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Retour aux Imaginales cette année

Si vous suivez ce genre de chose, vous remarquerez peut-être que je suis à nouveau présent dans la liste des invités du festival Imaginales à Épinal. J’ai expliqué en grand détail il y a un an et demi mon désaccord avec l’éviction de Stéphanie Nicot, créatrice de l’événement, conduisant à ma démission de toutes mes fonctions dans le festival. Ce retour exige donc un petit mot d’explication. 

Dans les articles précédents, j’expliquais que le professionnalisme implique parfois une certaine forme de réserve, et celle-ci s’applique ici aussi – donc non, je ne balancerai personne sous des bus. Cependant, j’ai eu une très longue conversation avec Gilles Francescano, nouveau directeur artistique du festival, qui m’a avec une totale franchise exposé tout son trajet depuis sa prise de fonctions (et je l’en remercie). Il a accompli un important travail dans une situation compliquée, qui a conduit à un assainissement crucial de l’organisation en coulisses (parmi les traces les plus évidentes de ce travail, vous constaterez la disparition des Imaginales Maçonniques dans le programme). Ceci entraînant de meilleures conditions de travail pour tout le monde, en particulier pour les équipes de la ville (qui subissaient un climat hélas délétère de longue date), et une volonté que Gilles m’a confiée de prêter tout spécialement attention à l’inclusion. 

Ce sont ces changements qui m’ont convaincu de donner une nouvelle chance à cette grande fête de l’imaginaire. Pour voir comment les choses évoluent, et surtout pour y rester vigilant, il convient au bout d’un moment d’en faire soi-même partie, afin, quand cela s’impose, d’apporter sa voix. Sur la base des assurances données par Gilles, des transformations déjà effectuées et de mon désir de contribuer moi-même auxdites transformations, il devient à mon sens contre-productif de ne plus accepter d’invitation en tant qu’écrivain, ce qui me placerait, dans les faits, à l’écart de cette conversation. Enfin, je rappelle que, même si Stéphanie a apprécié l’absence marquante de nombreux auteurs et autrices en 2023, après son éviction sans indemnités, elle n’a jamais appelé les professionnel·les au boycott, ni en public, ni en privé (ce dont je peux témoigner).

C’est donc dans cet esprit que je reviens aux Imaginales. Et, vraiment, je suis enchanté de revoir le public d’Épinal et d’ailleurs ! 

2024-03-11T01:31:18+01:00lundi 4 mars 2024|Humeurs aqueuses|2 Commentaires

Procrastination podcast s08e12 – Se documenter pour écrire de la fiction (intéressante)

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : “s08e12 – Se documenter pour écrire de la fiction (intéressante)“.

Les recherches sont une activité potentiellement passionnante, mais où il est possible de se perdre sans jamais écrire une ligne… Quelles attitudes, quelles approches à envisager pour réaliser de la documentation quand on veut écrire des histoires ?
Mélanie commence par rappeler qu’il n’est nullement nécessaire de se documenter pour cela, elle en est l’exemple vivant ! Estelle rappelle en effet que tout cela va dépendre du pacte de lecture ; cependant, les recherches seront nécessaires dans le cas de l’utilisation d’un cadre réel comme une période historique. La recherche a par ailleurs ceci de passionnant qu’elle permet de sortir de préjugés inconscients ! Lionel propose son flux de recherches à deux étages, incluant le « Netflix à idées ».

Références citées

  • Brandon Sanderson
  • La Chronique des Bridgerton, série TV de Chris van Dusen (adaptée des romans de Julia Quinn)
  • J. K. Rowling
  • G. R. R. Martin
  • J. R. R. Tolkien
  • Actuel Moyen-Âge

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2024-03-16T01:35:18+01:00vendredi 1 mars 2024|Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast s08e12 – Se documenter pour écrire de la fiction (intéressante)

Comment relayer automatiquement vos articles sur Bluesky

J’adore Bluesky. Vraiment. C’est tout ce qu’un réseau “social” aurait dû offrir depuis le jour maudit où ils sont apparus sur Terre. Dégager les fâcheux est merveilleusement simple et radical, la vue chronologique empêche toute course à l’engagement, au like, au post viral, et s’il ne se passe rien, il ne se passe rien. C’est Twitter quand c’était rigolo, avec l’esprit des débuts du Net, et une modération efficace entre les mains de l’utilisateur·ice. Pour mémoire, c’est ouvert à tout le monde depuis quelque temps.

