ridley Scott
  • Kelly McKernan
  • Le Monde
  • La Caisse d’Allocations Familiales française, qui doit se demander pourquoi elle est citée ici : ça n’est pas pour de bonnes raisons
  • La Charte des Auteurs et illustrateurs Jeunesse
  • Pierrick Marissal, L’Humanité
  • Microsoft
  • X
  • L’affaire du registre ReLIRE, déclaré illégal par la Cour de Justice de l’Union Européenne https://actualitte.com/article/30516/numerisation/l-europe-abat-la-loi-oeuvres-indisponibles-pour-avoir-meprise-les-auteurs
  • Amazon
  • Glaze https://glaze.cs.uchicago.edu/download.html
  • Interview de François Baranger dans Numerama https://www.numerama.com/tech/1221908-les-ia-generent-des-images-mais-pas-de-lart.html
  • Steven Pressfield

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2024-02-06T08:54:14+01:00lundi 15 janvier 2024|Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast s08e09 – Parlons de l’IA générative