La reMarkable est une tablette pour prendre des notes aussi splendide que parfaitement déconseillée

Résumé des épisodes précédents pour le contexte :

Hé ! Si j’ai tant de plaisir sur une machine à écrire sans distraction, peut-être fais-je fausse route depuis des années avec mes tablettes et mes montres connectées – je recommandais il y a six ans l’iPad pour prendre des notes manuscrites, mais la nouvelle mouvance des outils intentionnellement limités me convient-elle peut-être mieux aujourd’hui ? Si la Freewrite a été une telle révélation, peut-être son équivalent en prise de notes manuscrites me donnerait-il lui aussi joie et concentration. La tablette pouvant être retournée gratuitement au bout de trois mois en cas de déception, cela valait le coup d’essayer.

Spoiler alert : je vais la renvoyer au bout de trois semaines et retourner bercer mon iPad Pro adoré contre mon cœur. Là, là, Commerson1. La méchante tablette en noir et blanc va s’en aller. N’aie pas peur.

Qu’est-ce que la reMarkable ?

C’est une tablette destinée à la prise de notes avec, donc, un écran à encre électronique (comme les liseuses, ou la Freewrite). L’absence de rétroéclairage est censé être plus reposant pour les yeux ; la durée de vie de la batterie est d’autant plus considérable ; et le revêtement de l’écran est vendu comme étant le plus proche du papier possible. C’est très clairement un outil destiné à un seul et unique usage : écrire à la main, beaucoup, et lire éventuellement des PDF, que l’on peut annoter très facilement.

Je suis absolument le cœur de cible. Je ne réfléchis bien qu’en écrivant à la main, c’est pourquoi j’ai mis le doigt dans l’écosystème Apple en 2016 avec le tout premier iPad Pro et son Pencil, et que j’en suis venu à passer sous Mac. Quand je n’écris pas à la Freewrite, je passe littéralement le plus clair de mon temps avec un stylo ou un stylet à la main. Sachant que je me déplace beaucoup, je ne veux pas trimballer des kilos de notes sur tous mes projets en cours ; la prise de note numérique est idéale pour moi, me permettant d’emporter en toute sécurité plusieurs centaines de pages griffonnées de mon écriture repoussante rien que pour « Les Dieux sauvages ».

Bref, promettez-moi la Rolls des tablettes de prise de notes et je suis votre client. Un appareil que je peux saisir et sur lequel commencer à écrire aussi naturellement qu’avec un bloc-notes, sans une forêt d’applications m’incitant à la distraction (ce qui est la promesse marketing) ? Hell yeah. Je voulais absolument aimer la reMarkable.

Sauf que c’est un objet aussi magnifique qu’absurdement conçu.

Un objet splendide au toucher parfait… 

La version en ma possession, la reMarkable 2, est un appareil réellement saisissant. D’une finesse extrême (5 mm), elle ne pèse strictement rien et se révèle une vraie joie à manipuler et emporter. Quand je reprends mon iPad Pro, j’ai l’impression de manipuler une brique. Elle est réellement belle, dans le style minimaliste. D’autre part, le stylet se prend parfaitement bien en main. Et le toucher sur l’écran, ô, mes aïeux ! Orgasme manuscrit. (Ça existe, ça ?) La pointe est juste assez flexible, la réactivité parfaite, pour avoir l’impression d’écrire au feutre mince sur du papier. Le stylet n’a pas besoin de batterie, on peut écrire paume à plat sur la surface. Sur ce point, pas de mensonge. Meilleure expérience d’écriture numérique que j’aie jamais vécue. Rhaaa Lovely.

Mais dès l’utilisation, le rêve vole en éclats dans un bruit de porcelaine et de sanglots.

… à l’expérience utilisateur totalement ratée… 

Oh mes aïeux (bis), par où commencer ? Il y a tellement de trucs mal foutus, et pourtant si faciles à régler, que j’ai du mal à croire que le logiciel de la reMarkable soit conçu par des gens qui utilisent réellement leur appareil pour une prise de notes un tant soit peu sérieuse. Alors allons-y en mode liste à puces, sinon on y est encore demain.

La réactivité de l’interface est déplorable. L’encre électronique a toujours été moins réactive que les écrans, c’est une réalité. Impossible d’espérer de la reMarkable le même taux de rafraîchissement qu’un iPad avec ProMotion, on est d’accord. Mais même là, charger un document de seulement quelques pages prend au moins une seconde. Une fois ouvert, ça va, mais les innombrables ralentissements de l’interface, qui vont au-delà des rafraîchissements nécessaires de l’encre électronique, exaspèrent rapidement. Mort lente par une centaine de microsecondes d’attente.

La couche tactile de l’écran est dure de la feuille. La reMarkable peut se manipuler au stylet, qui fonctionne parfaitement, ou au doigt – et là, c’est le drame. Là où mon iPad repère sans problème des touches légères, la reMarkable rate mes entrées une fois sur deux pour sélectionner un document, tourner des pages, etc. Il faut appuyer, faire des gestes clairs, ce qui, là aussi, agace vite. Est-ce que m’entends, hé ho ?

La sélection des outils d’écriture est stupide. C’est là que j’affirme que les développeurs de la reMarkable ne s’en servent pas, c’est pas possible. Là, désolé, mais il faut que je fasse la démonstration.