Un seul défaut : la jeunesse du réseau implique qu’il est difficile d’y automatiser en particulier le relais de ses articles ou des nouvelles de son site. Le protocole le permet en théorie, mais pour l’instant, je n’ai trouvé aucun plugin WordPress qui fonctionne. J’ai un temps fonctionné avec un service docker tournant sur mon Synology, mais la fiabilité était trop aléatoire à mon goût.

Mais j’ai enfin une solution qui marche : le service DLVR.it. C’est un genre d’IFTTT ou de Zapier limité aux réseaux. Dans les faits :

  • Vous récupérez l’adresse du flux RSS de votre site ;
  • Vous générez un mot de passe spécifique pour application dans l’interface de Bluesky ;
  • Vous dites à DLVR.it de relayer l’un à l’autre.

C’est tout simple, ça fonctionne, c’est gratuit, et on peut même raisonnablement personnaliser l’aperçu des liens. Je n’ai pas d’affiliation sur ce coup-là, je suis juste heureux de partager, parce que, encore une fois, Bluesky, c’est vachement bien.

➡️ DLVR.it

2024-02-26T07:23:59+01:00mercredi 28 février 2024|Best Of, Lifehacking|Commentaires fermés sur Comment relayer automatiquement vos articles sur Bluesky

Marre de payer des abonnements et des mises à jour ? Il y a Setapp.

Autrefois, on disait : there’s an app for that, et le problème de notre époque, c’est que ça entraîne : … and it comes with a subscription. Il faut bien que les développeurs gagnent leur vie, on est bien d’accord, mais des abonnements dans tous les coins pour des apps qu’on n’utilise pas forcément à longueur d’année, ça pèse. Acheter des applications pour une activité de loisir intermittente, aussi. (J’aime faire du code à mes rares moments perdus, mais ça ne justifie pas de payer une licence annuelle pour un client git comme Tower, par exemple.)

Setapp est un idéal moyen terme, et après des soucis de modèle économique qui m’ont fait claquer la porte il y a deux ans, je suis redevenu un client ravi une fois leur maison remise en ordre. Le principe est très simple : c’est un Netflix pour applications. Un seul abonnement, l’accès illimité à 240 programmes dans des domaines extrêmement variés, allant de l’utilitaire dont on ne peut pas se passer (Bartender, BetterTouchTool, Dropzone, Default Folder X, AirBuddy, Yoink…) au gros logiciel de production (Ulysses, Spark, Craft). Toutes les apps sont d’excellente tenue ; pas forcément les meilleures du domaine (je continue à préférer Scrivener à Ulysses pour les sagas, par exemple) mais toutes de qualité, et surtout, couvrant tous les cas d’usage.

Je vous cause de Setapp aujourd’hui parce que j’ai découvert plusieurs excellents services par leur intermédiaire, ou que je voudrais vous causer d’excellentes apps qui se trouvent être disponibles chez eux, et que ça semble les bœufs à mettre avant ma charrette : vous dire où les trouver de façon avantageuse. Même en comptant toutes les licences que j’avais achetées séparément, Setapp est drôlement rentable. Une personne normalement constituée paiera 135 $ US par an, couvrant 1 Mac et 4 (!) appareils iOS. En comparaison, voici le calcul que j’avais conduit en prenant les services ou apps que j’utilise couramment au grand minimum :

App / ServiceCoût ou remplacement à l’année
ProtonVPN60€, remplacé par ClearVPN
Ulysses (pour blogging)40€, inclus
Mindnode (mindmapping)20€, inclus
Aeon Timeline (chroniqué ici)30€, inclus
Due (rappels)10€, inclus
Coût total160€

… on dépasse pas mal le coût de l’abonnement à Setapp normal, et on arrive même au coût de leur formule “Power User” qui couvre 4 (!) Macs (c’est-à-dire deux dans mon cas). Et ça n’est que cinq services…

Mais ça veut dire aussi que ça ouvre l’accès à une ribambelle d’autres applications, qui deviennent par essence gratuites :

  • Je collabore avec L. sur Craft pour notre vie commune ;
  • Gitfox est un client git largement suffisant pour mes besoins ;
  • Coderunner est un éditeur de code suffisant aussi ;
  • L’autre jour, j’avais ponctuellement besoin d’ouvrir une base de données SQLite, je n’ai eu que l’embarras du choix dans Setapp pour trouver un éditeur ;
  • J’ai découvert GetSound, mon nouveau fond sonore de travail favori ;
  • Et ainsi de suite.

