Comment a été réalisée la superbe couverture de L’Impassible armada

Les éditions 1115 aiment les objets qui existent, comme les beaux livres qu’on tient en main, et cette maison réalise autour des couvertures de leurs ouvrages un boulot artistique à la fois impressionnant et malheureusement un peu inusité de nos jours, car :

Couv. Victor Yale

… les couvertures de leurs livres existent vraiment.

C’est-à-dire qu’une grande part de leurs compositions sont réalisées à partir de sculptures réelles, photographiées et composées, ce qui représente un boulot à la fois considérable, fascinant et bien peu connu. Du coup, j’ai tanné les éditions pour pouvoir partager un truc drôlement cool : l’histoire de la réalisation de la magnifique couverture de L’Impassible armada.

Je passe le relais à Victor Yale et Frédéric Dupuy pour ce récit en images, et qui vous permettra d’entrevoir comment ce genre de couverture se réalise :

Grand merci à Victor Yale et à Frédéric Dupuy !

Plus très longtemps à attendre pour voir le livre en vrai, puisque pour mémoire, le livre sera disponible en avant-première ces jours-ci aux Imaginales, avant sa sortie officielle le 18 octobre. Et pour seulement quelques jours, tous les exemplaires commandés avant le 15 octobre sur le site de l’éditeur seront dédicacés de ma blanche main à l’occasion du festival. Ne tardez pas !

➡️ Informations complémentaires et commandes

2021-10-20T18:07:23+02:00mercredi 13 octobre 2021|À ne pas manquer, Juste parce que c'est cool|4 Commentaires

Revoir la scène de l’ordinateur de Minority Report vingt ans plus tard

Par curiosité et en passant, je suis retombé sur la fameuse scène de l’ordinateur de Minority Report, qui avait frappé en son temps peut-être davantage que le film lui-même : l’interface purement gestuelle, la façon quasiment magique dont les éléments étaient manipulés de manière tactile apparaissaient réellement comme le futur en 2002. Replaçons-nous dans le contexte, la première interface tactile sur un terminal grand public – l’iPhone – allait sortir en 2007 ; la tablette moderne, l’iPad, en 2010. (Évidemment que je sais qu’il y avait des interfaces tactiles et des tablettes avant ; ce n’est pas du fanboyisme Apple que de placer ces deux jalons, je parle d’interfaces grand public, soit connues et accessibles des consommateurs à grande échelle, au point que ces paradigmes s’intègrent à la société et ne soient plus remarquables. Et ce sont ces deux appareils qui en sont grandement responsables.)

Je vous invite à la revoir en l’an de grâce 2021-presque-22 parce que c’est fascinant.

Si vous y prêtez attention, cet extrait, encore considéré dans l’inconscient collectif comme l’avenir des interfaces, commence à appartenir à une certaine forme de rétrofuturisme. Pour manipuler l’interface, il faut des gants spéciaux (alors qu’un système d’intelligence artificielle suffisamment avancé saurait distinguer le geste signifiant du geste parasite, comme on l’a déjà de nos jours avec l’exemple terre-à-terre de la porte automatique) ; aujourd’hui, cette nécessité même semble étrange. Tom Cruise effectue des gestes secs et théâtraux, visiblement peu naturels et codifiés, pour que l’ordinateur comprenne ses entrées (bien sûr, on peut arguer aussi que c’est simplement pour l’effet cinématographique).

Mais surtout, surtout, regardez les grosses ardoises de données transparentes qui permettent de récupérer des informations sur un terminal pour les envoyer sur l’autre, qui se trouve littéralement à un mètre et demi. (Il faut même un opérateur pour le faire.) C’est très joli cette plaque de verre qui s’imprègne des données pour les décharger ailleurs, mais c’est littéralement absurde aujourd’hui, évidemment, sachant que dans mon chez moi en 2021, mon téléphone et mon ordinateur se synchronisent en permanence d’eux-mêmes via ce machin qu’on appelle le cloud1.

L’argument principal du film – prévoir et arrêter les crimes avant qu’ils ne se produisent – reste évidemment pertinent, comme avec toutes les bonnes idées de SF (Fondation fonctionne toujours même si tous les personnages fument et écrase leurs mégots dans ces cendriers “atomiques” – années 1950 obligent).

En revanche, si cette scène dite de l’ordinateur était refaite aujourd’hui, elle serait à coup sûr subtilement différente.

