Dix choses indispensables que m’a appris Mega Shark Vs. Giant Octopus
Auguste lectorat, tu connais mon amour immodéré pour la faune marine (et, je l’espère, ma modeste compétence en la matière). Mais j’ai vu Mega Shark Vs. Giant Octopus et j’ai compris la vérité. L’océanobiologie n’a rien à voir avec ce que je croyais avoir appris, avec ce que j’avais expérimenté. Surtout quand un mégalodon et un kraken géant emprisonnés depuis des milliers d’années se trouvent libérés brutalement et foutent le dawa à travers le monde, traumatisant la navigation et les habitations côtières. Heureusement, un biologiste marin, ça sauve le monde. Et ça se tape son homologue dans le placard à balais.
Voici dix leçons qui, un jour, te sauveront la vie.
10. Les supérieurs de l’armée te gueulent tous dessus et font la tronche (mes condoléances pour la perf’, Lorenzo Lamas).
9. Dès que la glace qui emprisonne un organisme se brise, il reprend direct son activité comme s’il ne lui était rien arrivé. (Au secours, j’ai peur de mes surgelés.)
8. À en juger par le morceaux de chicot laissé dans le cadavre de baleine au début, les requins géants n’ont pas des dents, mais des vilebrequins.
7. Tous les profs de biologie marine à la retraite disposent à la maison d’un iMac 28 pouces, d’une banque de données crocs & dentition complète de la faune mondiale et d’un spectrographe de masse que leur labo n’aurait jamais eu les fonds de se payer en vingt ans d’allocations de fonds.
6. Je l’avais pressenti en regardant Les Experts, j’en ai la confirmation : la science se résume exclusivement à mélanger des liquides dans des béchers sur fond de musique lounge dans une atmosphère tamisée en attendant qu’un truc vire au fluo. (Et si c’est vert, c’est très puissant.)
5. D’ailleurs, si tu ne trouves pas la solution à ton problème, envoie-toi en l’air dans le placard à balais et ça te viendra par magie. Je savais bien que j’aurais dû faire une thèse.
4. Un requin capable de nager à 800 km/h pour traverser l’Atlantique à toute berzingue n’est malgré tout pas foutu de rattraper un sous-marin de poche. Il était nucléaire, faut dire, et le nucléaire, c’est cool.
3. D’ailleurs, les biologistes marins sont des têtes brûlées qui chouravent des sous-marins nucléaires de poche à l’armée pour aller passer du Beethoven aux baleines en migration. (Je jure que je n’invente rien.)
2. Pour atteindre une cible sous-marine, tire au canon anti-aérien. (Puis étonne-toi que ça foire.)
1. Tous les cuirassés américains et japonais ont le même plan intérieur, seul l’éclairage change.
Allez, une petite bande-annonce ?
The Geek Zodiac
James Wright et Josh Eckhert sont fous, mais c’est juste génial (cliquez sur l’image pour un agrandissement) :
Le zodiaque geek, très construit et… qui fonctionnerait presque après quelques tests rapides. Est-ce à dire que l’astrologie, traditionnelle ou bidonnée, illustre merveilleusement la propension de l’esprit humain à voir dans son environnement les motifs qu’il veut y trouver ? (Je suis censé être Daikaju, soit scientifique – check – mais aussi solitaire – check).
Est-ce que vous pensez correspondre à votre signe geek ?
(Trouvé ici ; ces furieux proposent même des horoscopes sur Facebook et Twitter.)
Quelques jours après Google+
Google+ a été lancé et je fais partie (merci Mildred) des heureux (mais de plus en plus nombreux) beta-testeurs de l’application. Après une petite semaine d’utilisation, que peut-on exactement dire du truc ?
Bah c’est pas mal. C’est vraiment pas mal.
Déjà, qu’est-ce ? Un réseau social « de plus », mais construit à la Google, c’est-à-dire avec une certaine idée de la légereté dans l’interface, beaucoup de fonctionnalités bien pensées, et d’autres plus puissantes, mais cachées pour ne pas faire peur à l’utilisateur lambda.