Les outils d’écriture sur la tablette sont sélectionnés dans un premier menu. L’épaisseur et la couleur (qui apparaîtra sur les PDF exportés, puisque l’encre électronique apparaît en noir et blanc) figurent dans un menu à part. D’accord ?

Ce qui fait que si je suis en train d’écrire avec, mettons, le stylo, et que je veux surligner un titre (une opération que je fais constamment pour structurer mes notes), je dois : ouvrir le menu des crayons (tap) > sélectionner le surligneur (tap) > ouvrir le menu des couleurs (pour vérifier que j’ai la bonne (tap) > sélectionner la couleur (tap) > fermer le menu en tapant ailleurs avec mon doigt (tap) > recommencer une fois sur deux parce que l’appareil n’a pas entendu (retap) → soit cinq foutues entrées pour une sélection d’outil.

Sérieux ?!

Maintenant, comparons avec n’importe quelle app de notes sur un iPad :

Incroyable.

Elles ont toutes

UNE BARRE D’OUTILS FAVORIS

Pour, genre, sélectionner un outil en UN SEUL TAP et rester dans le flow (déjà que l’interface fait ce qu’elle peut pour suivre avec son encre électronique…)

Vous n’allez pas me dire que c’est difficile en deux mille vingt-deux de sacrenom de sac à papier ?

Vous êtes sûrs que vous avez déjà essayé de prendre deux pages complètes de notes avec votre engin, chez reMarkable ?

Enfin, impossible d’annoter des PDF avec des pages lignées. OK, on peut charger des PDF dans la reMarkable et les annoter au stylet, ce qui est chouette. (Je me voyais déjà corriger mes manuscrits comme ça au lieu de tuer à chaque fois une petite forêt en les imprimant.) On peut insérer des pages complémentaires dans le PDF pour prendre des notes plus étendues… mais là, houlàààà mon bon monsieur, faut pas compter sur le fait d’avoir des lignes sur ces pages, hein. Déjà qu’on a ajouté la fonctionnalité récemment. Les lignes, ce sera livré séparément. Peut-être.

Bon, vous n’allez pas me dire que c’est réellement pensé, cette affaire ?

… et au modèle économique invraisemblable

Et maintenant, on entre dans le délire total : si vous voulez synchroniser vos notes dans le cloud avec Dropbox, Google Drive ou OneDrive, envoyer vos notes par mail, avoir la reconnaissance de l’écriture manuscrite, une synchronisation plus efficace (?!) et j’en passe, c’est un abonnement de SIX BALLES PAR MOIS

Notez bien. Je ne suis pas du tout contre payer un abonnement pour soutenir le développement d’un outil que j’utilise. La pilule avait un peu de mal à passer à la commande, mais si je retire des bénéfices réels d’un outil, qu’il me fait réellement gagner du temps et de la tranquillité d’esprit, je suis prêt à mettre la main au portefeuille. (Après tout, j’ai bien acheté une Freewrite pour deux fois le prix d’un iPad d’entrée de gamme.) Si la reMarkable s’était révélée transcendante, j’aurais pu accepter le ticket d’entrée. En grognant, mais OK. J’accepte le jeu.

Mais, heu, un appareil qui fait à peu près tout plus mal qu’un iPad (voir la démonstration ci-dessus), et sur lequel on trouve en plus toutes ces fonctionnalités à l’achat une fois pour toutes ? J’aimerais bien, je cherche, le souvenir velouté de la pointe de votre stylet outrageusement sensuel sur votre écran me fait me mordre la lèvre de désir avec un gémissement troublé, mais franchement, les mecs : faut pas déconner.

Tous les désavantages du papier, presque aucun avantage du numérique

Bon, bah voilà. Avec l’absence de réactivité de l’interface, sa lourdeur qui rend la sélection d’un outil aussi efficace que de prendre physiquement un autre stylo dans le pot à crayon (remarquez, c’était peut-être l’idée, émuler le monde analogique ?), l’abonnement par-dessus le marché, la reMarkable ne présente quasiment aucun des intérêts du numérique. À ce stade, vous savez ce qui ne présente aucune distraction, permet d’ajouter le cas échéant des feuilles lignées dans un document qu’on annote, propose toute une variété d’outils dont certains en couleur, tout en conservant le toucher du papier ?

LE FUCKING PAPIER !

Que faire si l’on veut prendre des notes en numérique

Ne prenez pas une reMarkable. Je reste sur ma recommandation de base : prenez un iPad (qui sont tous compatibles Pencil à présent, en plus). Prenez une heure pour la configurer de manière à éviter les distractions (ce qui reste beaucoup plus facile sur une tablette que sur un ordi) :

  • Organisez vos applications de manière à éviter les distractions sur l’écran d’accueil.
  • Coupez les notifications. (Vous devez couper les notifications.)
  • Achetez GoodNotes pour dix balles et mettez-le bien en évidence sur votre écran d’accueil.
  • Pour émuler le toucher du papier, achetez éventuellement un protège-écran destiné à cette fin (j’ai un iVisor de chez Moshi que je recommande, mais je crois qu’il ne se fait plus) : vingt balles.
  • C’est tout.

Vous aurez un appareil réactif, qui en plus permet de prendre des notes en couleur, ce qui est drôlement utile pour griffonner des plans ou surligner des PDF. Et qui en plus permet d’aller sur Wikipedia ou de lire des BD… en couleur, voire de mater Netflix, avec tout l’écosystème des applications de lecture de livres électroniques si le cœur vous en dit. D’accord, ce n’est pas de l’encre électronique, ça reste un écran. Mais à ce stade, la reMarkable n’offre strictement aucun avantage. Vraiment pas. Prenez plutôt une liseuse, si vous préférez.

