Tron : Arès est le meilleur des trois films, et il a un énorme problème nommé Jared Leto

OKAY YEAH YEAH Internet en 2025 c’est la clickbait rageline – 

Mais la clickbait rageline c’est aussi le résumé de ce qui suit, alors on développe.

L’énorme problème Jared Leto

On commence par le plus important : Jared Leto incarne un problème qu’il est quasiment impossible de dissocier de la licence en 2025. Non pas parce qu’il est supposément « maudit » au box-office (on s’en fout), mais parce que neuf femmes ont révélé son comportement dégueulasse, en particulier alors qu’elles étaient mineures. Or il est un énorme fan de la licence Tron et, sans lui, le film n’aurait sans doute pas existé.

Tout avis informé sur Tron : Arès ne peut pas faire l’abstraction des deux points sus-nommés, que j’ignorais quand je suis allé le voir à sa sortie, mais sorti du film très enthousiaste, j’ai fait mes recherches pour en parler, recherches qui se sont soldées par un « mais putain, quoi ! »

Donc voilà, on a une licence moribonde, chère à plusieurs générations (qui ont grandi avec le film de 1982 ou Legacy), qui est aujourd’hui maintenue en vie par un type accusé d’être un prédateur sexuel. Ce qui donne un gros goût de cendres parce que…

Tron : Arès est le meilleur des trois films

… dans le contexte d’une licence basé sur, soyons honnêtes, admettons-le, un prédicat crétin. Et oui, Arès est le meilleur des trois films – rangez vos fourches. J’ai revu les deux précédents juste avant d’aller voir Arès. J’ai adoré le film de 82 quand j’étais môme, je jouais à la Videopac+ (qui a connu ?), j’étais un geek de première génération, je le regardais en boucle.

Mais c’est un prédicat crétin. Ce n’est pas parce que c’est un prédicat crétin qu’on ne peut pas passer un fantastique moment. (J’ai dévoré les romans Doom quand j’étais ado. Allez-y, jugez-moi.) Le problème de Tron : Arès et donc de la licence en 2025 s’appelle Jared Leto. En termes de narration, la licence s’est coincée avec Tron : Legacy. Mais on l’a kiffé quand il est sorti, y a Daft Punk avec une BO qui tabasse et globalement, Disney n’a pas complètement chié cette remise au goût du jour près de trente ans plus tard, et c’était suffisamment un miracle pour qu’on pousse un soupir de soulagement collectif, qui s’est transformé en adulation au fil du temps.

RANGEZ VOS FOURCHES J’AI DIT. Hear me out.

Ce sont des films d’action fondés sur des effets spéciaux visuels. Faut pas en attendre du Shakespeare. Je ne crache pas sur le genre – c’est hyper cool et fun, surtout en IMAX 3D, j’ai passé un super moment avec Avatar 2 tout en reconnaissant la minceur et l’absurdité du scénario – mais il faut se mettre d’accord. Call of Duty n’est pas Outer Wilds, et il y a un moment pour chacun.

Voilà ce qui se passe : Tron 1982 parvient à être suffisamment elliptique dans sa mise en scène et ses explications pour laisser tout juste penser que la Grille est un genre de représentation métaphorique ou une projection rendue explicite à la psyché numérisée de Kevin Flynn (et à celle du spectateur). Les programmes sont représentés par des agents humains, mais ce ne sont pas des humains, ils n’ont pas de désirs humains autres que les aspirations fondamentales d’une conscience – typiquement, ne pas finir derezzed. Les lightcycles, les recognizers chers à la licence sont des transpositions directes des jeux vidéo présentés dans le film. Les programmes qui se trouvent projetés dans les jeux ont été cooptés par le MCP1 ; l’un d’eux, un programme de compta, dit d’ailleurs qu’il ne sait pas faire grand-chose à part calculer des intérêts cumulés. On étire la vraisemblance, évidemment – les programmes ont un sacré libre arbitre pour 1982 – mais si on prête attention, presque tout peut se ramener à un équivalent informatique (comme le voilier solaire figurant une antique – pour nous – connexion entre réseaux).

