Displaperture arrondit les coins de votre écran de Mac, comme dieu l’a voulu

C’est doux. C’est beau. C’est feutré. Nous sommes en chaussons.

Avec macOS 11 (Big Sur) il y a trois ans, le système a reçu un petit coup d’harmonisation esthétique avec iOS, soit l’aération des éléments de l’interface et la généralisation des coins de fenêtres joliment arrondis (à l’opposé du brutalisme soviétiques des angles de Windows 10, c’est mon avis et je le partage).

Sauf qu’un affront graphique subsiste. Une grossièreté insoutenable à l’œil de l’utilisateur·ice appréciant l’uniformité d’une interface graphique voulue par dieu Apple.

LES COINS VOTRE ÉCRAN SONT CARRÉS ET C’EST PAS RACCORD

Vous conviendrez avec moi que c’est absolument insupportable, une incohérence outrageante propre à faire péricliter votre productivité, l’explication unique à votre incapacité à travailler convenablement.

Heureusement, l’utilitaire Displaperture (gratuit sur l’App Store) résout cette faute de goût majeure en appliquant un subtil effet d’arrondi aux angles de votre écran, rendant à toute votre interface la cohérence qui lui manquait, et l’harmonisant avec l’iPhone et l’iPad que vous ne manquez pas de posséder car vous versez votre obole à Apple dieu.

Enfin, tout est à sa place. L’interface est raffinée. L’ordre a été rétabli. Une douce joie chaleureuse vous envahit. Plus rien ne peut vous empêcher d’écrire un chef-d’œuvre. Car cela ne tient exclusivement qu’à ça.

➡️ Télécharger Displaperture (gratuit)

2024-04-07T20:10:06+02:00mercredi 10 avril 2024|Geekeries|2 Commentaires

Courriel réparé – vous pouvez m’envoyer vos photos de chatons

Cet article, auguste lectorat, est un acte de foi, car au moment où je l’écris, on est samedi, et le déménagement de mon compte Apple de la France à l’Australie est coincé en raison d’un pass saison resté ouvert par erreur (je n’y suis pour rien, c’est la matrice qui déconne), tout ça parce que j’ai eu la bonne idée d’acheter la saison 13 de Doctor Who sur iTunes, et que personne n’a signalé au système que c’était fini. (Et pas très bien.) (On ne peut déménager un compte Apple qu’avec des abonnements clos.) Me voilà donc à nourrir le blog à l’avance en vivant comme un animal des années 2000, sans courrier électronique à mon nom de domaine, en écoutant de la musique avec mes fichiers en local, sans synchronisation locale de fichiers. Bientôt, vous allez voir que je vais utiliser des clés USB et louer des cassettes VHS dans un pur délire Formicapunk.

Mais bon, bref, si vous lisez ça, le gentil conseiller Apple a réussi à débloquer les tuyaux de la plomberie de l’information et tout est rentré dans l’ordre, et j’ai publié l’article. Ou alors, j’ai laissé tomber. Je saurai dans quelques heures. En tout cas, vous pouvez à nouveau m’envoyer des mails, et moi, je peux à nouveau découvrir le nouveau Booba en avant-première en streaming. Aha non, j’déconne.

2024-01-31T08:15:48+01:00lundi 22 janvier 2024|À ne pas manquer|Commentaires fermés sur Courriel réparé – vous pouvez m’envoyer vos photos de chatons

Un petit tour d’horizon aussi partiel que partial d’Apple TV+ (2)

Hop ! Seconde partie du tour d’horizon rapid fire de ce que j’ai vu sur Apple TV+, en mode subjectivité totale, et vous en faites ce que vous voulez. Aujourd’hui : For All Mankind, Mythic Quest et Dickinson. (La première partie, qui parlait de Ted Lasso, The Morning Show, Amazing Stories et See se trouve ici).

For All Mankind

L’autre série de SF ayant bénéficié d’un énorme battage médiatique : une version uchronique de la course à l’espace, qui ne se serait pour ainsi dire jamais arrêtée en 1969 quand le premier homme a posé le pied sur la Lune. Une divergence d’importance au premier épisode relance toute l’entreprise, et nous entraîne dans les coulisses de la NASA cherchant à l’emporter sur les Russes.

Verdict : OUI, GRAVE. Même si je n’ai vu que trois épisodes. Mais sur un pitch finalement peu engageant (on connaît ces événements, non ?), la série est passionnante et aussi haletante qu’un Seul sur Mars, dans un registre différent bien sûr. Au stade où j’en suis, c’est déjà vaste, ambitieux, malin et passionnant.

Je m’abonne exprès pour ça ? Si vous êtes ici, vous aimez probablement la SF : alors OUI, tout en sachant encore une fois que je n’ai vu que trois épisodes, mais tout le monde dit que ça continue sur la même lancée, donc pas de raison que ça coince, au moins sur la première saison.

Mythic Quest

La vie interne (et profondément dysfonctionnelle) d’un studio de jeu vidéo responsable de Mythic Quest, le plus grand MMORPG de l’histoire (oui, c’est un World of Warcraft fictif, mais parler de World of Warcraft fictifs, ça arrive à des gens très bien). En mode sitcom à grand budget.

Verdict : Je ne sais pas quoi faire de Mythic Quest. Ça commence bien mal, avec d’un côté des clichés déplaisants qui rappellent les sombres heures de Big Bang Theory et de l’autre, une écriture qui fait grincer des dents et va presque à l’encontre de la tentative de diversité de ses personnages, et puis, finalement, la série trouve son cœur et même quelques fulgurances là où on ne l’attendait absolument pas. C’est un objet vraiment bizarre, où se côtoient quelques morceaux d’humanité splendide et tragique comme un humour qui voudrait être geek mais tombe très souvent à côté.

Je m’abonne exprès pour ça ? Franchement, non.

Mais si j’ai un abonnement, je regarde ? Beeeen… Ça peut se tenter. Avec les énormes caveats exprimés ci-dessus. C’est un objet beaucoup trop étrange pour ce qu’il devrait être avec un pitch pareil, mais une fois les premiers épisodes franchis, c’est étonnamment imprévisible (et finalement pas du tout une série d’humour). Mais attention, possibles réactions allergiques.

Dickinson

La vie romancée d’Emily Dickinson, narrée avec un parti-pris de narration moderne et semi-fantastique, dans des décors et costumes d’époque. Sa biographie étant assez mal connue, c’est l’occasion de mettre l’accent sur le personnage de la créatrice en tant que telle et ses luttes pour se faire (re)connaître dans une société carrément arriérée pour toute sensibilité contemporaine digne de ce nom.

Verdict : Ça passe ou ça casse. La rencontre entre tropes modernes (genre dubstep pour animer les bals huppés de la jeunesse dorée de l’époque) et XIXe siècle m’a paru jurer plutôt que se mélanger harmonieusement, et le personnage d’ado gâtée qu’est Emily au début de la série hérissera le poil de toutes celles et ceux qui détestent les personnages d’ados caractériels (myself included). Mais ça vaut le coup de s’accrocher, car la série gagne en profondeur et trouve ses marques tandis qu’on s’habitue au mélange bizarre de contemporain et d’ancien. Par ailleurs : le public visé me semble plutôt la tranche 15-25, donc je suis probablement déjà trop vieux et con. Mais aussi, ça parle d’écriture de manières qui suscitent de vraies réflexions, et ça c’est drôlement chouette.

Je m’abonne exprès pour ça ? En lisant ce qui précède, vous saurez : si ça vous branche, absolument que oui, sinon, absolument que pas.