Et je suis très triste, parce que le contact de ce feutre sur l’écran… Graou.

Mais le meilleur outil, c’est celui qu’on utilise.

  1. Oui, il s’appelle Commerson. Tous mes appareils ont des noms de cétacés. Ça vous étonne ?
2022-04-20T09:16:41+02:00mercredi 20 avril 2022|Best Of, Lifehacking|4 Commentaires

Comment écrire de la fiction ? devient un titre de collection aux éditions Argyll

Ça pourrait presque sembler un poisson d’avril tant ça semble un peu fou (et ça n’est pas comme si j’avais pas un peu fait le coup), mais non : mon humble Comment écrire de la fiction ? qui était sous-titré Rêver, construire, terminer ses histoires devient le premier volume d’une collection fondée et dirigée par les éditions Argyll d’ouvrages autour des techniques littéraires. (Je précise tout de suite que je n’y suis pour strictement rien et que je n’ai aucune partie prenante dans ladite collection, j’ai juste eu le merveilleux bonheur de fournir un premier manuscrit au bon moment)

Le 5 mai sortira en effet Comment écrire de la fiction ? Devenir artisan de ses histoires, volume suivant de la collection, dont l’auteur n’est autre que l’immense Damon Knight :

Couv. Xavier Collette

Je parlais de mon humble ouvrage sous le titre général Comment écrire de la fiction ?, mais c’est donc un abus de langage : il s’agit là du nom de cette nouvelle collection. Le titre exact en ce qui me concerne est Rêver, construire, terminer ses histoires. (Et l’ouvrage de Damon Knight est évidemment à Damon Knight, et non à moi – j’ai vu passer une ou deux confusions sur le sujet – je n’écris pas tous les « Comment écrire de la fiction », nous sommes d’accord.)

Bref, si vous me prenez encore à dire ou écrire « Comment écrire de la fiction ? », pensez bien que je parle de mon petit bouquin Rêver, construire, terminer ses histoires, pas de l’ensemble de la collection bien entendu (sur laquelle je n’ai de toute façon aucune autorité pour m’exprimer), et mes excuses par avance !

➡️ Plus d’infos sur le livre de Damon Knight ici.

2022-04-18T13:32:31+02:00mardi 19 avril 2022|Technique d'écriture|2 Commentaires

Procrastination podcast S06e15 – Sauvegarder ses textes

procrastination-logo-texte

Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « S06e15 – Sauvegarder ses textes« .

Petit épisode concentré sur de la technique pure, mais conserver son travail – et le récupérer en cas d’accident informatique – peut représenter une question cruciale dans une vie d’écriture. Quelles sont les bonnes pratiques – et comment peut-on demander des coups de pouce simple à son entourage ? Mélanie explique comment elle protège non seulement ses textes, mais les traductions dont elle a la lourde responsabilité ; Lionel présente des règles d’hygiène informatiques simples, notamment la règle dite du « 3-2-1 ». Estelle montre que l’on peut aussi se montrer détendu·e avec cette question, et que le papier, aussi, peut être la forme la plus fondamentale d’archivage.

Références citées

– Brandon Sanderson

– Services de synchronisation cloud : Dropbox (https://dropbox.com), iCloud (https://www.apple.com/icloud/), Google Drive (https://drive.google.com/), Box (https://www.box.com)

– Service de sauvegarde dans le cloud : Backblaze (http://backblaze.com), Carbonite (https://www.carbonite.com), Crashplan (http://crashplan.com)

– Carbon Copy Cloner (https://bombich.com)

– Laurent Kloetzer (qui va peut-être se demander ce qu’il fait là ?)

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2022-05-02T18:31:24+02:00vendredi 15 avril 2022|Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast S06e15 – Sauvegarder ses textes

Recommandations pour acheter une machine à écrire Freewrite

Beaucoup d’intérêt sur Twitter (j’y suis retourné, hé, tavu ?) autour des machines à écrire Freewrite évoquées en début de semaine, forcément, hein, moi aussi ça me fait envie de tripler ma vitesse d’écriture, et SI J’AVAIS SU JE L’AURAIS ACHETÉE UN AN PLUS TÔT, sauf que non, j’ai bien fait, et on va voir pourquoi : avant d’acheter une Freewrite, si vous êtes motivé·e, il y a un certain nombre de choses à prendre en considération, et du coup, cet article doit apparaître rapidement avant que vous cassiez votre PEL, ça tombe bien, c’est maintenant, donc.

Il existe deux principaux modèles de Freewrite

La Freewrite dont je parlais lundi est la Freewrite « tout court », le premier modèle à avoir été conçu par Astrohaus, qui ressemble à une machine à écrire toute bête, voir à une Dictée magique brutaliste :

(Il en existe des éditions limitées encore plus chères, plutôt classes, ou pas, mais restons raisonnables.)

Il existe d’autre part un modèle de voyage, la Freewrite Traveler, qui conserve l’écran à encre électronique (quoique sans éclairage), le principe de fonctionnement ultra limité, mais dans une coque pliante beaucoup plus légère :

(Le tout restant bien cher, mais vous savez dans quoi vous mettez les pieds le cas échéant.)