Le problème, c’est que Legacy fait de la Grille un véritable monde virtuel avec des rues, des ports, où les programmes portent du Jean-Paul Gaultier avec grandiloquence et où les jeunes programmes (dans la série animée Tron: Uprising qui se passe juste avant) se draguent et se matent comme de jeunes adultes découvrant la joie des hormones. (Mais pour quoi faire, fichtredieu ? Se désaper et inventorier leurs différences avec un diff ?) Or, ça n’est pas censé être un monde virtuel, un monde virtuel, c’est un monde virtuel, la SF en propose des tas ; c’est censé être une représentation mentale des agents et influences électriques d’un réseau numérique. La base de Legacy – que CLU déraille totalement en voulant créer un monde parfait, en agissant donc comme un programme, alors que personne, nulle part, ne se comporte effectivement comme un programme (sauf peut-être les sirènes, et encore) – est une contradiction fondamentale. Et on parle des ISOs, la forme de vie de spontanée sortie de… quoi ? Tout ça est mal foutu, mais bon, oui, d’accord, les recognizers mis à jour sont splendides et y a Daft Punk, donc on a pardonné, avoir un nouveau film et qu’il ne pue pas était miraculeux. (et c’est quand même rigolo de voir combien la Grille de l’époque est influencée par les paradigmes d’interface de l’époque, tout en verre et en transparence… même si what is old is new again)

Entre Tron: Arès. Tron: Arès prend l’état vraiment bancal du lore dans lequel Legacy l’a laissé et parvient à faire quelque chose avec. Okay, c’est super beau, les bastons sont chorégraphiées façon 2025 en mode Cirque du Soleil davantage que j’essaie de frapper efficace, mais vu qu’une partie d’entre elles se déroule dans la Grille et qu’on est déjà dans une espèce d’onirisme virtuel, ça passe.

Mais surtout, Tron: Arès (ah oui, tiens, j’ai oublié de parler de l’histoire – un programme guerrier de cybersécurité appréhende émotion et humanité – le scénario est archi-classique – tout ce qui compte c’est qu’il y a plein de néons rouges et du Nine Inch Nails) parvient à prendre l’état du lore, à l’honorer dans son intégralité, acceptant et incluant tous les éléments bancals pour en faire un truc qui tient debout (ce qui n’est pas si courant en notre époque, n’est-ce pas Star Wars – Star Trek – Doctor Who), et se paie même le luxe de balancer une petite dose de philosophie dans le mélange, ce que je n’aurais vraiment, mais alors vraiment jamais vu venir dans un film Tron. Alors attention, petite, la dose, et simple, mais quand même, elle est là, et cadre super bien avec le zen très inattendu et, soyons francs, total parachuté de Kevin Flynn dans Legacy.

Alors oui, y a pas Bruce Boxleitner (donc Tron), y a pas de lien direct avec Legacy à part une réutilisation respectueuse du lore, clairement la fin appelle un quatrième film qui devrait sans doute arriver quelque part vers 2174. Mais c’est un film à grand spectacle bien foutu sur une prémisse un peu pétée, qui arrive à la respecter et l’honorer de façon presque émouvante, et utilise intelligemment la tentative de grain de discours existentialiste qui formait plus qu’autre chose un prétexte narratif dans Legacy pour donner de la substance à l’arc très classique du personnage principal, alors c’est bienvenu, hein ? Si vous regardez les trois à suivre, vous verrez que c’est le meilleur des films.

Mais il y a dorénavant un vrai problème avec cette licence, et ce problème s’appelle Jared Leto.