Mais si j’ai un abonnement, je regarde ? Quelle que soit votre réaction à ce qui précède, à ce moment-là, oui, complètement. En vous préparant peut-être à griffer les accoudoirs de frustration dans les premiers épisodes. Mais ça vaut vraiment la peine de persister (bien davantage que pour Mythic Quest).

2021-12-07T10:51:35+01:00jeudi 9 décembre 2021|Fiction|Commentaires fermés sur Un petit tour d’horizon aussi partiel que partial d’Apple TV+ (2)

Un petit tour d’horizon aussi partiel que partial d’Apple TV+ (1)

Alors non, je n’ai pas vu Fondation. Pas encore. J’ai beaucoup trop peur de m’y risquer, et ce que j’en ai entendu me fait encore plus peur. (On dit beaucoup que la difficulté de cette adaptation en série était l’absence de personnages forts dans l’univers : certes, mais du coup, justement, le fil narratif qu’il fallait adapter, c’était celui du Mulet. C’est le meilleur fil des trois premiers tomes, et il y avait moyen de construire des personnages autour. POP POP POP je m’en fous, c’est mon avis et je le partage.)

En revanche, j’ai profité d’un très long essai gratuit du service, et tout en freinant des pieds (c’est encore pire que traîner : essayez, vous verrez), parce que personnellement, je veux qu’Apple me fasse des bons systèmes d’exploitation et de bons ordinateurs, pas un service de streaming que personne n’a demandé, mais j’ai fini, à deux mois de la fin, à me dire : bon, quand même, arrêtons de bouder et regardons un peu de cette TV gratuite qui prétend être qualité HBO.

Un peu dans l’esprit de cet article sur les séries d’imaginaire françaises récentes (à l’époque), tour d’horizon rapid fire de ce que j’ai vu, en mode subjectivité totale, et vous en faites ce que vous voulez. Aujourd’hui : on parle de Ted Lasso, The Morning Show, Amazing Stories et See, avec une seconde partie à venir cette semaine.

Ted Lasso

C’est la série phare dont tout le monde parle, et avec laquelle les gens qui l’ont vue bassinent les gens qui ne l’ont pas vue. (Ça fait un peu comme un certain jeu vidéo, Outer Wilds, je ne sais pas si je vous en ai parlé ?) C’est le pitch le plus inintéressant du monde pour un type comme moi : un coach de football américain se trouve engagé en Angleterre à entraîner une équipe de foot européen. Je me tape littéralement de chaque élément de la phrase précédente, à part les articles (et l’Angleterre. Et l’Europe. Bon. Ça pète un peu l’effet.).

Verdict : OH MON DIEU MAIS C’EST TROP BIEN. (Sur la saison 1 en tout cas, la seule que j’ai vue.) C’est positif, vraiment feel good, sans être gnangnan. Vous voyez ces moments réjouissants de Doctor Who où le Docteur parvient à sortir par le haut d’une situation vraiment moche ? Ben c’est la même impression, en beaucoup plus fin et humain, sans tomber dans le simpliste.

Je m’abonne exprès pour ça ? Bon, je n’irais pas jusqu’à dire un grand oui. C’est chouette, mais ça n’est pas immanquable, sauf si vous avez spécifiquement besoin de ce genre de chose en ce moment.

Mais si j’ai un abonnement, je regarde ? Alors là, oui, absolument.

The Morning Show

Une autre série phare, avec le grand retour de Jennifer Anniston (Friends) dans un des rôles principaux. The Morning Show aborde de front la révolte #MeToo : dans une émission matinale américaine de premier plan mais en perte de vitesse, le présentateur, accusé de harcèlement, se trouve débarqué. Le chaos qui s’ensuit explore avec finesse, sans complaisance, toutes les facettes d’un thème particulièrement difficile y compris dans ses profondeurs les plus atroces, ainsi que les problématiques économiques liées aux médias et leurs impératifs parfois inhumains.

Verdict : De mon point de vue limité sur la question, chef-d’œuvre (là aussi, je n’ai vu que la saison 1). Prendre un thème aussi difficile et récent que celui-ci représente un risque colossal en termes d’écriture et de responsabilité car il est terriblement facile d’être maladroit, inepte, moraliste ou manichéen (ce qui peut avoir des conséquences réelles et dommageables sur le monde). The Morning Show (encore une fois, de mon point de vue probablement incomplet) me paraît éviter ces pièges en montrant les dynamiques sociétales du problème dans ce qui m’a semblé une masterclass d’écriture. On pourrait reprocher une telle densité au propos que l’histoire oublie peut-être un chouia parfois qu’elle est d’abord un objet narratif avant d’être un essai social, mais franchement, c’est un sujet tellement difficile qu’il était certainement impossible de s’en tirer autrement. Ça se regarde à un rythme lent, le temps de bien méditer tout ce que ça traite.

Je m’abonne exprès pour ça ? Absolument. Et si vous êtes un homme en position de privilège, vous regardez ça et vous réfléchissez.

Amazing Stories (Histoires fantastiques)

Continuation de la série de courts métrages d’imaginaire initialement produite par Steven Spielberg. Les cinq épisodes disponibles sur le service couvrent principalement SF et fantastique.

Verdict : Non. Aucun des récits ne dit quoi que ce soit qu’on n’ait pas déjà vu ou lu des dizaines de fois, certains parviennent à se prendre le pied dans le tapis question cohérence, et le jeu d’acteur est même parfois un peu limite. Désolé.

Je m’abonne exprès pour ça ? Non.

Mais si j’ai un abonnement, je regarde ? Non plus.

See

Pas mal de communication aussi autour de cette série post apocalyptique avec Khal Drogo dedans, Jason Momoa bien sûr : suite à une pandémie1, toute l’humanité est devenue aveugle dans un lointain passé et a dévolué vers un mode de vie tribal et superstitieux parmi les ruines héritées de notre époque. Deux jeunes gens naissent doués de vision dans un village reculé, et sont amenés à chercher leurs origines avec leur famille ainsi que le secret de leur don.

Verdict : Mouerf. Le concept de base est vraiment intéressant et surtout le worldbuilding a des trouvailles : ce n’est pas tous les jours qu’on voit une série d’imaginaire qui s’efforce sincèrement de réfléchir son univers (même si certains trucs tiennent difficilement la route, mais on va suspendre l’incrédulité bien hors de portée du scepticisme…). L’image est à couper le souffle. Hélas, tout cela est sous-exploité par une intrigue de voyage familial pas transcendante qui peine à servir l’ambition du monde dépeint, et en plus, ce n’est pas toujours formidablement bien écrit.

Je m’abonne exprès pour ça ? Non.

Mais si j’ai un abonnement, je regarde ? Puisque vous êtes là, ça s’essaie… mais clairement pas prioritaire.

À dans deux jours (à la louche) pour parler de For All Mankind, Mythic Quest et Dickinson !

  1. J’ai commencé cette série en mars 2020. C’était nickel le bon choix pour me remonter le moral.
2021-12-04T17:48:02+01:00lundi 6 décembre 2021|Fiction|4 Commentaires

Du sentiment d’être bon ou pas [Des brèves et des liens]

Toujours ça que les réseaux commerciaux n’auront pas. Tu te rappelles, auguste lectorat, l’époque où l’on faisait des compilations de liens pour nos blogs MySpace ? C’était mieux avant ? Non, clairement pas, mais il y a un certain nombre de choses qu’il vaut mieux conserver pour sa propre plate-forme. Donc, expérimentation avec un retour sur une forme de compilation de brèves, d’idées aléatoires, de liens rigolos ou pas, mêlée d’une petite compilation des posts des semaines passées.