(Bon. Et puis sinon. L’écran transparent, tarte à la crème des interface futuristes, on en parle ? Oui, c’est plus facile pour filmer et ça rend bien, mais dans l’absolu, c’est la pire idée qui soit en termes d’expérience utilisateur.)

  1. On pourrait arguer, d’ailleurs, que le procédé du transfert de données manuel était déjà dépassé avec la technologie de 2002 – je veux dire, on avait déjà Internet et des réseaux informatiques pour imaginer la chose.
2021-09-08T10:15:03+02:00lundi 13 septembre 2021|Juste parce que c'est cool|7 Commentaires

Le meilleur pitch du monde

Quand vous vous tordez les mains de nervosité en vous demandant comment diable vous allez pitcher votre récit à une maison d’édition, détendez-vous en vous rappelant que les compagnies aériennes chinoises vous vendent les films à bord comme suit :

(Photo retrouvée d’une lointaine époque où je prenais l’avion. Vous vous rappelez l’avion ? L’étranger ?)

2021-08-08T11:02:49+02:00jeudi 12 août 2021|Juste parce que c'est cool|Commentaires fermés sur Le meilleur pitch du monde

Une carte alternative pour « Les Dieux sauvages », par Stéphane Arson

Honte sur moi, je suis assis depuis presque un an sur un trésor que je n’avais pas encore partagé (l’an 2020, tout ça).

Stéphane Arson, illustrateur, graphiste et cartographe de l’imaginaire, débarque un jour dans ma boîte aux lettres avec ce magnifique cadeau :

Cliquez pour agrandir

Non seulement elle est splendide, mais je vous invite grandement à en inspecter les détails (les blasons !), parce que Stéphane est fou. Croisant temps de déplacements et orientations, il a épluché « Les Dieux sauvages » avec une minutie hallucinante pour placer les moindres lieux secondaires qui apparaissent dans la série, mais qui ne pouvaient figurer sur la carte officielle présente dans les romans (splendide également, réalisée par Roxane Millard). Et il est tombé juste ! (Ce qui m’honore mais aussi me réjouit au plus haut point : l’espace fonctionne !)

Du coup, pour les lieux difficiles à placer car manquant à dessein de précisions dans le corps du récit (par exemple Kaledán dans L’Héritage de l’Empire), j’ai donné à Stéphane les détails nécessaires, et cette carte alternative peut être considérée tout aussi officielle que celle des romans. Je travaille à présent avec les deux en parallèle, les croisant en permanence, ce qui me permet de veiller encore davantage à la cohérence géographique de la série.

Je ne peux que vous encourager vivement à aller découvrir plus avant le travail de Stéphane, qui a réalisé également des cartes pour Fabien Cerutti, Adrien Tomas, le jeu de rôle Nephilim et travaille aussi en concept art et design d’interfaces.

Mille mercis !

2021-07-22T17:24:49+02:00mardi 3 août 2021|Dernières nouvelles, Juste parce que c'est cool|4 Commentaires

Les transcriptions de Procrastination avancent

Juste une petite piqûre de rappel : après la prise en charge par Symphonie et l’Atelier perché de la réalisation de transcriptions pour Procrastination, celles-ci commencent à arriver en masse sur Elbakin.net. Elles apparaissent sur le site sur la page de chaque épisode, par exemple ici le s01e06, sur les temps de narration.

Les volontaires continuent à être au taquet et à travailler sur la fin de la saison 1 ; si vous souhaitiez une version accessible du podcast, elle avance donc et se trouve mise en ligne peu à peu. Encore merci à elles et eux, et à l’équipe d’Elbakin pour la mise en ligne !

2021-07-14T18:12:32+02:00mercredi 21 juillet 2021|Juste parce que c'est cool|1 Commentaire

This website will self-destruct

Non, pas celui-ci, hein, celui-là.

À la base, ça pourrait être juste une expérience des premiers temps d’Internet comme il y en a eu tant (vous vous rappelez le Million Dollar Homepage ?) : ce site web s’autodétruira si personne n’y poste rien en l’espace de 24h. Les messages sont anonymes, et les visiteurs et vistrices peuvent en lire au hasard en pressant sur un bouton.

Ce qui représenterait donc un concept un peu bateau sur Internet en 2021 prend un tour en réalité étrangement touchant, surtout par les temps qui courent. Dans un moment d’errance, j’ai appuyé sur ce bouton en m’attendant à ce que tous les égouts d’Internet me sautent au visage, mais non. Bon, il y a bien quelques messages avec des pénis en ASCII art, mais c’est une minorité ; l’immense majorité (ou alors j’ai juste eu de la chance) des billets d’une ou deux phrases sont des bouteilles à la mer, des expressions de craintes profondes, ou des messages d’encouragement à son prochain.