  1. Vous avez capté, d’ailleurs, que le protocole fondé par Anthropic porte le même acronyme ? Haha… aaargh.
2025-10-31T06:55:52+01:00mercredi 5 novembre 2025|Fiction|0 commentaire

Revoir la scène de l’ordinateur de Minority Report vingt ans plus tard

Par curiosité et en passant, je suis retombé sur la fameuse scène de l’ordinateur de Minority Report, qui avait frappé en son temps peut-être davantage que le film lui-même : l’interface purement gestuelle, la façon quasiment magique dont les éléments étaient manipulés de manière tactile apparaissaient réellement comme le futur en 2002. Replaçons-nous dans le contexte, la première interface tactile sur un terminal grand public – l’iPhone – allait sortir en 2007 ; la tablette moderne, l’iPad, en 2010. (Évidemment que je sais qu’il y avait des interfaces tactiles et des tablettes avant ; ce n’est pas du fanboyisme Apple que de placer ces deux jalons, je parle d’interfaces grand public, soit connues et accessibles des consommateurs à grande échelle, au point que ces paradigmes s’intègrent à la société et ne soient plus remarquables. Et ce sont ces deux appareils qui en sont grandement responsables.)

Je vous invite à la revoir en l’an de grâce 2021-presque-22 parce que c’est fascinant.

https://www.youtube.com/watch?v=PJqbivkm0Ms

Si vous y prêtez attention, cet extrait, encore considéré dans l’inconscient collectif comme l’avenir des interfaces, commence à appartenir à une certaine forme de rétrofuturisme. Pour manipuler l’interface, il faut des gants spéciaux (alors qu’un système d’intelligence artificielle suffisamment avancé saurait distinguer le geste signifiant du geste parasite, comme on l’a déjà de nos jours avec l’exemple terre-à-terre de la porte automatique) ; aujourd’hui, cette nécessité même semble étrange. Tom Cruise effectue des gestes secs et théâtraux, visiblement peu naturels et codifiés, pour que l’ordinateur comprenne ses entrées (bien sûr, on peut arguer aussi que c’est simplement pour l’effet cinématographique).

Mais surtout, surtout, regardez les grosses ardoises de données transparentes qui permettent de récupérer des informations sur un terminal pour les envoyer sur l’autre, qui se trouve littéralement à un mètre et demi. (Il faut même un opérateur pour le faire.) C’est très joli cette plaque de verre qui s’imprègne des données pour les décharger ailleurs, mais c’est littéralement absurde aujourd’hui, évidemment, sachant que dans mon chez moi en 2021, mon téléphone et mon ordinateur se synchronisent en permanence d’eux-mêmes via ce machin qu’on appelle le cloud1.

L’argument principal du film – prévoir et arrêter les crimes avant qu’ils ne se produisent – reste évidemment pertinent, comme avec toutes les bonnes idées de SF (Fondation fonctionne toujours même si tous les personnages fument et écrase leurs mégots dans ces cendriers « atomiques » – années 1950 obligent).

En revanche, si cette scène dite de l’ordinateur était refaite aujourd’hui, elle serait à coup sûr subtilement différente.

(Bon. Et puis sinon. L’écran transparent, tarte à la crème des interface futuristes, on en parle ? Oui, c’est plus facile pour filmer et ça rend bien, mais dans l’absolu, c’est la pire idée qui soit en termes d’expérience utilisateur.)

  1. On pourrait arguer, d’ailleurs, que le procédé du transfert de données manuel était déjà dépassé avec la technologie de 2002 – je veux dire, on avait déjà Internet et des réseaux informatiques pour imaginer la chose.
2021-09-08T10:15:03+02:00lundi 13 septembre 2021|Juste parce que c'est cool|7 Commentaires

Conférence sur les outils numériques d’écriture + atelier d’écriture sur le conflit (ce week-end à Paris)

Et donc, c’est reparti pour quelques déplacements en ce début d’année. Notamment, je serai ce week-end à Paris pour deux événements autour de l’école d’écriture créative Les Mots, qui me fait le plaisir de m’inviter une nouvelle fois à intervenir :

→ Une conférence vendredi soir sur les outils numériques d’aide à l’écriture. Si vous voulez entendre tout le discours qui va autour de la présentation mise en ligne ici, c’est l’occasion1. L’inscription est nécessaire sur le site des Mots.