Et avec ces déboires en ligne, justement, une citation pas mal dans l’air du temps pour moi :

Plus je vieillis et plus je trouve qu’on ne peut vivre qu’avec les êtres qui vous libèrent, et qui vous aiment d’une affection aussi légère à porter que forte à éprouver.

Albert Camus

Et dans le même genre :

You can’t be an artist and be safe.

Francis Coppola

Donc, après s’être fait rouer de coups, j’imagine qu’on est un laissé-pour-compote ?

J’avais une vidéo potentiellement rigolote à montrer mais elle n’aura pas lieu car :

NON

La France a voté une taxe visant spécialement les géants du numérique, et Donald Trump, évidemment, s’en offusque et lance une enquête sur le sujet. Je suis peut-être pessimiste, mais le résultat m’en semble couru d’avance ; il va finir par faire une guerre commerciale au monde entier. Tremble, Donald, on va taxer ton champagne en représailles.

Mais consolons-nous, car la justice américaine a décrété qu’il lui était interdit de bloquer des gens sur Twitter, ce que je trouve particulièrement satisfaisant.

Du génie : cette extension de Chrome transforme Netflix en site de visioconférence (si t’as envie d’utiliser Chrome, ce qui est moins génial)

Foutus verbes défectifs, ce serait quand même vachement plus simple si le verbe pleuvoir était en fait pleuver, non ?

Une perle d’Antidote : « chiard » est en québécois un synonyme familier d’« anarchie ». Sachant que c’est aussi un synonyme grossier d’enfant en français, y aurait-il une origine commune à ce terme quant au désordre qu’ils sont capables de répandre ?

J’ai explosé de rire en lisant que pour le PDG de Huawei, Apple est son modèle quant à la protection de la vie privée de ses utilisateurs.

D’ailleurs, si tu continues à dire dans ta tête « pomme-X » pour le raccourci-clavier de Couper au lieu de « commande », frappe dans tes mains (mais pas trop fort à cause de ton canal carpien) car félicitations, tu es vieux aussi.

J’ai reçu une kouryelle. Plein de messages électroniques, quoi.

Quand je me dis introverti, ça surprend parfois parce que j’ai l’air à l’aise en public, je donne des conférences et ateliers, etc. En fait, je suis un « introverti hautement socialisé » (terme inventé par John Scalzi) et ça donne ça (je coche toutes les cases).

Certains vivent avec la certitude de ne pas être de mauvaises personnes : ils ont de la chance. Je vis pour ma part avec la certitude que si j’avais cette certitude, je serais méchant.

2019-07-16T09:09:14+02:00mercredi 17 juillet 2019|Expériences en temps réel|4 Commentaires

Ulysses contre Scrivener : le grand comparatif

EDIT du 8 décembre 2020 : ce qui suit reste valide, mais à force d’expérimentations, il apparaît qu’Ulysses ne soutient pas la création de projets complexes. Le vainqueur est donc, sans appel, Scrivener.

Auguste lectorat, si tu traînes suffisamment dans ces lieux de perdition, tu sais l’amour éternel que je voue à Scrivener. C’est pour moi l’application ultime d’écriture professionnelle, le couteau suisse qui atteint le juste équilibre entre liberté et structure, et je pense résolument qu’il sait s’adapter à tous les modes de travail. Cependant, il existe (systèmes Apple uniquement) un concurrent de taille, avec un parti-pris résolument différent, qui fonctionne également sur Mac et iOS : Ulysses. De la même façon qu’une guerre sainte Mac Vs. PC, OmniFocus Vs. Things, Amiga Vs. Atari, la discussion Ulysses contre Scrivener défraie de loin en loin le microcosme des auteurs geeks, certains annonçant leur soutien à l’un ou à l’autre à l’exclusion du concurrent.

Du calme.

Auguste lectorat, encore une fois, je descends des glaces polaires, environné d’orques jouant au ping-pong avec des otaries, pour donner mon avis que personne n’a demandé. Sachant que j’utilise les deux applications régulièrement… mais pour des choses différentes.

Les différences fondamentales entre Ulysses et Scrivener

Les deux applications s’articulent autour du même paradigme : un traitement de texte hiérarchique, permettant d’organiser fragments, scènes, chapitres à son gré dans l’équivalent de dossiers (un dossier par chapitre, par exemple). Il s’agit ensuite d’exporter le contenu désiré pour former un livre, une nouvelle, un article, dans un traitement de texte que l’on peut partager avec d’autres (typiquement un fichier Word envoyé à un éditeur). Les deux applications permettent de réordonner les fragments à son gré, de les identifier par mots-clés, surveillent toutes deux la taille d’un fichier (pour se fixer des objectifs de longueur).

Scrivener…
… et Ulysses.

Cependant, la comparaison s’arrête là, car les deux applications ont une philosophie de développement très différente.

Ulysses mise en effet sur le minimalisme, alors que Scrivener mise sur l’exhaustivité. Ulysses propose une interface extrêmement dépouillée (mais quand même puissante ; ce qu’on peut, soit dit en passant, obtenir avec le mode composition de Scrivener) pour réduire les distractions ; Scrivener cache des dizaines, des centaines de fonctionnalités poussées qu’il faut des années pour épuiser. Ulysses s’appréhende immédiatement ; Scrivener se gagne (je recommande toujours de faire le didacticiel inclus et d’y consacrer au moins deux heures pour comprendre ce qu’il apporte). Si vous êtes du genre à être distrait par des boutons ou des interfaces, Ulysses vous ravira ; si vous aimez pouvoir tout faire avec votre application et ne pas chercher ailleurs, c’est Scrivener qui reste l’application la plus puissante.

Deux applications, deux ambiances, deux use cases

Si les deux applications existent, fonctionnent et ont chacune leur aficionados, c’est bien qu’elles remplissent des rôles différents. Je vais essayer de les délimiter et expliquer mon propre choix (qui pourra être l’inverse du vôtre ; ce qui compte, c’est de produire un bouquin dont vous soyez content.e, sans trop de douleur). Je crois que toute la différence repose sur ce point : Ulysses centralise tous vos écrits au même endroit, Scrivener fonctionne par projets. 

Ulysses articule l’intégralité de ses fichiers autour d’une bibliothèque unique, qui conserve absolument tout, tout ce que vous faites. C’est évidemment structurable en dossiers à l’infini, avec de jolies icônes personnalisables. Scrivener le fait aussi, mais fonctionne en projets étanches et séparés. Si vous travaillez sur deux livres distincts, Ulysses vous proposera les deux au sein de la même bibliothèque, sous Scrivener, il faudra ouvrir (et synchroniser) deux projets distincts.

Le paradigme d’Ulysses me semble une force pour un auteur de textes courts (articles, nouvelles, etc.), qui retrouvera non seulement tous ses projets en cours, mais les archives de ce qu’il a fait ; en revanche, je n’imagine absolument pas conserver toutes mes notes pour, mettons, « Les Dieux sauvages » (4 livres prévus d’un million de signes pièce avec huit points de vue changeant d’un livre à l’autre, et des méga-octets de notes, d’inspirations, de planification à côté) au même endroit que des idées d’articles de blog, une nouvelle sur laquelle je travaillerais en parallèle, les archives d’un livre passé… Je crois que, dans Scrivener, l’étanchéité entre projets est salutaire quand ceux-ci deviennent des environnements de travail à part entière, surtout quand lesdits projets ont des horizons qui dépassent une année.