C’est donc encore un abonnement, oui, je sais, sauf que c’est quasiment le dernier que vous prendrez (et que ça vous évite d’acheter quoi que ce soit d’autre). C’est comme un abonnement à un service de streaming musical… ça suffit dans 95-100% des cas. À moins d’être très spécifiquement exigeant sur ses outils, on peut sans aucun problème s’abonner à Setapp et ne plus rien utiliser d’autre (il y a deux logiciels de mails, une demi-douzaine d’apps pour travailler le texte, deux ou trois apps de time tracking, d’autres de notes reliées comme Craft ou NotePlan, et j’en passe, plusieurs solutions sont fréquemment proposées par domaine). Mais en plus, Setapp propose pour ainsi dire tous les utilitaires merveilleux qui rendent la vie magique sur Mac (à l’exception notable de Hazel et Alfred, même si des alternatives sont proposées), mais dont le coût peut devenir lourd en mises à jour. Et ça n’est pas de l’app à deux balles, c’est du vrai bel outil dans la quasi-totalité des cas.

Comme dit plus haut, si vous avez une poignée d’apps et de services favoris, vous continuerez à les utiliser (dans mon cas, Scrivener, Alfred, OmniFocus, Focus, Bunch, Keyboard Maestro et Hazel). Mais Setapp en inclut une impressionnante majorité et, dans bien des cas, propose des alternatives tout à fait compétitives.

Setapp est l’équivalent d’une boutique de bonbons pour geeks sous Mac et iOS. Vous en parler me donne en fait la possibilité de reprendre un peu la boîte à outils de l’écrivain, parce que j’y ai (re)découvert des tas de choses pour faciliter la vie créative, et c’est donc l’endroit privilégié pour les obtenir.

À venir, donc.

➡️ Découvrir Setapp gratuitement pendant sept jours

De manière générale, si l’envie d’acheter cet outil (ou l’un des autres présentés sur ce site) vous vient, n’oubliez pas de passer par les liens proposés ici – vous contribuez à financer le temps passé à rédiger ces articles gratuitement. Merci ! 

2024-03-04T00:42:32+01:00lundi 26 février 2024|Lifehacking|2 Commentaires

FAQ – Atelier Techniques avancées de création de mondes imaginaires

Un stage intensif ! D’un week-end ! Sur des techniques avancées ! C’est effectivement un peu impressionnant dit comme ça, et comme quelques questions ont été soulevées suite à l’annonce du stage de mai, voici quelques réponses auxdites questions, parce que vous avouerez que des réponses à d’autres questions, comme la couleur du cheval blanc d’Henri IV ou la température de sublimation du plutonium-44, ça serait pas très raccord.

Merci à la personne qui a eu le courage de poser ses interrogations et me permet de les reproduire ici :

Il est indiqué qu’il est indispensable de posséder une familiarité de base avec l’imaginaire et ses genres. Est-ce que cela signifie qu’il faut les connaître d’un point de vue théorique ? Ou simplement lire des livres qui appartiennent à ces genres littéraires ?

Non, absolument pas besoin de fondement théorique. L’idée c’est d’être sensibilisé·e aux genres, par opposition à l’autre atelier que je fais aux Mots qui s’adresse davantage aux gens qui ne connaissent pas l’imaginaire ; de ne pas ouvrir des yeux ronds si je lâche les mots de fantasy et SF et les noms de Tolkien ou Martin en référence culturelle. Si tu aimes ça (et si tu en lis, c’est le cas – enfin j’espère !), c’est bon.

De plus, est-ce qu’il faut nécessairement être familiarisé avec tous les genres (science-fiction, fantasy et fantastique) ?

Pas spécialement, on a évidemment des affinités plus ou moins marquées avec les courants. Voir plus haut : tu sais que ça existe, si je te parle d’un androïde, d’un elfe ou d’un vampire, tu as une vague image mentale et tu ne me regardes pas comme si j’avais deux têtes parce que la Vraie Littérature Sérieuse™ ne doit pas parler de ces choses-là, on est bon.

Concernant le fait d’arriver avec une proposition de monde magique, est-ce que cela pose problème si c’est la première fois que l’on se prête à ce type d’exercice ?

Absolument pas, et j’aurais tendance à dire : au contraire. On va partir de ta base, jouer avec et la pousser dans tous les sens pour voir ce qu’elle recèle (et ce dont elle peut éventuellement manquer), un des buts de l’atelier étant de vous faire prendre conscience des pièges et difficultés ultra courantes de la discipline pour les jeunes auteur·ices, donc justement, si tu as un œil neuf, c’est peut-être là que tu auras le plus d’occasion de réfléchir sur ton travail.