En se fondant sur des études récentes relatives à la créativité ainsi que sur son expérience d’auteur, Lionel Davoust propose dans cette conférence de voir comment ces nouveaux outils libèrent l’esprit pour qu’il accomplisse son meilleur travail, quels sont leurs avantages et inconvénients, et quelles sont les qualités à rechercher. Il partagera et explicitera également certaines de ses recommandations fondées sur son propre flux de travail, qui débordera vers les notions d’organisation et de productivité. Car nous vivons une ère réellement merveilleuse pour les créateurs, tandis que les outils numériques deviennent réellement, pour reprendre les mots de Steve Jobs, des « bicyclettes pour l’esprit ».

Peut-on écrire plus facilement, plus vite, et avec plus de plaisir ?

(Spoiler : oui)

→ Un atelier sur l’ensemble du week-end concernant la notion de conflit en narration, qui représente l’un des outils fondamentaux pour construire et orienter une intrigue au jour le jour, et la boussole qui m’a personnellement tiré de plus d’une impasse narrative. Là aussi, plus d’infos et inscriptions sur le site des Mots.

À la fois question préparatoire féconde et boussole pour s’extirper d’une impasse littéraire, la notion de conflit en narration forme un socle dont la compréhension profonde aide l’auteur à rendre ses récits plus efficaces, plus prenants, tout en simplifiant son travail en lui fournissant les questions cruciales qui l’aideront à progresser dans son histoire. Et, loin d’un affrontement binaire de film à grand spectacle hollywoodien, elle lui permettra au contraire, s’il le désire, de complexifier ses intrigues et ses personnages sans jamais sacrifier le suspense et l’intérêt du lecteur.

En espérant vous voir à Paris ! (Même si ça me fait étrange d’écrire ça. En Bretagne, en général, on balance ça comme une malédiction. Mais là, je vous assure, c’est sincèrement dit avec affection.)

  1. Si vous étiez déjà au cours du soir des Utopiales 2016 ou à Helsinki en août 2017, il s’agit de la même conférence.
2018-01-15T19:04:36+01:00lundi 8 janvier 2018|À ne pas manquer|4 Commentaires

En janvier, atelier d’écriture sur le conflit à Paris (et conférence)

Je m’y prends pas mal à l’avance, car les places sont parties rapidement l’année dernière : j’ai le grand plaisir de retourner en janvier à l’école d’écriture Les Mots, sise à Paris, pour proposer une conférence sur les outils numériques d’aide à l’écriture1 et, surtout, un nouvel atelier d’écriture centré sur la notion de conflit (laquelle est fondamentale, à mon humble avis, à l’écriture de toute histoire) :

Comment les outils numériques peuvent-ils soutenir l’écriture ? (conférence, 12 janvier)

L’écrit est l’une des formes de communication les plus ancestrales de l’humanité, et la fiction représente l’art narratif le plus ancien. Pourtant, pendant des siècles, la façon de créer de la littérature n’a que peu évolué, fondée sur des outils simples : du papier, un crayon. Or, avec l’explosion de l’informatique, des façons inédites d’approcher le texte, dans sa production, sa correction, sont apparues. Et avec le triomphe de l’ordinateur personnel et des terminaux mobiles, une révolution silencieuse de la création littéraire s’est opérée, fournissant des myriades d’outils novateurs à l’écrivain pour réaliser l’œuvre de ses rêves.

En se fondant sur des études récentes relatives à la créativité ainsi que sur son expérience d’auteur, Lionel Davoust propose dans cette conférence de voir comment ces nouveaux outils libèrent l’esprit pour qu’il accomplisse son meilleur travail, quels sont leurs avantages et inconvénients, et quelles sont les qualités à rechercher. Il partagera et explicitera également certaines de ses recommandations fondées sur son propre flux de travail, qui débordera vers les notions d’organisation et de productivité. Car nous vivons une ère réellement merveilleuse pour les créateurs, tandis que les outils numériques deviennent réellement, pour reprendre les mots de Steve Jobs, des « bicyclettes pour l’esprit ».

Peut-on écrire plus facilement, plus vite, et avec plus de plaisir ?