Le choix ne se limite pas qu’au facteur de forme

La Freewrite de base est bâtie comme un tank, avec un bon gros clavier mécanique (Cherry MX Brown) qui fait clac clac, et le fait qu’elle soit munie d’une poignée ne suffit pas à la rendre magiquement portable dans vos pérégrinations (même si elle se trimballe parfaitement d’une pièce à une autre), simplement parce qu’elle est volumineuse.

La Traveler est conçue, elle, pour être glissée dans un sac et emportée partout ; elle est par ailleurs munie d’un clavier à membranes (comme sur les ordinateurs portables) dont le relatif silence permet de conserver des relations plus harmonieuses avec son entourage au Starbucks.

Il faut savoir que toutes les Freewrite sont livrées avec un clavier QWERTY, mais il est possible de changer la disposition des touches dans les réglages (dont le français classique utilisé sous Windows et le français belge utilisé sur les Macs, qui, au passage, est une configuration beaucoup plus sensée) : liste des configurations possibles.

À présent, si vous voulez également que vos touches ressemblent physiquement à votre disposition logicielle (qu’il y ait donc marqué AZERTY et pas QWERTY, quoi) :

  • Il est possible de changer les touches très facilement sur la Freewrite. Astrohaus vend un jeu de touches françaises (que j’ai installé sur la mienne, si vous regardez la photo ci-dessus), mais je suppose (sans être certain, je ne suis pas un geek des claviers mécaniques) qu’on peut aussi installer à peu près n’importe quelles touches compatibles Cherry. Ça se fait en quinze minutes sans aucune compétence technique autre qu’avoir monté un Lego dans sa vie.
  • Il n’est pas possible de les changer physiquement sur la Traveler. (Ou en tout cas, c’est à vos risques et périls.) Du coup, là, il faut avoir recours à des autocollants si vous voulez que l’AZERTY logiciel se reflète physiquement sur la machine. Si ça vous défrise, sachez-le.

(Bien évidemment, vous pouvez aussi mettre des autocollants sur la Freewrite normale, et vous économiser cinquante balles de plastique.)

Les Freewrite antérieures à la version actuelle (Gen3) sont plus limitées

La Traveler, comme la Freewrite de dernière génération, bénéficie au niveau logiciel de deux améliorations pratiques :

  • Un véritable gestionnaire de documents intégré à la machine (sinon, c’est trois documents de travail actifs à la fois, point barre)
  • La possibilité de déplacer le curseur pour revenir dans son texte et insérer une phrase ou un mot. C’est juste assez chiant pour vous décourager le faire (il faut maintenir la touche New + W A S D pour haut bas gauche droite), ce qui est le but, mais c’est possible si, vraiment, ça vous démange. Sur les Traveler Gen1 et 2, votre seul outil d’édition est la touche Effacement. Ça devient carrément hardcore, pour insérer une phrase trois paragraphes plus haut.

Il faut également savoir que les Gen1 et 2 ne seront plus mises à jour par logiciel (même si tout le but d’un outil aussi limité est d’avoir le moins de mises à jour possibles). Du coup, à moins d’une bonne affaire, préférez une Gen3 (Astrohaus ne vend actuellement que cela, mais il peut y avoir des Gen2 reconditionnées en vente de temps en temps, caveat emptor).

Sachez aussi que les Gen1 et 2 existent avec deux dispositions de clavier, une disposition purement américaine (ANSI) et une internationale (ISO). La différence de taille est la présence d’une touche Alt à droite du clavier, et pour nous qui avons des caractères accentués et des guillemets à chevrons (car vous utilisez bien les guillemets à chevrons, HEIN ?), même si on ne fait pas de la mise en page raffinée là-dessus, c’est à mon sens quasi-indispensable. Faites bien attention à prendre la disposition internationale.

Oui, les touches vendues par Astrohaus sont compatibles Gen3

Le site officiel affirme que les jeux de touches étrangers ne sont pas compatibles avec le dernier modèle, mais c’est faux : j’ai fait l’installation sur la mienne sans aucun problème. En revanche, comme la disposition des touches est légèrement différente (c’est une disposition américaine, donc avec la touche entrée en simple hauteur), cela implique quelques compromis (à mon avis sans importance). Cela signifie très exactement que :

  • La touche <> est absente (mais vous vous en servez souvent dans vos romans, vous ?)
  • La touche £` va se retrouver à une place inhabituelle (mais… pareil ?), au-dessus de la touche entrée, et n’aura pas la largeur qu’elle est censée avoir, ce qui est légèrement disgracieux, mais franchement, on s’en tape. Ça ressemble à ça :
Une touche plus courte dans les espaces abandonnés du clavier où jamais le petit doigt ne s’aventure.

Ensuite. Bon. Si vraiment vous voulez y aller à fond, j’ai entendu dire sur Discord que les éditions limitées Hemingwrite vendues actuellement sont des Gen3 (et les photos d’utilisateurs que j’ai vues montrent effectivement la touche Alt), ce qui contredit les photos officielles des produits (mais ils sont pas très réactifs en com chez Astrohaus). Il serait donc possible qu’elles conviennent à notre usage français ; si vous êtes motivé·e à ce point pour claquer deux cents balles de plus pour l’édition argent / kaki, faites bien vos recherches pour le confirmer, mais voilà, l’espoir existe pour vous. (Pas pour la Sea Blue, en revanche, qui est, à ma connaissance, une Gen2.)