Ce n’est pas une énorme révolution, mais c’est un outil élégant et léger, ce que ni Facebook (avec sa tonne d’applications et de jeux débiles – oui, je te regarde, Farmville -, mais qui ont – admettons-le – fait le succès de la plate-forme) ni Twitter (avec son côté volatile, qui est à la fois la force et la faiblesse du réseau) ne sont. G+ prend les meilleures idées des deux réseaux, y greffe quelques concepts qu’on peut qualifier de fondamentaux en cette ère d’interrogation du concept de vie privée, optimise le tout et le sert à l’utilisateur avec une interface connue.
Amitiés asymétriques
Sur G+, le concept de contact est asymétrique, comme sur Twitter. Contrairement à FB, où deux contacts doivent se déclarer mutuellement « amis » pour partager du contenu, l’ajout d’une personne sur G+ ressemble au « suivi » à la Twitter. C’est-à-dire que si je veux suivre, mettons, Sa Sainteté Tenzin Gyatso, 14e dalaï-lama, présent sur Twitter (ben oui, là), celui-ci n’est pas obligé en retour de confirmer qu’il s’intéresse à ma fascinante actualité (j’en soupire de regret, mais je me ferai une raison). En revanche, lui peut ajouter Benoît XVI et organiser une tea-party autour du concept de transmigration des âmes.
C’est là que G+ se démarque principalement de son principal concurrent : chaque contact que l’on ajoute doit être affilié à un cercle social. Ceux-ci sont définissables par l’utilisateur, mais le réseau distingue de base les amis, la famille, les connaissances et les personnes que l’on veut suivre. Et c’est là la beauté de la chose : chaque contenu que l’on souhaite partager – photos, statuts, liens – doit l’être expressément avec le ou les cercles souhaités. Ainsi, le contrôle du contenu est intégré de base à G+, au contraire de Facebook. Bien sûr, ce n’est pas la panacée : un utilisateur indélicat qui a accès à vos posts peut, dans une certaine mesure, les repartager à l’extérieur (si vous n’avez pas désactivé la fonction idoine). Mais c’est un grand pas en avant, principalement dans l’éducation des utilisateurs – or, comme on dit en informatique, PEBKAC (Problem Exists Between Keyboard And Chair) : le facteur humain est le premier talon d’Achille de tout système d’information.
Pareil mais mieux
G+ ne déboussolera pas les utilisateurs de FB avec des fonctions identiques, mais mieux conçues :
- Le « Like » s’appelle +1 sur G+ ; il se lie également de manière transparente au « +1 » que le moteur de recherche a intégré à ses résultats. En d’autres termes, c’est une façon plus rapide de partager du contenu. On pourra bien sûr reprocher à Google d’asseoir un peu plus sa domination sur le web en devenant une centrale de consultation et non un intervenant neutre.
- Le partage et le téléversement de photos est encore plus facile que sur FB grâce au cliquer-déplacer.
- G+ permet de formater ses messages avec du gras, de l’italique, du barré ; ça ne sert pas à grand-chose, donc c’est indispensable.
- La zone de notifications vous annonçant de vos dernières actualités G+ (qui vous a ajouté, qui a commenté sur vos posts) est à la fois claire et concise ; elle est utile, alors que celle de FB, classée en trois zones (ajouts, messages privés, notifications proprement dites) devient vite submergée et donc inutilisable.
G+ propose d’autres fonctionnalités mobiles, un chat vidéo à plusieurs dont on loue les mérites un peu partout, mais j’avoue n’avoir pas encore joué avec.
Quel intérêt ?
Ben oui, hein ?