[Plus de détails et s’inscrire]

Comment écrire une histoire grâce au conflit, notion fondamentale de la narration ? (atelier, 13 & 14 janvier)

Bien des écoles de création littéraire américaine résument la notion d’histoire à celle de conflit. Où est l’adversaire ? Qui les personnages doivent-ils vaincre ? Mais cette notion est souvent mal comprise, résumée à une opposition binaire entre deux camps et à une confrontation souvent fondée sur la violence. Or, dans le contexte de la création narrative, elle est bien plus vaste : elle représente l’énergie fondamentale de tout récit, tandis qu’elle exprime, de façon globale, la notion de difficulté et de tension, qui sous-tend toute intrigue romanesque.

À la fois question préparatoire féconde et boussole pour s’extirper d’une impasse littéraire, la notion de conflit en narration forme un socle dont la compréhension profonde aide l’auteur à rendre ses récits plus efficaces, plus prenants, tout en simplifiant son travail en lui fournissant les questions cruciales qui l’aideront à progresser dans son histoire. Et, loin d’un affrontement binaire de film à grand spectacle hollywoodien, elle lui permettra au contraire, s’il le désire, de complexifier ses intrigues et ses personnages sans jamais sacrifier le suspense et l’intérêt du lecteur.

8 participants minimum / 12 participants maximum

[Plus de détails et s’inscrire]

  1. Si vous étiez aux Utopiales l’année dernière ou à la Worldcon d’Helsinki cet été, c’est la même.
2018-01-08T08:42:09+01:00mercredi 25 octobre 2017|À ne pas manquer, Technique d'écriture|4 Commentaires

Les outils informatiques de l’écrivain : diaporama en version anglaise

Voilà. J’avais promis la version française de cette conférence proposée dans les cours du soir des Utopiales l’année dernière, la Worldcon m’a proposé cette année de la refaire en anglais, et les deux diaporamas sont à présent disponibles au téléchargement libre dans la section idoine du site. Avec plein de petits liens clickety-click qui sont des liens affiliés, car il faut bien faire tourner la boutique, mais ça ne vous enlève rien, et moi ça m’aide à payer les factures du site et ça m’encourage à publier des tests en profondeur sur les outils – la vie n’est-elle pas totalement win-win ?

Or doncques, en espérant cela puisse être utile :

Computer Tools for the Writer – PDF slides

2019-06-04T20:33:39+02:00jeudi 31 août 2017|Best Of, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Les outils informatiques de l’écrivain : diaporama en version anglaise

« Les outils informatiques de l’écrivain » : diaporama disponible

À Helsinki, j’ai proposé en anglais la conférence inaugurée aux Utopiales 2016 sur les outils informatiques de l’écrivain, et j’ai promis de mettre le diaporama – en anglais – sur le site. Quelle ne fut pas ma surprise de voir que je n’avais pas mis la version en français ! Scandale.

Je répare donc cet oubli pour commencer. En une petite heure, ce cours du soir visait à répondre à la question : peut-on écrire « mieux », avec plus de plaisir, d’efficacité, de justesse, en basculant tout ou partie de son processus de travail sur l’informatique ? Comment l’informatique peut-elle aider, soutenir, voire débloquer la créativité ? (Divulgâchage : en réfléchissant d’abord à sa manière de travailler.)

Le diaporama est disponible au format PDF et inclut, pour plus de commodité, des liens vers les logiciels traités sur le site quand cela s’applique, pour davantage d’articles de fond sur les outils. (Et des liens affiliés quand ça s’applique, car il faut bien faire tourner la boutique.)

Télécharger le diaporama « Écrire avec des logiciels »

(Ou sur la page dédiée, avec les autres présentations, notamment celles de Jean-Claude Dunyach)

2019-06-04T20:33:33+02:00jeudi 17 août 2017|Best Of, Technique d'écriture|1 Commentaire

Procrastination podcast ép. 11 : « Les logiciels d’écriture »

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « Les logiciels d’écriture« .

Quantité d’outils informatiques promettent de faciliter ou d’accélérer la création littéraire. Qu’en est-il vraiment ? L’investissement vaut-il la peine, et le cas échéant, quelles qualités faut-il rechercher dans un tel logiciel ? En quoi l’informatique a-t-elle changé le rapport au texte et à sa création ?