De plus, sachant que, dans Ulysses, on peut exporter ce qu’on veut dans un fichier final, je trouve difficile de séparer les notes de la rédaction proprement dite. Scrivener offre en revanche une case à cocher très simple : oui, ce document fait partie du manuscrit, ou non, il n’en fait pas partie. Or, le dépouillement voulu par Ulysses, à mon sens, se prend ici les pieds dans le tapis ; une bibliothèque immense contenant des centaines, voire des milliers de documents va devenir un véritable enfer à maintenir et ordonner (au lieu de se concentrer sur l’écriture, ce qui est la promesse du logiciel) alors que Scrivener gère et contient très bien le “bordel organisé” que devient rapidement un livre en cours d’élaboration. Ce bordel reste confiné à son propre livre… ce qui est une garantie de santé mentale.

Le classeur, centre de Scrivener

Enfin, Ulysses s’avère assez limité pour joindre des fichiers à un texte, insérer des images d’inspiration ou des photos prises sur le terrain ; alors que Scrivener insère et redimensionne des images sans broncher au milieu de son texte comme un petit Word, mais peut aussi recomposer un système de fichiers si on le souhaite (pour intégrer des inspirations sonores, par exemple, au milieu de ses documents) et importe des pages web si on le souhaite (bienvenu pour les références). D’ailleurs, Ulysses construit son texte en Markdown, un langage à balises (il faut encadrer du texte avec des astérisques pour le mettre en italiques, par exemple) ; il faudra apprendre cette syntaxe, ce qui n’est pas terriblement compliqué, mais peut se révéler contre-intuitif pour un écrivain de fiction peu féru de technologie.

La légèreté d’Ulysses présente néanmoins des avantages nets pour l’instant inaccessibles à Scrivener. Déjà, Ulysses est très facilement automatisable : créer un nouveau document et le remplir de contenu prédéfini (pour faire une fiche de personnage, par exemple) est très aisé (mais, pour de la fiction, on peut se demander si c’est vraiment capital). Scrivener ne présente que des intégrations avec des logiciels tiers (mais davantage pensées pour la fiction, comme avec Aeon Timeline et Scapple).

De plus, l’export de documents est bien plus facile avec Ulysses ; on peut même le lier à son blog WordPress pour écrire hors ligne, puis publier une fois que l’on dispose d’une connexion stable. La compilation demeure le point noir de Scrivener pour bien des utilisateurs (bien qu’amélioré avec la version 3).

La synchronisation entre plate-formes et documents est aussi indéniablement plus simple avec Ulysses. Celui-ci utilise iCloud, qui fonctionne en arrière-plan sans problème, alors que la synchronisation de Scrivener est manuelle (sous iOS) et, si elle ne conduit pas à des problèmes, peut nécessiter plus d’attention. C’est dû à la complexité des formats ; Ulysses synchronise seulement du texte, alors que Scrivener présente tout un tas de marqueurs de position dans un projet, de métadonnées, etc. On a la lourdeur inhérente à la puissance.

Reste un argument de poids : le prix. Ulysses est passé à l’abonnement, une décision très impopulaire (mais un abonnement débloque toutes les versions sur toutes les plateformes), alors que Scrivener, y compris avec sa version 3, reste un achat “une fois pour toutes” en fonction de la plateforme. En gros, pour un an et demi d’Ulysses, on a Scrivener sur Mac et iOS jusqu’à la prochaine mise à jour majeure (ce qui a largement dépassé dix-huit mois la dernière fois).

Quelles applications pour quoi ?

Pour un auteur professionnel, je pense que les deux ont leur place, mais qu’Ulysses est certainement la moins justifiable des deux. En ce qui me concerne, tous les travaux d’écriture de fiction, nouvelles, romans et séries, se trouvent dans Scrivener car j’ai besoin de sa puissance et de sa capacité à isoler un projet donné en un seul environnement robuste et flexible. Ulysses me donne un environnement flexible et agile pour la forme courte : idées au hasard, articles ponctuels, interviews, blog (lequel représente une part non négligeable de mon travail d’écriture, quand même) etc. Je pourrais probablement le remplacer par une application plus légère qui ne fonctionnerait pas sur abonnement (notamment IA Writer) mais il y a encore dans Ulysses des tas de raffinements qui lui font conserver une (courte) tête.

Pour un auteur en formation, je pense que Scrivener représente le seul investissement nécessaire à présent qu’il existe sous iOS. L’adage est très simple : qui peut le plus peut le moins, et Scrivener reste indubitablement le plus puissant des deux. L’investissement est modeste, et l’application saura accompagner l’auteur dans son évolution tout en lui donnant, dès le début, des outils qui l’aideront. Ulysses me semble risqué car son côté “fourre-tout” peut engendrer un chaos sans nom dont on peinera à revenir.

Pour en savoir plus sur Scrivener, plein d’articles ici ; pour découvrir Ulysses, on peut passer par là : Mac App Store, iOS App Store.

De manière générale, si l’envie d’acheter cet outil (ou l’un des autres présentés sur ce site) vous vient, n’oubliez pas de passer par les liens proposés ci-dessus – vous contribuez à financer le temps passé à rédiger ces articles gratuitement. Merci ! 

2020-12-08T11:52:31+01:00mercredi 6 juin 2018|Best Of, Technique d'écriture|2 Commentaires

Le MacBook Pro 2016 est une machine fantastique – ne croyez pas les rageux

Apple était attendu au tournant en fin d’année dernière : le MacBook Pro devait recevoir une mise à jour conséquente depuis longtemps. La sortie de cette machine, avec un certain nombre de choix de conception tranchés, n’a pas fait l’unanimité, c’est un euphémisme. Partout, les aficionados de la marque (dont pas mal d’écrivains) ont professé leur déception, voire leur refus catégorique de passer sur cet engin. Connectique limitée, insuffisante pour les power users, batterie trop faible et j’en passe.

Auguste lectorat, en vérité je te le dis : ceux qui critiquent cette machine ne l’ont pas eue entre les mains, ou ne savent pas utiliser un ordinateur dans toute sa puissance et devraient se contenter de travailler sur un iPad (ce n’est pas une critique, on fait de très bons trucs sur un iPad, hein ; iOS peut couvrir à peu près 80% des besoins – mais cela ne suffit pas pour un power user un peu fanatique). Moi, je l’ai entre les mains, et je te dis maintenant ce qu’il en est vraiment, parce que je m’en sers. À savoir, que cette machine est tout simplement le meilleur ordinateur portable que j’aie jamais eu, et peut-être même le meilleur ordinateur tout court.

My precious. Gris sidéral, évidemment.

Ce que je fais

Évaluer une machine n’est pas très pertinent si on ne sait pas d’où vient l’utilisateur. Moi1 : power user autoproclamé (TextExpander, Alfred, Keyboard Maestro, Hazel, la totale), sortant l’année dernière de vingt-cinq ans de tristitude Windowsienne et découvrant avec délices qu’on peut non seulement ne pas se battre contre l’ordi, mais le faire danser et chanter de deux commandes. (Ce qui explique pourquoi, même en déplacement, je préfère un bon ordinateur puissant à un iPad, même si j’adore cet appareil notamment pour l’écriture manuscrite.)

Usage : je passe la journée devant un moniteur, quel qu’il soit. Pour écrire, principalement, mais aussi pour faire de la photo en amateur éclairé (c’est important d’être éclairé dans la photo, heh), et surtout pour de la production musicale entre électronique et symphonique avec Ableton Live.