C’est tout, hein. Rien de révolutionnaire. Juste, au final, beaucoup d’humanité. Ce qui montre que les gens, quand ils sont vraiment anonymes, quand ils n’ont rien à prouver à personne comme sur ces foutus réseaux, peuvent juste se laisser aller à admettre ce qui les anime vraiment, le plus haut comme le plus bas, et ça montre combien, sacré bon dieu, on aurait toutes et tous bien besoin d’une thérapie collective.

Bisous.

2021-07-14T18:11:58+02:00mardi 20 juillet 2021|Juste parce que c'est cool|Commentaires fermés sur This website will self-destruct

Qu’est-ce, vraiment, qu’un dératé ?

Les dictionnaires (et l’immédiateté de ceux présents dans Antidote, merci Alfred) forment évidemment une mine sans fin de réjouissances et d’ébahissements divers et variés sur le langage et l’humanité.

Vous connaissez l’expression “courir comme un dératé”. Mais qu’est-ce qu’un dératé ?

JE HEIN COMMENT QUOI

Quelles arcanes ténébreuses président donc parfois aux superstitions de notre espèce ?

Wikipédia nous apprend que l’on imaginait un lien entre les points de côté et la rate. Sauf qu’on imaginait qu’on imaginait ça, parce qu’en réalité, l’expression ne s’installe qu’au XVIIIe siècle.

Okayyyy.

2021-06-23T10:47:56+02:00mercredi 7 juillet 2021|Juste parce que c'est cool|5 Commentaires

Camille Leboulanger sur Alain Damasio et le privilège de la création

J’avais raté cet article de Camille Leboulanger et c’est bien dommage car il est à la fois d’une concision et d’une pertinence parfaites :

Dans une interview parue 02 avril dernier dans la revue Livres Hebdo, Alain Damasio, questionné à propos de ses relations aux « difficultés rencontrées par des auteurs », donnait la réponse suivante :

« Je ne me sens pas touché en raison du corporatisme que cela représente. D’abord, il y a tellement d’autres secteurs dans la merde et qu’il faut mieux aider. En second, je pense que nous produisons trop. Certains écrivent sans avoir la nécessité vitale de le faire. À un moment donné, même si on est très brillant, on ne se renouvelle pas assez. Je n’ai pas envie de défendre tout ça, ce n’est pas prioritaire. Pouvoir créer est un privilège. » […]

Alain Damasio, dans cette intervention, paraît donc considérer son travail comme essentiellement différent de celui de la majorité des autres auteurs, comme de tous les autres travailleurs. Ce faisant, il personnalise, incarne (involontairement, on le souhaite, à défaut de l’espérer vraiment) le mythe libéral du créateur mystique, hors des choses matérielles de ce monde, rentier que pousse une inspiration mystique.

Alors, pouvoir créer est-il un privilège ? Les auteurs légitimes sont-ils des êtres essentiellement différents des autres êtres humains ? Cette position, en tout cas, semble bien peu compatible avec les valeurs humanistes qu’Alain Damasio se targue de représenter.

Graissage de mon fait, car c’est exactement ce qui, pour le dire poliment, me fait fumer les narines dans les interventions récentes d’Alain Damasio1.

Tout l’article vaut votre lecture (encore une fois, il est rapide) ; la démonstration est brillante et limpide. Et elle est calme et civile, ce dont, en toute honnêteté, je n’aurais pas forcément été capable.

  1. En fait, pas si récentes, puisque je râlais déjà il y a trois ans.
2021-06-21T09:14:29+02:00jeudi 17 juin 2021|Juste parce que c'est cool, Le monde du livre|2 Commentaires

Après l’annonce des 23 tomes…

Il faut juste que je vous montre ça, parce que c’est trop génial mais ça n’a circulé que sur Facebook :

Avec une parfaite poker face, non seulement Critic a relayé ma couillonnade de jeudi mais a relancé de dix-huit… Avoir un éditeur qui vous donne les moyens de vos projets et vous suit dans vos ambitions, ça n’a pas de prix, y compris quand il s’agit de faire l’imbécile. 😁

2021-04-03T12:19:27+02:00lundi 5 avril 2021|Expériences en temps réel, Juste parce que c'est cool|2 Commentaires
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