Repentirs : en raison du format, nous sommes passés rapidement sur quelques points et de petits compléments ou précisions s’imposent a posteriori :
– Entre LibreOffice et OpenOffice, il vaut mieux préférer le premier, plus régulièrement mis à jour et donc plus avancé ;
– Word dispose d’une version mobile utilisable sur tablettes et téléphone, mais nécessite un abonnement Office 365 ;
– Depuis l’enregistrement de cet épisode, la version iOS de Scrivener est disponible.

Logiciels cités (sites éditeur) :
– Microsoft Word https://products.office.com/fr-fr/word
– LibreOffice https://fr.libreoffice.org
– OpenOffice http://www.openoffice.org
– Ulysses https://ulyssesapp.com
– Evernote https://evernote.com/intl/fr/
– Scrivener https://www.literatureandlatte.com (articles détaillés et astuces sur http://lioneldavoust.com/item/scrivener/ )
– yWriter http://www.spacejock.com/yWriter5.html
– Writer’s Café http://www.writerscafe.co.uk
– Liquid Story Binder XE http://www.blackobelisksoftware.com
– Final Draft http://www.finaldraft.com

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

tumblr_n7wj8rqhsm1qenqjeo1_1280     soundcloud_logo-svg     youtube_logo_2013-svg     rss-feed
Bonne écoute !

2019-05-04T18:48:39+02:00mercredi 15 février 2017|Procrastination podcast, Technique d'écriture|2 Commentaires

Question : comment construire ma méthode d’écriture ? (2/2)

Comme promis, voici la deuxième partie de la question entamée la semaine dernière sur la méthode d’écriture. Cette fois, nous partons dans des considérations plus générales, autour de la constitution d’une méthode, si tant est qu’il existe… une méthode pour construire une méthode.

Pour ma part, je ne sais toujours pas qu’elle est la bonne méthode pour moi, car je n’ai toujours pas sauté le pas : un cahier, un ordinateur ; rédiger sans plus attendre après une vague idée jetée sur le papier/l’écran ?
Je crois que ce qui est fascinant dans l’écriture, comme dans l’art en général, c’est outre raconter quelque chose à quelqu’un, se raconter à soi-même, se découvrir, s’apprendre, s’apprivoiser. Faut-il se poser la question du « comment dois-je travailler ? » ou bien travailler pour découvrir qu’elle est la méthode qui me correspond ?

Je répète sans cesse en atelier quelque chose de proche : pour apprendre à écrire, il faut apprendre avant tout à se connaître. Les techniques d’écriture ont, je pense, surtout valeur d’exercice, et aucun écrivain n’a le même processus que son voisin ; néanmoins, je crois qu’il existe quand même une approche profitable à tous.

Tout d’abord, il convient de définir ce qu’est « apprendre l’écriture de fiction » :

Le premier volet, le plus technique et par conséquent le plus facile à apprendre, concerne l’acquisition des principes narratifs de base. Cela recouvre tout ce qui fera d’un récit quelque chose de « professionnel », c’est-à-dire écrit en prenant le lecteur en compte. Non pas seulement pour lui, mais pas exclusivement pour soi non plus. Il s’agit simplement d’accessibilité : cela concerne par exemple la clarté du style en fonction du récit visé, construire un dialogue dynamique, gérer les attentes du lecteur (même si c’est pour les trahir à dessein). On pourrait considérer qu’il s’agit d’une forme de proactivité1 vis-à-vis de la narration, un recul que l’on acquiert principalement par deux vecteurs ; en lisant, encore et toujours, et en réfléchissant à ce qu’on a lu ; et par la pratique, l’expérimentation, prélude à la prise d’expérience.

Ce n’est cependant pas exactement de cela dont il est question ici. Apprendre l’écriture de fiction, c’est aussi (et c’est surtout ce qui m’intéresse) le comment-faire. La réponse (complexe) à une interrogation (simple) : j’ai ces idées, ces images en tête, et surtout cette envie de transmettre ces émotions brutes que je ressens, ces concepts, comme j’ai pu les éprouver en lisant ceux qui m’ont précédé. Comment, foutrediable, donné-je de l’ordre au chaos ? 