Je crois que c’est tout ce qu’il faut savoir. Si vous avez des questions, envoyez en commentaires !

➡️ Le site officiel Freewrite

2024-03-19T05:39:30+01:00mercredi 13 avril 2022|Lifehacking, Technique d'écriture|5 Commentaires

J’ai triplé ma vitesse d’écriture avec une machine à écrire ultra limitée (test de l’Astrohaus Freewrite)

Auguste lectorat, j’ai une confession à faire.

Cela commence à faire quelques années que je vois, lentement mais sûrement, s’éroder ma vitesse d’écriture en premier jet. Il y a plus de dix ans, à l’époque de Léviathan, je pouvais compter sans mal sur 5000 signes par heure ; j’ai écrit 40 000 signes de « L’Importance de ton regard » en une seule et unique journée fiévreuse, certes longue, mais quasiment sans pause, possédé par les ! démons de minuit ! (Vous l’avez dans la tête ? Super. De rien. C’est aussi ça, créer la surprise dans l’écriture.)

Aujourd’hui, et depuis « Les Dieux sauvages », je plafonne à 3000 ; je suis content quand j’atteins régulièrement la vitesse de croisière de 2500. Je pensais que c’était dû (et c’est quand même vrai) à la complexité inhérente à ce projet, à la multiplicité des points de vue, au nombre de pièces en mouvement les unes par rapport aux autres. Mais, avec le recul, j’ai fini par constater que j’étais en plus atteint d’un syndrome terrible et délétère, celui de la correctionnite.

C’est-à-dire qu’à force d’avoir quand même publié des machins, corrigé mes textes, ceux des autres et mes traductions depuis une petite vingtaine d’années, j’en suis arrivé à un stade où il m’est beaucoup trop facile de douter de mon premier jet. Dès que j’écris une phrase, l’éditeur interne bondit dans ma tête et murmure : « est-ce qu’on pourrait pas faire ça plus joli ? Mieux tourné ? Est-ce que l’information est au bon endroit ? Et ce terme, tu l’as utilisé une page plus haut, et si tu corrigeais la répétition tant que tu y es ? » Des étapes d’une simplicité enfantine à réaliser sur ordinateur.

Sauf que, une plus une plus une plus une… Une heure a passé et on a écrit seulement le début d’une scène en 500 signes.

Et ce n’est pas le rôle du premier jet. Il s’agit là de découvrir l’histoire à la vitesse de la pensée, de la noter aussi vite que possible, de suivre les divagations de l’envie et de l’exploration, de laisser les personnages vous surprendre. Ce que j’ai toujours prêché, et fait (pensais-je), sauf qu’à mesure que mon recul sur ma production augmentait, ma vitesse de production décroissait d’autant, sans même que je comprenne pourquoi.

Tout cela, je le rationalise après une petite semaine d’expérimentation avec un appareil dont j’étais certain qu’il n’était pas fait pour moi : la Freewrite, par une compagnie minuscule appelée Astrohaus.

C’est une machine à écrire à la fois intelligente et stupide. Intelligente parce qu’elle est connectée à Internet, et peut synchroniser vos textes sur le cloud (Dropbox, Google Drive, par mail). Stupide parce que… eh bien, c’est littéralement tout ce qu’elle fait. Et c’est volontaire.

  • L’écran (encre électronique) est minuscule. Le taux de rafraîchissement est dégueulasse.
  • Déplacer le curseur dans le texte est possible (sur la dernière génération) mais c’est aussi amusant que de corriger avec des moufles.
  • Aucune app, aucun choix de police (même si l’on peut formater très basiquement avec du Markdown), trois documents actifs en même temps maximum.

En plus, c’est vachement cher.

J’avoue, j’ai cédé aux sirènes du marketing et parce que je trouvais l’engin délicieusement rétro. Mais surtout, tout l’argumentaire de vente d’Astrohaus gravite autour de miracles prétendus d’écrivain·es qui ont débloqué leur créativité, triplé leur vitesse d’écriture, retrouvé la joie de raconter, terminé des romans en un temps record, et j’en passe. Ha, ha, pensais-je. Vous êtes mignons, mais faut quand même pas déconner. Vos vitesses d’écriture, là, personne ne tape aussi vite, de toute façon. J’y crois pas. Mais bon, faut pas mourir idiot, et puis j’aime bien expérimenter avec des nouveaux outils. Avanti.

Heu… 

… eh bien, c’est le meilleur investissement que j’ai fait pour mon écriture depuis Scrivener. La Freewrite est une machine à produire du premier jet, point barre. Et une fois devant, il se passe un truc que je ne m’explique pas vraiment, à part par l’analyse après coup de la correctionnite proposée ci-dessous, mais qui ne justifie pas tout : le jugement et les doutes s’envolent, le silence se fait, il ne reste plus qu’à écrire et en plus, bon dieu ! C’est amusant en diable !

Vous vous rappelez les 3000 signes que j’atteignais seulement en vitesse de pointe actuellement ? Eh bien, j’en ai rentré 8000 en une heure un matin sans m’en apercevoir. Mes sessions de travail dépassent à présent en moyenne sans problème les 5000 de manière fiable. Je n’ai jamais fait ça, et surtout pas de façon régulière. C’est jouissif. C’est génial. C’est de la sorcellerie.

