Si vous dites « digital » dans le domaine tech, vous êtes officiellement un·e naze
Parfois, dans cette vallée de larmes, on se lève le matin et l’on découvre une nouvelle qui nous fait tendre un poing rageur vers les cieux en hurlant du sommet d’une falaise battue par les embruns sous un ciel de tumulte : « Je l’avais annoncé ! C’était la Vérité, et ces fous ne savaient l’entendre ! Que tous ces nazes des réseaux qui se regorgeaient dans leur ignorance soient foudroyés sur le champ par la honte et que leurs lamentations montent vers les cieux comme la musique des ennemis du Seigneur au jour de la Révélation ! Je me ferai un petit thé Oolong dans le calice de leurs larmes. »
Car oui, c’est acté, c’est validé par le Journal Officiel : on ne dit pas digital, mais numérique, bordel. (Il est possible que le « bordel » ne figure pas dans le communiqué légal d’origine. Mais j’aime à croire que c’est là une judicieuse illustration de la différence entre la lettre et l’esprit de la loi.) Digital, en français, c’est ce qui a rapport aux doigts, ou bien à la rigueur au poison de la plante du même nom. Alors certes, une tablette peut être numérique et digitale. Mais elle est numérique d’abord. Capice?
Plus que jamais, le mot « digital » est un indicateur sûr que votre interlocuteur cherche à vous jeter de la poudre aux yeux et n’y connaît probablement en réalité que dalle.