Indépendamment du fait que je n’ai jamais porté FB très haut dans mon coeur en raison de ses nombreux scandales relatifs à la vie privée, G+ me semble une évolution à la fois nécessaire et bien pensée du concept de réseau social. C’est particulièrement intéressant dans le cas d’un auteur ou créateur, qui se trouve à mêler dans le même outil famille, amis proches, contacts professionnels et lecteurs ; le profil étant donc semi-pro, il est nécessairement empreint d’une certaine réserve de parole, ce qui empêche d’employer librement l’outil à des fins privés. Sinon, il faut deux profils – je connais des auteurs qui le font -, employer des listes de contacts – ce qui est fastidieux -, ou se construire une « fan page » distincte – ce à quoi, personnellement, je me refuse énergiquement. Mais le problème se pose de façon plus générale à tous ceux qui ont, dans la même liste d’amis FB, leur conjoint et leur patron1…
Par son système de cercles, G+ permet donc de centraliser dans un seul outil plusieurs types d’interactions sociales parfois incompatibles entre elles, ce qui est, il me semble, une première – en tout cas la première fois que la notion forme le fondement même de l’application et non une fonctionnalité optionnelle. Or, dans cette époque où nous vivons submergés par des flux d’information de toute nature qui accaparent notre esprit et exigent notre temps, la simplicité et la réduction du nombre de canaux de communication devient un impératif vital. Disposer d’un seul outil pour tout faire nous place dans le risque de devenir dépendants d’un monopole mais, en attendant, procure une efficacité salutaire.
Et maintenant ?
C’est un réseau social de plus, mais c’est Google. Le réseau étant encore très jeune, la fréquentation est basse et aucun outil social (TweetDeck, HootSuite, plug-ins WordPress…) n’est compatible pour l’instant, ce qui complique son usage dans une optique d’animation de communauté. Il me semble cependant qu’un auteur ou un créateur connecté aurait tout intérêt à y entrer au plus tôt pour se familiariser avec l’outil et son atmosphère. Et puis, on s’amuse ; ce n’est pas tous les jours qu’on peut assister à la naissance d’un potentiel phénomène Internet.
Si vous êtes inscrit(e) sur G+, je suis facile à trouver avec mon nom. Et si vous désirez une invitation, je peux peut-être en fournir (mais pas sûr, les quotas d’inscription obéissent à des règles un peu nébuleuses) : envoyez-moi un mail avec comme sujet « Invitation G+ » et je vous en enverrai une à l’adresse d’expédition.
Nous allons maintenant voir si Google va encore se ramasser comme avec Buzz et Wave, ou si cette fois est la bonne…
- Si c’est la même personne, félicitations : vous avez tout compris au capitalisme moderne. ↩
Dix jours
Un petit billet rapide pour rappeler que le vote pour le prix Rosny Aîné se clôt dans dix jours ; pensez à mettre en avant vos oeuvres préférées de l’année passée ! C’est ici.
D’autre part, je pense altérer légèrement dans les jours à venir le rythme de publication du blog, privilégiant la fin de journée au matin. N’ayez donc crainte si vous ne recevez pas votre bêtise avant midi… Mais je vais essayer de changer l’organisation de ma journée, suivant moi-même le (bon) conseil que je donne partout en atelier mais auquel je ne suis jamais fichu d’obéir : commencer la journée par écrire.
Fake similé
Quand je suis passé chez Don Quichotte mercredi pour d’ultimes calages sur Léviathan : La Chute, une étonnante et amusante surprise avait été livrée.
Les fac simile du livre sont une poignée de tirages préliminaires reliés des épreuves non corrigées, au format final du roman, destinés à certains partenaires de presse et de distribution. C’est très étonnant d’avoir pu, en quelque sorte, le tenir entre les mains en avant-première, et je peux d’ores et déjà vous assurer que, comme toujours chez DQ, la mise en page interne est très agréable à lire et le format tient bien dans la main : ni un bouquin démesuré, ni un poche qui s’abîme en deux heures, l’objet augure d’une très belle fabrication. Et puis c’est un sympathique petit pavé – 400 pages, quand même.