Mais pas vraiment ; ça s’explique. La Freewrite est vendue comme une machine « sans distraction », mais on ne comprend souvent à ce descriptif que la moitié de l’équation : oui, ça ne va pas sur Internet, il n’y a pas Facebook ni Angry Birds, mais le problème de la distraction n’est pas seulement externe. Il est aussi, et c’est beaucoup plus difficile à reconnaître, interne. Le fait de ne pas pouvoir corriger facilement, de ne pas pouvoir naviguer dans son texte, de n’en voir qu’une toute petite partie est une bénédiction. Impossible de malaxer la matière (ce qu’on devrait plutôt réserver à l’étape de relecture et correction dans l’absolu). Au bout d’un moment, même un esprit perfectionniste et obtus comme le mien comprend qu’il n’y a rien à faire, on ne pourra pas revenir en arrière. Faut arrêter de lutter. Alors on écrit. Et on relève le nez, et on a rentré 15 000 signes sans même s’en rendre compte, et sans fatigue, en plus.

Sorcellerie, je vous dis.

Alors évidemment, il faut avoir préparé un minimum sa scène avant d’écrire pour savoir où aller. Bien sûr, le texte produit est bourré de fautes et de répétitions, de phrases qui ne tiennent pas debout, mais le temps supplémentaire à passer en correction est très, très amplement compensé par la vitesse et le plaisir. (Les textes ainsi produits sont intégrés par la suite à mon projet Scrivener sous Mac.) Surtout, si le premier jet est le lieu de l’expérimentation et que l’on prend une heure pour fignoler 2500 signes, l’expérimentation devient coûteuse. Cela ne fait qu’alimenter le doute et la crainte de se tromper, et détruit toute la joie de découvrir son histoire et de laisser vivre ses personnages comme ils veulent. Un travail de détail qui peut en plus s’avérer inutile par la suite, car le cap adopté sera peut-être invalidé par une scène ultérieure, et il faudra tout réécrire.

Alors que quand on en crache plus du double du volume dans le même temps, l’expérimentation ne coûte pas cher du tout. Il sera toujours possible de revenir en arrière, d’écrire joli, quand on aura le recul sur l’histoire qui assurera que ce travail est bien pertinent. Honnêtement, c’est quand même une manière de travailler beaucoup plus intelligente.

Alors maintenant, est-ce qu’on peut émuler les bons aspects de la Freewrite avec d’autres outils ? Absolument, il y a notamment le célèbre Write or Die qui efface votre texte si vous restez trop longtemps sans écrire. Vous pouvez ôter les touches flèches d’un clavier d’ordinateur réservé à l’écriture et planquer votre souris. Vous pouvez, comme je l’ai lu, mettre votre texte en blanc sur blanc (impossible de vous relire, donc de vous questionner).

Mais je préfère avoir l’outil prévu pour. Il y a bien sûr un plaisir dans le fait d’avoir une machine dédiée, mais aussi la création d’un petit rituel bienvenu : Internet et l’informatique ont été consciemment mis de côté, je fais le vide, j’accueille le Mystère. Vous pouvez considérer que c’est un truc de hipster (voire de hippie) et vous avez peut-être bien raison. Mais écrire est mon métier, et je prends sans discuter tout ce qui peut me permettre de travailler plus vite et de façon plus heureuse. Pour ma part, le choix est fait : je suis devenu angoissé à l’idée de revenir écrire un premier jet de fiction sur un ordinateur. La Freewrite porte parfaitement son nom : écrire librement. Tout ça dans un emballage psychique et matériel difficile à expliquer, mais qui fonctionne de manière ahurissante alors que j’aurais juré mes grands dieux, non, cela n’est absolument pas fait pour moi.

J’ai d’ores et déjà commandé le modèle de voyage et j’ai hâte de le trimballer partout avec moi.

➡️ Le site officiel des machines Freewrite

2022-04-20T09:17:30+02:00lundi 11 avril 2022|Best Of, Lifehacking, Technique d'écriture|2 Commentaires

Financez l’Astrolabe, la librairie collaborative portée par les éditions Argyll ! (ateliers et conférences dans les contreparties)

L’astrolabe est la première coopérative du livre française ! 

Basée à Rennes, elle est structurée en 3 pôles : une maison d’édition engagée, envers ses auteurs comme dans ses publications, une librairie coopérative et un incubateur qui a pour but d’aider à une meilleure diffusion du livre sur le territoire.

1. Une maison d’édition engagée […]

2. Une librairie coopérative

Ouverte à toutes et tous, cette librairie semi-généraliste conciliera aussi bien les goûts de ses libraires que celles de ses sociétaires. Elle proposera un espace de coworking ainsi qu’un espace de convivialité avec thé, café et boissons fraîches. L’ouverture de la librairie aura lieu en deux temps :

– 16 avril 2022 : ouverture d’une librairie éphémère au Timbre de Maurepas ;

– 12 novembre 2022 : ouverture de la librairie dans ses locaux définitifs, 20 place Lucie et Raymond Aubrac.