J’ai vécu sur un tout petit MacBook Air l’année dernière mais mes déplacements professionnels se multiplient, au point de passer à peu près 1/4 de mon temps en vadrouille, notamment dans des trains. J’ai aimé cette machine, mais j’ai buté de plus en plus contre ses limitations au fil du temps, et il m’est apparu nécessaire qu’il me fallait un ordinateur m’offrant la même flexibilité qu’un fixe. Donc, un MacBook Pro. Je rechignais, à force de lire quantité de critiques négatives, mais nécessité fait loi – et j’ai donc commandé le mien, en m’apprêtant à demi à le renvoyer dans les deux semaines.

Pour la petite histoire, et parce qu’il faut bien que je m’énerve un peu là-dessus, ça a tardé : DHL – honte sur eux – a “perdu” (ahem) mon colis juste avant son arrivée. UPS a par contre acheminé le remplacement sans erreur, et grande classe à Apple, qui, pour compenser le désagrément encouru, m’a fait une petite remise commerciale (alors que ça n’était absolument pas leur faute).

(Pendant ce temps-là, Microsoft intègre de la pub dans Windows 10. Je dis ça, je dis rien.)

La splendeur (ce qu’il fait merveilleusement bien)

Cela a été déjà amplement loué, donc pas la peine d’insister (je parlerai davantage des critiques courantes), mais, en gros, cette machine est fantastique parce que :

  • Son écran Retina est d’une beauté absolue. Et quand on passe toute sa journée devant du texte et qu’on est bigleux comme un dauphin d’eau douce, la finesse d’impression de ce qu’on lit n’est pas un luxe, et c’est devenu pour moi une nécessité.
  • Il est prodigieusement léger et portable. Vu que l’idée consiste à travailler en déplacement (c’est tout le concept d’un ordinateur portable), c’est assurément un atout. Pour avoir dû trimballer une monstruosité MSI de 12 tonnes pendant des années, notamment jusqu’à La Réunion, je m’extasie à chaque fois du contraste.
  • La puissance est au rendez-vous. Ableton Live et les plug-ins que je lui balance ne bronchent absolument pas.
  • Il est p*** de beau. OK, c’est accessoire. Mais quand on gagne sa vie avec un ordinateur en passant des heures dessus, le plaisir d’usage de l’outil n’est finalement pas si secondaire.

Les critiques (qui ne sont pas fondées)

OK, parlons des sujets qui fâchent : quid des critiques adressées à cette machine ? Moi, je m’en sers, contrairement à quantité de ses détracteurs, et voilà ce que je peux dire :

Les bugs. Il paraît que des machines en ont ; ça arrive, surtout pour une première génération. Je touche du bois, le mien tourne sans problème. Le service client d’Apple étant exemplaire (voir plus haut) et échangeant les modèles défectueux sans discuter, il faut être de mauvaise foi pour en vouloir à l’engin sur la base d’un défaut de fabrication.

Le clavier. Le clavier incarne la deuxième génération du mécanisme ultra-plat inauguré avec le MacBook-tout-court de 2016. Il n’avait pas plu à tout le monde, et beaucoup de personnes râlent dessus, parce qu’il est, eh bien, très plat. Le toucher ressemble plus à des micro-switches qu’à de vraies touches, et c’est vrai que c’est déroutant au début, surtout quand on a l’habitude de cogner sur ses touches comme un sourd. Alors, bon, j’écris des trucs pour gagner ma vie, je le dis tout net : j’adore ce clavier. C’est peut-être le meilleur que j’aie eu entre les doigts (et j’en ai essayé un paquet). Il m’a fallu une ou deux heures d’adaptation, mais à présent, c’est de l’amour tout rose que j’ai pour. Le fait d’effleurer à peine les touches pour qu’elles réagissent, de minimiser au maximum le mouvement des doigts, est simplement prodigieux et merveilleusement reposant. Jamais je n’avais eu aussi peu d’effort à fournir pour actionner un clavier – et c’est tout ce que j’aime. En comparaison, le Magic Keyboard du fixe me fait maintenant l’effet d’une Remington rouillée (je rêve  qu’Apple porte ce mécanisme de touches à leurs Mac de bureau). Après, certains détestent. Je peux l’accepter intellectuellement. Dans mon cœur, non. Je saigne et j’ai envie de condamner les hérétiques au bûcher.

Les ports. J’ai envie de dire que c’est la critique la plus absurde qu’on ait pu formuler à l’encontre de cette machine. Surtout de la part des photographes de forum dits “pro”. Scandale ! Pas de lecteur SD ! Et mes photos de pro, alors, comment je fais ? C’est marrant comme quantité de ces photographes n’ont visiblement pas d’appareil à… CompactFlash, standard qui équipait quand même quantité d’appareils professionnels (je dis justement ça en pensant au 7D Mark I, resté longtemps l’appareil de référence pour la photo animalière, pour parler de ce que je connais). Les pros d’aujourd’hui (les vrais) ont depuis longtemps des cartes à wi-fi…

Et puis, pas de port USB-A, que de l’USB-C ! Et mes clés et mes périphériques ? C’est que je suis un power user, moi, madame, j’ai des trucs à brancher pour faire des machins. Alors je n’imagine justement pas, en 2017, un power user passer régulièrement par un port USB pour connecter des bidules ou transférer des données régulièrement. Un power user, ça utilise le cloud depuis 2010, ça a son propre serveur et son réseau, peut-être sa dedibox quelque part, ça utilise AirDrop et AirPlay et ça ne sait même plus où sont ses clés USB. Les câbles, le bon vieux sneakernet, ça fait partie d’une époque révolue depuis longtemps. Et pour les périphériques existants ? Les contrôleurs musicaux, par exemple, les surfaces type DJ ou production musicale ? Question : vous en vous servez en déplacement, vous – c’est-à-dire, dans un train, dans un avion ? Non, évidemment. Ces périphériques, par nature, s’utilisent en configuration dockée, soit avec la machine connectée sur une table et de la place pour les mettre autour. Dans cet état des choses, brancher deux ou trois convertisseurs – ou une station d’accueil – pour utiliser des appareils plus anciens devient un non-problème. Avec l’USB-C, on gagne la polyvalence, l’avenir d’une connectique universelle qui s’imposera comme standard et qui permet, justement, de brancher tout et n’importe quoi de façon modulaire, et ça, c’est bigrement beau.

Par contre, oui, je regrette la disparition du Magsafe. Mais dans les faits, la batterie fournit justement assez de puissance pour n’avoir pas besoin de se brancher au café du coin en milieu de session. Ce qui m’amène à…

La batterie. Là, ce que je lis, c’est carrément de la mauvaise foi. Sortant d’un MacBook Air, j’avais très peur de ce que j’avais lu à ce sujet. Allais-je revenir au bon vieux temps de mon transportable Windows qui tenait trois heures les jours de grand vent ? Plusieurs semaines après l’installation – soit après que le système est stabilisé, que l’indexation Spotlight est terminée, et autres rodages, voici ce que m’indiquait FruitJuice lors d’un voyage en train, alors que je bossais sur du texte :

LOL.

Oui, Apple dit “10h d’autonomie”, et oui, ça s’entend en ne forçant pas trop la luminosité de l’écran et en ne faisant pas tourner trouze mille machines virtuelles qui mangent la puissance de calcul. Faudrait voir à être un peu réaliste et ne pas espérer tenir 10h en faisant du montage vidéo 4k. Quand je lance Ableton Live dans le TGV, pour monter un épisode de Procrastination, par exemple (pub gratuite), oui, je vois la batterie fondre beaucoup plus vite. Évidemment ! Personne ne s’offusque de voir la batterie de son téléphone fondre plus vite quand il lance un jeu 3D gourmand en ressources. Râler que la batterie ne tienne pas alors qu’on tire sur la puissance de la machine est idiot. Dans un usage bureautique normal, oui, la batterie tient 10h, sans problème. Je me regarde un petit épisode de série sans que ça ne pèse trop non plus. Je gère un peu ma batterie, quoi, et d’ailleurs, bien, bien moins que je ne m’y attendais. Tout cela est normal. Oui, le MacBook Air tient davantage, mais le MacBook Air ne fait pas ce que fait un MacBook Pro. C’était pas l’idée, justement ? Le Pro peut à peu près passer pour un Air quand on s’en sert de la même façon… Et fournit la puissance d’un Pro quand c’est nécessaire.