Et si vous avez d’autres interrogations brûlantes (ou glacées) (ou très très tièdes), n’hésitez pas à les poser là-dessous, sous l’image rigolote. ⬇️

2024-02-16T05:43:55+01:00mercredi 21 février 2024|Dernières nouvelles|Commentaires fermés sur FAQ – Atelier Techniques avancées de création de mondes imaginaires

Tempête de cerveau

Mardi dernier, le risque de feu de forêt a atteint le seuil où le bon sens dicte de ne pas rester à la maison pour des raisons de sécurité (la question méritera un article à part entière), et je me suis donc délocalisé pour la journée à mon deuxième bureau… l’Apple Store, ha.

Sauf que.

ABC News, Simon Winter

Pendant que de graves feux de brousse se déclenchaient à l’ouest de l’État, une tempête a balayé tout l’est de Melbourne, déclenchée par l’inversion des fronts de température. Victoria est sujet à l’influence des vents du désert (auquel cas il fait chaud et beau) ou de l’Antarctique (auquel cas il fait froid et moche), et quand le système s’inverse, ce qui arrive à peu près tous les 5-7 jours, on a souvent droit à du vent et des orages, mais là, quelqu’un a oublié de coller un limiteur sur la table de mixage.

Dans le sillage d’une tempête qui a duré quelques heures, 500 000 maisons étaient sans électricité (dont la nôtre) et le problème d’habiter dans un joli endroit au milieu de la nature, c’est que tu es le premier à perdre le courant et le dernier à le retrouver. On n’a rien sans rien, ma bonne dame. À l’heure actuelle, la situation devrait se restaurer mercredi (soit une semaine plus tard…). La situation pourrait être pire : on est en été, la dernière tempête de cette importance il y a quelques années a laissé notre coin SEPT SEMAINES sans énergie, nous n’avons subi aucun dégât et la pizzeria du bled d’à-côté a un four à bois.

Je reste toujours étonné de la différence de réaction à ces aléas climatiques entre la France et l’Australie. Ici, grands espaces obligent, tout le monde met la main à la pâte – si tu as une tronçonneuse et que tu sais t’en servir, tu sors couper les arbres dans ton coin, tu installes une circulation alternée dans ta rue, etc. Tout cela est normal et fait partie de la vie, peut-être un reliquat de l’esprit pionnier du pays, en tout cas une belle démonstration de la culture globalement accueillante et fraternelle de l’Australie.

Dans l’intervalle, par contre, forcément le boulot créatif doit ralentir un brin, mais je n’ai jamais été autant à jour sur mes mails… 

Pour en savoir davantage :

2024-02-16T05:43:14+01:00lundi 19 février 2024|Journal|Commentaires fermés sur Tempête de cerveau

Procrastination podcast s08e11 – Du bien-fondé des allégories

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Binary contents unsupported.

Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : “s08e11 – Du bien-fondé des allégories“.

L’allégorie est la représentation d’une idée abstraite par la métaphore ou un symbole ; technique aussi ancienne que la littérature elle-même, il peut être facile d’en faire un usage un peu excessif. Quelle est la place de la symbolique dans la fiction en 2024 ?
Pour Mélanie, elle est intemporelle, indissociable de l’art, car elle s’enracine dans le réel. Néanmoins, elle ne doit pas se faire au détriment des événements purs du récit, qui doivent fonctionner sans elle.
Estelle met en avant les différentes dimensions de la narration, dont la symbolique fait partie, et souligne qu’elle n’est jamais assez forte que lorsqu’elle fonctionne en accord avec l’action et l’émotion.
Lionel formule le piège de l’intellectualisme, où la ruse de la symbolique prend le pas sur l’émotion ; une allégorie réussie est celle sur laquelle on accepte de lâcher prise, en l’offrant au lecteur et en acceptant qu’il ne la voie pas.

Références citées

  • Jean de la Fontaine, La Cigale et la Fourmi
  • Stephen King, « La tour sombre »
  • Le règne animal, film de Thomas Cailley et Pauline Munier
  • The Lobster, film d’Efthimis Filippou et Yorgos Lanthimos
  • Peter Greenaway

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2024-02-28T08:21:20+01:00jeudi 15 février 2024|Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast s08e11 – Du bien-fondé des allégories

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