3. Un incubateur de projets liés au livre

Un nom excellent pour une librairie qui aura évidemment des accointances avec l’imaginaire vu le cursus des fondateurs (la même équipe que les éditions Argyll), mais pas seulement ; il s’agira d’inviter les sociétaires du lieu à s’approprier programmation et commercialisation pour faire connaître, pourquoi pas, des œuvres fétiches et méconnues. Le projet s’est lancé sur la base d’un financement participatif qui, à l’heure où j’écris, a financé son premier palier alors qu’il reste plus d’un mois à courir ; mais que cela ne vous empêche pas de contribuer ! Car, en plus de la satisfaction de participer à un projet intégré et novateur, il y a de nouveaux paliers à débloquer comme la réalisation d’un espace de coworking (pouvoir aller bosser dans une librairie, c’est quand même la grosse classe). Et il y a quantité de contreparties uniques à la clé pour vos généreuses contributions :

  • Boissons à vie dans la librairie ! (ouais)
  • Des livres Argyll, voire l’intégrale jusqu’à maintenant !
  • Et surtout, toute une sélection d’ateliers d’écriture et de conférences proposées par Xavier Dollo, Estelle Faye, Camille Leboulanger, David Meulemans… 

… et mon humble pomme, sur l’organisation en solitaire pour les projets créatifs. Lesquels ont inévitablement deux versants : l’opérationnel, qui a été beaucoup étudié avec entres autres toute la mouvance Getting Things Done, mais aussi la gestion de la connaissance, beaucoup plus difficile à systématiser dans le domaine créatif, mais pour lequel le Zettelkasten donne quantité de clés. Comment se donner un peu de logique et de sérénité mentale quand on jongle avec quantité de rôles de vie différents, et réussir à avancer sur les œuvres qui nous tiennent à cœur sans avoir l’impression de repartir de zéro à chaque session : j’explore ça au quotidien littéralement pour survivre depuis plus de vingt ans et arriver à être moi-même productif à travers les difficultés inhérentes aux métiers de création, les blessures à la main, les pandémies et j’en passe.

La conférence durera deux heures et demie, entre présentation et conversation à bâtons rompus, pour un maximum de 25 places.

➡️ Allez consulter la page de l’Astrolabe, explorer tous les ateliers proposés, et réservez vos places avant que toutes les contreparties ne disparaissent !

2022-04-07T00:19:04+02:00mercredi 6 avril 2022|Le monde du livre|Commentaires fermés sur Financez l’Astrolabe, la librairie collaborative portée par les éditions Argyll ! (ateliers et conférences dans les contreparties)

Procrastination podcast S06e14 – Écrire la musique

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « S06e14 – Écrire la musique« .

L’imaginaire, faisant partie de la contreculture, a toujours entretenu des liens très forts avec ses autres formes d’expression, dont la musique. Comment jeter un pont entre deux formes artistiques très différentes, l’une silencieuse, l’autre sonore ?
Lionel s’amuse du fait que cet épisode peut grandement se calquer sur l’épisode nourriture et boisson, tant au niveau du ressenti dans la narration que du discours culturel. Pour Mélanie, c’est justement la difficulté de retranscrire la musique qui rend l’exercice intéressant ; tout particulièrement au niveau de l’impact sur les personnages. Estelle insiste sur l’importance du moment de l’histoire concerné par la musique, qui est spécialement riche de sens en fiction.

Références citées

– Jean-Marc Ligny

– George R. R. Martin, Armageddon Rag

– Kate Bush, Jig of Life

– The Sugarcubes et Björk

– dEUS

– Kaamelott, licence d’Alexandre Astier

– The Doors

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2022-04-15T10:06:32+02:00lundi 4 avril 2022|Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast S06e14 – Écrire la musique

7-8 mai : Atelier sur les techniques avancées de création de mondes imaginaires (à Paris et à distance)

Il a très bien marché l’année dernière (je craignais que cela ne plaise qu’à une petite frange de spécialistes !) et vous avez été plusieurs à avoir la gentillesse de me le redemander : je suis donc ravi de tenir cette année une nouvelle édition du stage intensif d’écriture sur les techniques avancées de création de mondes imaginaires.

Ce sera sur le week-end du 7 et 8 mai, à Paris à l’école Les Mots comme toujours, mais l’atelier peut être suivi aussi à distance.

Il s’agira d’explorer les difficultés spécifiques du domaine à travers des exercices et techniques opérantes afin d’étoffer ses mondes imaginaires, d’y rechercher de nouvelles occasions narratives, et surtout de dynamiser ses histoires et d’esquiver les pièges les plus courants. Il n’est pas ici question de défricher le concept de worldbuilding, mais bien de partir d’un projet existant (qui peut être très sommaire – une demie-page de notes suffit !) pour le questionner, l’étoffer, et appréhender la relation entre création narrative et monde fictif.

Qui ne connaît pas le célèbre « Luke, je suis ton père », le pouvoir terrifiant de l’Œil de Sauron ou encore que Winter is coming ? Des succès planétaires de « Star Wars » au Seigneur des Anneaux, de « Game of Thrones » à Harry Potter, l’imaginaire forme la première culture mondiale, transcendant les générations et les nationalités. 

Parler des « littératures de l’imaginaire » est en réalité un raccourci pour désigner les littératures des mondes imaginaires. Ces réalités fictionnelles peuvent être proches de la nôtre dans le cadre du fantastique ou de la fantasy urbaine, ou bien totalement disjointes comme dans le cas de la Terre du Milieu ou de Westeros. Ce qui régit ce monde, qu’il s’agisse de l’horreur indicible des Grands Anciens de Lovecraft, des systèmes magiques extrêmement poussés et complexes de Brandon Sanderson ou de la science du voyage spatial et des relations entre espèces extraterrestres dans « Star Trek », constitue ce que l’on peut appeler « l’hypothèse de monde » imaginaire. 