Soit dit en passant, je comprends pourquoi Apple a retiré l’estimation du temps restant dans la barre de menus, parce que oui, ça varie énormément en fonction de l’usage. Si je me fonde sur FruitJuice, je vois l’estimation fluctuer beaucoup en fonction de ce que je demande à la machine. C’est acceptable de la part d’un utilitaire tiers (installé par quelqu’un qui comprend que ces données soient variables), mais pour un indicateur fourni par le système, ça fait bizarre et l’utilisateur moyen ne comprendrait pas.

La Touch Bar. “lol sa ser à rien.” Bande de nazes. C’est une trouvaille qui n’a l’air de rien, mais qui est prodigieuse. Les prétendus power users râlent – là encore en ne s’en étant pas servi – parce qu’ils connaissent les raccourcis clavier, eux, et que ça ne leur servira pas, à eux. Ils n’ont rien pigé, là encore. (Parce que moi, si. Parfaitement. Ben quoi ?) Cette trouvaille est excellente car elle s’adresse à toutes les catégories d’utilisateurs. Celui qui peine à utiliser un ordinateur trouvera toutes les options courantes dans une barre facile d’accès et visible – c’est parfait pour mamie Gertrude. Et le power user ? Le power user, il sera gentil de mériter son nom et de a) configurer sa Touch Bar application par application pour effectuer des manips plus avancées et surtout de b) acheter BetterTouchTool s’il ne l’a pas déjà fait (et s’il ne l’a pas fait, on peut lui retirer l’appellation de power user) et de scripter, configurer, customiser sa Touch Bar dans tous les sens avec des macros, des gestes et tout ce que son esprit réjoui par tant de puissance débloquée devant lui lui offrira. Il verra alors la lumière (en OLED).

Le prix. Okay, cette machine est très, très chère. (Honnêtement, je jouis du rabais éducation que m’offre mon statut de vacataire à la fac, et ça a clairement pesé dans la balance.) On est d’accord. Mais il faut considérer aussi que cette machine a) est appelée à durer (au bas mot) une demi-douzaine d’années, comme tous les Mac b) peut remplacer très avantageusement un ordinateur fixe en étant docké c) offre une expérience utilisateur à nulle autre pareille. Pour ma part, c’était une dépense et une décision professionnelle, poussée par la nécessité. Très franchement, je voulais vraiment attendre au minimum la Rev. B à la rentrée. C’est avec un rein en moins et la peur au ventre d’acheter à prix d’or une machine mal fichue que j’ai passé ma commande, parce que, étant passé sous Mac, je n’avais pas tellement le choix si je voulais un équivalent desktop (j’aurais pu prendre un MacBook Pro ancienne génération, mais quitte à investir sur la durée, je veux rentabiliser mon investissement, pas re-changer de machine dans trois ans parce que la puissance me limitera ; j’ai déjà fait cette erreur en voulant économiser sur le MacBook Air, qui heureusement, devrait rapidement trouver un acquéreur). Bon, au pire, je pouvais toujours la renvoyer et demander un remboursement. Bref, ça valait le coup de tester.

Pour acheter un ordinateur (surtout une machine à usage professionnel, quand on est indépendant), il faut penser comme pour une voiture : combien de temps vais-je garder cet engin, quel m’en sera l’usage, quel entretien (en temps, surtout, pour un ordinateur) aurai-je à prévoir ? Quelle dépense cela représente-t-il ? Ramenée à un tarif mensuel ? Maintenant, à combien estimé-je la dépense mensuelle, professionnelle, que je puis effectuer pour un outil de travail sur lequel je vais passer un temps conséquent ?

Pour moi, le calcul était clair : comme je le disais plus haut, j’en suis à un stade de ma vie professionnelle où je ne peux littéralement pas me permettre de voir ma productivité dégringoler pendant 1/4 de mon temps dans l’année2, surtout que cette part de déplacement risque d’augmenter encore.

Et je suis ravi, au final, de ne pas avoir attendu la Rev. B du MacBook Pro, car celui-là, j’en suis sûr, m’accompagnera jusqu’à 2023, au moins.

  1. Parce que c’est bien de se mettre en gras, et puis j’ai un peu profité ces derniers temps, d’ailleurs.
  2. Je n’ai aussi pas le droit de tomber malade, mais c’est un autre problème.
2017-03-14T11:48:44+01:00mardi 14 mars 2017|Geekeries, Humeurs aqueuses|24 Commentaires

Passer sous Mac, c’est facile ?

Suite à ma conversion miraculeuse, digne d’un Clovis étendant sa puissance (parce qu’il faut bien se la raconter un peu), quelques discussions avec des camarades ont toutes plus ou moins gravité vers cette même angoisse : “je passerais bien sous Mac, mais ce n’est pas un peu compliqué à faire ?” Alors ?

Non. (Salut, merci, bonsoir)

La question est légitime – les Macs avaient jadis la réputation de former un univers très à part, avec leurs applications, leurs formats de supports de données, de documents… Et c’est vrai, dans les années 90, convertir un document entre PC et Mac pouvait nécessiter de faire intervenir des applications tierces, et chaque plate-forme avait ses programmes spécifiques.

Depuis OS X (renommé macOS l’année dernière) et les années 2000, ce n’est plus du tout le cas. Les documents sont parfaitement intéropérables entre plate-formes (pourvu qu’on ait le programme qui va avec, bien sûr), et bien des applications sont développées à la fois pour Mac et Windows, en tout cas pour les ténors du genre : Microsoft propose un Office quasiment égal à son comparse sous Windows (surtout avec l’abonnement 365), et avec la croissance des applications web, de toute façon, la question se pose de moins en moins. (Le Mac offre, en revanche, un système mille lieues plus évolué que Windows et des applications qui doublent la productivité.)

Donc, rejoindre le côté en aluminium brossé de la Force est facile, à condition de garder en mémoire un certain nombre de petites choses.

N’oubliez pas de…

Avant de franchir le pas, inventoriez vos besoins réels. Notamment les logiciels indispensables à votre activité. Tous les ténors existent sous Mac aujourd’hui, mais certains demeurent quand même absents, en particulier des applications propriétaires, métier ou qui ne sont plus maintenues. Mais il existe des contournements, à savoir Boot Camp et la virtualisation. Boot Camp permet d’installer sur le Mac une partition Windows et de démarrer dessus comme un simple PC. La virtualisation consiste à faire tourner un Windows “virtuel” dans le système du Mac. Pour ma part, j’emploie la seconde solution à cause de vieux dictionnaires virtuels (notamment le Harrap’s Unabridged) dont j’ai besoin pour la traduction, et ça fonctionne à merveille. (Il a fallu ajouter à mon investissement une licence de Parallels, mais ça en valait la peine.) Testez donc la chose, si possible, mais sachez qu’elle est très probablement réalisable.

Vérifiez la compatibilité de vos matériels. Là encore, les pilotes existent généralement pour Mac et Windows, mais on n’est pas à l’abri d’une mauvaise surprise, notamment pour votre vieille imprimante matricielle de 1983. Assurez-vous que vos périphériques – surtout ceux qui sont indispensables à votre activité – fonctionnent. (Pour un écrivain, ça va rarement au-delà d’une imprimante, et normalement, c’est pris en charge, mais on ne sait jamais.)