L’ordre que l’on donne est à l’image de l’ordonnateur. C’est en cela qu’il convient d’apprendre à se connaître, pour réfléchir sur sa propre façon de travailler, de fonctionner, afin d’adopter et concevoir, pour soi, les outils qui captureront au mieux les envies, et les approfondiront au mieux. Pour s’y aider, une lecture critique des ressources sur les techniques d’écriture (livres ou blogs comme, humblement, celui-ci), puis un test poussé de celles-ci, suivi d’un raffinement constant en fonction du retour d’expérience, me semble le plus productif. Un guitariste professionnel va affiner peu à peu ses préférences en matière d’instrument, de cordes, de son ; il n’en est pas autrement pour l’écrivain, qui, à mesure qu’il accumule de l’expérience, va opter pour une rédaction à l’intuition, ou bien travailler sur plan, mais aussi employer telle atmosphère quand il travaille, tel outil. Certains aiment le contact de beaux carnets (voir chez Samantha Bailly par exemple), quand votre serviteur fonctionne sur des feuilles volantes, des post-its, des bouts de papier dans tous les sens, des notes parfaitement anarchiques ensuite triées et reconstruites en un seul endroit dans OneNote. Un auteur a besoin de l’ambiance bruyante d’un café, quand je préfère le silence (ou un fond musical tellement bas qu’il est indiscernable).

Il faut trouver l’outil qui plaît, qui donne intuitivement envie de s’y mettre. Peu importe si ce n’est pas le plus optimal ; l’envie de travailler vaut toutes les optimisations du monde. Il vaut mieux bâtir un système sur une approche qui séduit – tout informatique ou imposants cahiers reliés de cuir ou encore dictaphone – et s’accommoder de ses contraintes plutôt que de s’entêter à fonctionner avec un outil théoriquement parfait mais qui ne conviendra pas à l’intellect qui le manie. Rien n’empêchent les outils d’être complémentaires par ailleurs ; j’aime le contact organique et la liberté du papier comme la rigueur et la pérennité de l’informatique, j’utilise les deux dans des contextes différents.

Donc, tester, essayer les recommandations des autres, mener sincèrement un projet au bout (ou du moins, aussi loin que possible) avec une méthode, puis se demander : « comment c’était ? ». De là, retirer les parties qui ne conviennent pas, trouver ce qui a fonctionné, et creuser dans cette direction. Les ateliers ont particulièrement de valeur à mon sens dans ce contexte, car ils servent de laboratoire court pour l’expérimentation et l’exercice. Comme l’art, la pratique de l’art se raffine sans cesse, et on retombe sans cesse sur la première règle d’écriture de Heinlein : you must write. 

Pour information, j’arrive (enfin) au terme de mon stock de questions en souffrance sur le métier de l’écriture. Si vous vous interrogez sur la technique, la pratique, ou tout autre aspect, n’hésitez pas à les envoyer via cette page et si je pense avoir quelque chose de constructif à contribuer sur le sujet, j’en ferai un article comme celui-ci pour le partager avec tous. 

  1. Désolé pour les gros mots, mais j’écris cet article à 7h30 du matin, conséquence d’un tomber de lit aux aurores et d’une journée entamée à finir le mode quête de Bejeweled 3.
2014-08-05T15:18:28+02:00mardi 23 avril 2013|Best Of, Technique d'écriture|5 Commentaires

Ça se passe comme ça à la fac d’Angers

Graffit près du réfectoire, UFR Lettres

Aujourd’hui, je reprends mon court enseignement en Master Traduction sur les Outils Informatiques du Traducteur. C’est-à-dire douze longues heures de torture pour les étudiants à apprivoiser la machine que, pour beaucoup, ils ont cherché à éviter toute leur vie : l’ordinateur. Mais, pour produire du texte, on ne coupe pas à maîtriser les logiciels idoines, à utiliser intelligemment Internet, à appliquer les règles de typographie.

On ne coupe pas non plus à faire preuve de rigueur et de minutie, et, là-dessus, il m’arrive d’être un cruel réveil-matin.

2012-09-24T00:22:50+02:00lundi 24 septembre 2012|Journal|7 Commentaires
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