Or la construction d’un monde imaginaire est une entreprise créative à part entière, mais pour laquelle l’auteur ou autrice doit ménager un équilibre délicat : proposer une réalité complexe, tangible et intéressante, sans pour autant ensevelir l’intérêt de son récit sous l’exposition. 

Attention, le stage est limité à dix personnes et les places partent très, très vite. Pour tous les renseignements et les inscriptions, rendez-vous sur le site des Mots, et si vous avez des questions, n’hésitez pas à les poster en commentaires !

2022-04-27T17:28:53+02:00mercredi 30 mars 2022|À ne pas manquer, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur 7-8 mai : Atelier sur les techniques avancées de création de mondes imaginaires (à Paris et à distance)

13 raisons pour lesquelles je déteste Microsoft Word comme outil romanesque

On m’a demandé de l’expliquer de loin en loin, genre, « oh, mais t’écris sous Scrivener, c’est tellement compliqué, Word fait bien le boulot » – NAN NAN NAN arrêtez vous me faites mal à la tête. Word est adéquat pour écrire une lettre. Mais écrire un rapport ou un roman sous Word, c’est comme écrire à la Remington avec des maniques de four – OKAY OUI tu peux faire le job et quelque part, maximum respect à toi d’y arriver. Mais franchement, est-ce que tu préfères faire une rando poursuivi par des hyènes affamées avec des chaussures remplies de verre pilé ou bien, heuuuu… rester chez toi à manger des chips ?

OKAY C’EST UNE COMPARAISON BIEN POURRIE mais je hais Word quand même et parce que :

1. Le ruban. Des années maintenant qu’on se tape cette interface, qu’on la hait collectivement, et que Microsoft, dans une parfaite attitude microsoftienne, continue à nous l’imposer.

2. Le chargement progressif des fichiers. Nous avons des machines qui ridiculisent d’un facteur mille ou dix mille les engins utilisés pour les premières missions lunaires, et Word n’est toujours pas foutu, sur mon Mac M1, de charger un tome entier de « Les Dieux sauvages » d’un million et demi de signes en un temps inférieur à PLUSIEURS FUCKING MINUTES.

3. Il ne fonctionne pas avec la correction système de l’orthographe de macOS.

4. Pas de « bip » ou de message si aucun résultat de recherche n’est trouvé (du coup, t’es jamais sûr qu’il ne s’est pas endormi au volant).

5. Copier une quinzaine de pages, commande-N pour créer un nouveau fichier prend DIX SECONDES. On rappelle, avec une machine qui aurait pu gérer cent programmes Apollo.

6. Dis-moi, Word, tu es tellement mal codé que si j’ai copié quelques pages, tu dois me demander si tu veux garder le contenu dans le presse-papier à l’extinction ? Genre, ça va étouffer un téraoctet d’espace disque ?

7. Remplacer un mot surligné fait apparaître au hasard le surlignement dans le texte en mode suivi des modifications, notamment les caractères portant des accents circonflexes. POURQUOI ? PARCE QUE C’EST PLUS JOLI COMME ÇA ?

8. Cette façon atroce de dire « nous » (dans tous les programmes Microsoft récents). « Nous n’avons pas trouvé de résultats de recherche. » Je suis en train d’utiliser un logiciel, pas de recevoir un courrier de l’URSSAF Limousin.

(Ça m’évoque d’ailleurs cette vieille capture d’écran surréaliste de Windows.)

9. J’essayais juste de taper le caractère « û » dans « mûr », quand soudain :

Ça veut dire quoi ? Sous le pavé de texte, la plage ?

10. Quand tu échanges en suivi des modifications avec un Word étranger, il TE MET ÇA PARTOUT PARCE QUE TU AS VISIBLEMENT CHANGÉ DE LANGUE TROIS MILLIONS DE FOIS

12. Tu fais une simple recherche dans un texte, quand soudain

13. Cette purge coûte 70 balles par an dans l’abonnement Office, alors que Scrivener en coûte 50 une fois pour toutes.

Évidemment, l’honnêteté intellectuelle me pousse à rappeler cet épisode de Procrastination où Laurent Genefort explique travailler sous Word. J’ai aussi vu Brandon Sanderson travailler sous Word. Mais franchement ! Hein !

Et puis il faut dire aussi que le mode suivi des modifications est passable.

MAIS

FRANCHEMENT

HEIN.

2022-03-18T07:27:09+01:00mercredi 23 mars 2022|Humeurs aqueuses, Technique d'écriture|10 Commentaires

L’affiche des Imaginales 2022 dévoilée

C’est l’odeur du printemps : les fleurs qui éclosent, la tiédeur humide de l’air, la colle toute neuve sur les affiches des festivals à venir. Enfin, nous sommes partis pour avoir à nouveau une saison normale, et après l’Ouest Hurlant, ce sont les Imaginales qui dévoilent leur affiche :

J’y serai toute la durée du festival, ainsi que pour la Masterclass (qui est, nous sommes encore désolés, complète).

2022-03-08T11:41:15+01:00jeudi 17 mars 2022|Le monde du livre|Commentaires fermés sur L’affiche des Imaginales 2022 dévoilée
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