Le faire sans douleur

Windows 10 tourne sagement dans mon Mac à côté de toute le reste.

Vérifiez l’état de vos licences. OK, vous avez vos programmes, vous constatez qu’ils existent sous Mac, tout va bien. Assurez-vous que les licences soient valides aussi sous Mac. C’est l’usage très répandu, mais certains éditeurs n’ont pas la possibilité de transférer une licence d’une plate-forme à une autre en raison de fonctionnalités très différentes. Un exemple notoire pour l’écriture est Scrivener. Acceptez de devoir racheter une ou deux choses, y compris, peut-être, de petites moulinettes qui viendront répondre à certaines habitudes que vous aviez sous Windows (notamment des utilitaires, lesquels, pour le coup, ne seront jamais compatibles).

Employez le cloud. Sérieusement, ne vous embêtez pas à graver des DVD (qui grave encore des DVD en 2017 ?) ou à passer par trente allers-retours de clé USB pour transférer vos données… Utilisez un système de stockage en ligne type Dropbox. MacOS a encore quelques petites réticences avec les disques Windows, surtout s’ils sont récents. Un Mac peut les lire, mais pas toujours écrire dessus1. Faites plus simple, mettez vos données dans une Dropbox, laissez tourner toute la nuit les deux machines pour qu’elles se synchronisent, et c’est réglé.

Gardez votre vieille machine un petit moment. Ne vendez pas tout du jour au lendemain, on ne sait jamais ; en cas de problème, vous pourrez rebasculer sur l’environnement de travail connu le temps de régler le problème.

Soyez prêt.e à (ré)apprendre

Comme me le disait un ami informaticien : “je me rends compte que je n’utilise probablement pas mon Mac au mieux de ses possibilités, parce que je m’en sers comme d’un PC”. Voilà. MacOS n’est pas Windows ; si un utilisateur vaguement informé saura s’y retrouver très vite, en profondeur, le système est assez différent. Tirer avantage du Mac implique d’accepter de réapprendre de nouvelles manières de faire les choses. Les raccourcis clavier, la gestion des fenêtres et des applications, l’emplacement des caractères spéciaux… Mais ce n’est pas vain ; à l’usage, on se rend compte que le Mac est bien plus robuste et mieux pensé qu’un Windows (avec ses trois chartes graphiques différentes, ses options incohérentes, et j’en passe).

La meilleure source pour apprendre est probablement le vénérable podcast Mac Power Users (en anglais, hélas) ; l’épisode 311 est en particulier dévoué tout entier au passage de Windows à Mac. Un autre bon point de départ pour commencer à voir ce que le Mac peut faire pour vous est cette liste d’Asian Efficiency sur les meilleures applications pour la productivité, qui m’a conduit sur mes premiers pas et montré le réel pouvoir de cette machine toute mince.

Dans deux mois, cela fera un an que j’ai entamé mon passage de l’un à l’autre, et je n’ai qu’un seul regret, c’est d’avoir été si bête et d’avoir attendu aussi longtemps pour le faire.

  1. Pour les spécialistes : macOS, de base, lit mais ne sait pas écrire sur du NTFS, à moins d’acheter un driver spécifique comme celui de Parangon Software (qui marche très bien, d’ailleurs).
2017-02-25T18:58:01+01:00jeudi 2 mars 2017|Geekeries|32 Commentaires

Windows ne nous écouterait-il pas un peu trop ?

Quand Windows 10 est sorti, c’était un peu la panique à bord, sur la quantité d’informations que le système fait remonter à Microsoft quant aux habitudes de l’utilisateur. Et les options de confidentialité sont assez intimidantes par leur nombre et leur complexité. La crainte s’est un peu tue, en partie par résignation, en partie pour bénéficier des “services” que propose l’engin. Et puis, théoriquement, on peut tout bloquer.

En conséquence, quelle ne fut pas ma surprise en installant OverSight, un utilitaire Mac libre qui affiche une notification quand une application veut accéder au micro ou à la caméra (pour surveiller de potentiels accès non autorisés). Je fais tourner une machine virtuelle Windows 10 avec Parallels dans mon Mac, afin d’accéder à quelques applications indisponibles chez Apple (principalement des dictionnaires), en vertu de ma migration plus tôt cette année.

Or, micro désactivé, Cortana désactivée, OverSight persiste à me signaler que, dès que Windows tourne, mon micro reste ouvert :

oversight-windows

Pardon ? Pourquoi ? Comment ? Tu enregistres quoi ? Tu en fais quoi ?

Aucune idée de la raison pour laquelle cela se produit, aussi, dans le doute, m’est avis que ma machine virtuelle va bien vite perdre tout accès à Internet. Pendant ce temps-là, chez Apple, on rappelle l’adage : “si c’est gratuit, c’est vous le produit”, une raison de plus qui me conforte dans mon choix.

2016-10-21T16:46:39+02:00mardi 25 octobre 2016|Journal|10 Commentaires

Apple, six mois plus tard

goinfre_for_a__productive_day_of__writing___brainstorming_for_the_new_series-__amwriting__fantasyOu presque. En avril, je faisais un coming-out entamé secrètement un peu plus tôt, après vingt-cinq ans de travail et d’optimisation sous Windows allant jusqu’à l’adoption de la tablette Surface : je retournais chez Apple. Après avoir mis le petit doigt dans l’engrenage, j’ai recyclé tout mon vieux matériel informatique, téléphones etc. et suis passé entièrement sous Mac et iOS (iPhone, iPad). C’est une discussion qui apparaît parfois au détour d’un salon, donc, six mois plus tard : que donne la transition ?

Je ne reviendrais pour rien au monde en arrière. 

J’ai encore un unique PC Windows à la maison (une machine de jeu vieillissante) et la prendre en main me provoque à chaque fois des bouffées d’hostilité. Cette interface atroce, mal pensée, hideuse, qui plante une fois par semaine sans raison, me paraît sortir tout droit des années 80. Sérieusement : j’éprouve le même fossé entre Windows 10 et mon Mac qu’entre Windows et le DOS.

Pourquoi, me diras-tu, auguste lectorat ? Après tout, les Mac c’est cher, après tout, Apple fait une marge de dingue, après tout, Apple c’est verrouillé. Je le sais, j’ai tenu moi-même ces arguments.

Eh bien, c’est peut-être idiot, mais travailler sur un Mac est à la fois productif et extrêmement agréable. C’est bien simple : en prenant en main mon iMac, je me suis aperçu que je pouvais prendre un plaisir sincère à travailler sur un outil informatique, quand je me “contentais” de travailler depuis vingt-cinq ans sous Windows. Et mine de rien, la plupart d’entre nous passent à présent 80% de leur temps de travail devant des écrans (encore plus vrai pour les indépendants) : ce facteur n’est clairement pas à négliger. Les écrans Retina (tout en n’étant qu’une appellation commerciale, je sais) sont d’une précision ahurissante qui donne aux caractères une réelle finesse et une lisibilité incomparable. Même l’Arial est beau avec, c’est dire. (Après, c’est peut-être le cas sur tous les écrans haute résolution, mais je n’ai pas eu la même expérience sur la Surface Pro par rapport à l’iPad, par exemple.)

https://www.instagram.com/p/BLIlxeMB6jp/

Mais surtout, comme le dit l’adage, sans maîtrise, la puissance n’est rien. Que m’importe une machine prodigieusement puissante si le système d’exploitation rame à s’en servir et s’il faut un refroidissement de centrale nucléaire pour le faire tourner sans risque ? J’ai un Macbook Air tout pourri (vraiment, 4 Go de RAM, c’est la misère de nos jours) qui fait pourtant tourner sans sourciller une machine virtuelle Windows avec des dictionnaires à côté des applications Mac habituelles. Mon iMac rigole quand je lance Ableton Live avec synthés virtuels lourds et instances multiples de Kontakt.

La seule fois où j’ai réussi à approcher du plantage, c’est quand j’ai voulu mettre la machine en veille alors qu’il ne restait plus de place sur le disque système. Quand Windows aurait gelé voir craché un écran bleu, le Mac a figé les applications, mais m’a conservé parfaitement la main sur le système, me laissant libre de quitter de force ce que je souhaitais, et de redémarrer proprement. Ma machine virtuelle Windows se met à jour à chaque démarrage ou presque. Le Mac, jamais, et, le cas échéant, il me demande poliment mon avis, sans jamais rien m’imposer.

Je reste pantois de jour en jour devant la quantité d’optimisations et de raccourcis qu’on mettre en place sous un Mac. On reproche à Apple ses systèmes fermés, mais, dans la pratique, c’est tout le contraire. MacOS et iOS se scriptent aujourd’hui avec une profondeur et une puissance que je n’imaginais possible que sous Linux (et avec une bonne maîtrise de la ligne de commande1). J’ai personnalisé mes outils d’une façon que je n’imaginais même pas possible de nos jours. D’un ensemble de raccourcis clavier, je lance en une fraction de seconde des opérations qui m’auraient nécessité une dizaine de clics de souris sous Windows ; et bien d’autres choses se font toutes seules, juste parce que j’ai pris le temps de les configurer (et de me renseigner, aussi).

Hazel surveille mes dossiers et automatise tout un tas d’actions répétitives. Par exemple : je reçois un justificatif SNCF à me faire rembourser. Il me suffit de le télécharger : Hazel entre alors dans le fichier PDF, reconnaît le trajet et la somme, me lance l’impression et me renomme ensuite le fichier classé dans un dossier à date. Sans intervention de ma part. 

Alfred lance mes applications, recherches Google, sert de calculette, va fouiller mes sites web favoris (dictionnaires en ligne, etc.), conserve l’historique de mon presse-papiers et effectue même mes opérations système (mise en veille, etc.) sans que j’aie besoin de toucher la souris.

Deux minutes passées à construire la requête pour une opération que j'effectue 50 fois par jour.

Deux minutes passées à construire la requête pour une opération que j’effectue 50 fois par jour. (Pas précisément sur ce mot-là, hein.)

BetterTouchTool me permet de programmer sur ma souris des dizaines de gestes tactiles qui en rendent l’utilisation plus rapide que jamais.

Keyboard Maestro automatise tout et même le reste : si on peut interagir avec le système, Keyboard Maestro s’en souvient et le refait à la place de l’utilisateur.

TextExpander (Mac, iOS) a augmenté de moitié ma vitesse de frappe et éliminé les casse-têtes relatifs aux liens, messages, noms qu’il me faut taper régulièrement (à commencer par mes propres titres, et quand on a eu la bonne idée d’intituler une nouvelle « Faisabilité et intérêt zootechniques de la métamorphose de masse », je vous jure que ce n’est pas du luxe).

Omnifocus (Mac, iOS) est la Rolls des applications de productivité, avec laquelle personne ne peut rivaliser. C’est la solution GTD ultime (et je les ai à peu près toutes testées).

Airmail (Mac, iOS) (en conjonction avec Omnifocus) m’a permis, pour la première fois de ma vie, d’être durablement à jour sur ma correspondance.

Scrivener a été conçu sous Mac et comporte des dizaines de raffinements sous cette plate-forme.

DEVONthink a éjecté bien fort Evernote et OneNote et leurs modèles commerciaux douteux.

Autant d’applications qui sont devenues littéralement indispensables à mon travail aujourd’hui, et qui ont surtout augmenté de moitié ma productivité globale en retirant simplement les petites frictions que Microsoft nous a éduqués, depuis Windows 95, à considérer comme normales au quotidien. Je pourrais encore parler du clavier Mac dix fois plus rationnel concernant les caractères spéciaux comme les majuscules accentuées, de la continuité entre appareils, Mac / iPad / iPhone, et de leur synchronisation, de la tranquillité d’esprit que m’offre Time Machine (finies les réinstallations du système et les personnalisations perdues), de l’ubiquité de Photos…

Alors oui, c’est cher. Oui, Apple fait de la marge, mais peut-on discuter de la correction des pratiques commerciales un instant ? Entre une entreprise qui me force la main pour adopter ses changements (Windows 10 qui s’installe presque de lui-même, par exemple), qui surveille mes données sur son cloud, qui s’en sert pour construire un profil commercial et me placer des publicités – Microsoft – et une autre qui réaffirme régulièrement son attachement à la vie privée de ses utilisateurs au point d’en faire un argument de vente2, et qui se concentre sur l’expérience utilisateur au lieu de son profilage – Apple – mon choix est fait. Il faut bien que l’argent vienne de quelque part : l’adage moderne dit “si c’est gratuit, c’est vous le produit“. Avec Apple, je sais ce que je paie : la recherche et développement, l’expérience utilisateur, la tranquillité d’esprit, la productivité, la vie privée (et, okay, le cours d’action de l’entreprise, mais coucou, c’est le monde dans lequel nous vivons – croyez-vous que Microsoft vous offre Windows 10 par bonté d’âme ?).

L’équation est simple, je suis prêt à payer 30% de plus pour 50% de productivité en plus et 100% de crises de nerfs en moins.

On peut, aussi et bien sûr, vivre totalement dans le monde libre avec Linux, LibreOffice etc. Mais le monde du libre conserve, quoi qu’on en dise, quantité de ces petites aspérités qui impliquent de vouloir / savoir mettre les mains dans cambouis. Pour ma part, je préfère mettre les mains dans le cambouis pour automatiser des tâches supplémentaires, que pour obtenir de la machine qu’elle fasse la base que je lui demande : fonctionner vite et proprement avec les applications nécessaires à mon travail (et la MAO sérieuse sous Linux, on oublie).

Je l’ai dit et je l’affirme plus fermement encore après six mois : travailler vingt-cinq ans sous Windows a probablement représenté pour moi une perte sèche de temps. J’ai lancé la boîte à outils de l’écrivain alors que j’étais sous mon ancien système et, pour cette raison, quelques applications sont encore multi plate-formes, mais je t’annonce, auguste lectorat, que je suis navré : ayant pris l’engagement de ne recommander que des outils que j’utilise au quotidien, les applications risquent de dévier fortement vers les sphères Mac et iOS.

Mais si tu travailles en indépendant, sérieusement, arrête de te tirer une balle dans le pied comme je l’ai fait pendant vingt-cinq ans. Mets tes préjugés de côté. Tente réellement et honnêtement, et fais l’effort d’apprendre comment cela fonctionne de l’autre côté de la barrière. Tu vas voir que tu peux travailler comme tu ne l’as jamais fait. Et c’est un anti-Apple de longue date qui te dit ça. Come to the d… erm, to the brushed aluminium side.

  1. Sachant que macOS est un Unix à la base, ceci explique quand même cela.
  2. Apple a d’ailleurs annoncé le démantèlement de sa régie publicitaire, iAd
2016-10-04T15:35:44+02:00jeudi 6 octobre 2016|Humeurs aqueuses|14 Commentaires

Titre

Aller en haut