Un splendide artbook pour le jeu Abyss (+ une nouvelle)

Abyss est un jeu de plateau de gestion et de politique, intelligemment pensé, simple à prendre en main mais complexe à maîtriser, situé dans un royaume sous-marin – pour être simple, on pourrait parler de Game of Thrones sous la mer. Magnifiquement illustré par Xavier Collette (quand j’ai eu mon exemplaire, c’était la première fois que j’étais déjà content de simplement « regarder » un jeu avant de jouer), l’univers se voit à présent enrichi d’un superbe artbook émaillé de courtes nouvelles inédites d’imaginaire, un projet auquel je suis enchanté d’avoir participé !

 

abyss-universe-l-artbook

Couv. Xavier Collette

Auteurs au sommaire :

  • David Calvo
  • Lionel Davoust
  • Mathieu Gaborit
  • Thomas Hervet
  • Rozenn Illiano

Travailler à la fois sur la base des illustrations de Xavier et de la mécanique du jeu était une expérience très intéressante ; plutôt que de partir d’un thème et/ou des contraintes d’un appel à textes, la narration était entièrement libre – il s’agissait simplement de partir d’une illustration. Cela a résulté en un processus plus intuitif que d’habitude pour moi, plus organique (ce qui est bien raccord avec l’univers !), où j’ai simplement laissé monter les impressions suscitées par l’image.

La vidéo de réalisation de la couverture en time lapse est impressionnante.

Envie de vous l’offrir ? Le livre est disponible par exemple chez Jumanji-shop. Pour en savoir plus sur le texte.

2015-03-12T09:50:42+01:00jeudi 12 mars 2015|À ne pas manquer|2 Commentaires

Je n’en ai pas cru Meyzieu (+ Rue des Livres ce week-end)

._ballisticfrogs_aux_Oniriques__plein_de_public_pour_Psycho_Starship_RampageJe reviens donc de Meyzieu1 après un week-end aux Oniriques absolument fantastique ; auguste lectorat, tu sais combien je n’aime pas rédiger de compte-rendu de festival, combien je n’ai pas envie que cela dérive en fête du name-dropping et de la surenchère mais si j’en dis un petit mot un peu long, c’est vraiment pour marquer le coup et remercier un événement et une équipe chaleureuse, dévouée et très professionnelle, qui a mesuré son succès non pas au chiffre d’affaires mais comme le Bhoutan – c’est-à-dire sur le plaisir ressenti par les visiteurs et par les invités, tout le long de la manifestation. Et du plaisir, il y en a eu, de l’arrivée (« Oh mais y a que des copains dans la salle ») aux interactions avec les lecteurs (passionnés, intéressés, gentils, cultivés, vivi, c’est vous, ça) en passant par les échanges, à la fois lors des débats mais aussi derrière les tables, et les initiatives sortant de l’ordinaire comme les concerts (merci au public des Deep Ones et bravo pour aux Bons à Tirer pour avoir mis le feu). Un festival, pour nous, c’est du plaisir mais aussi du travail, et ce n’est pas si courant qu’on ait l’impression d’être si bien qu’on se sent en vacances. Merci à Fred pour avoir bossé d’arrache-pied et fait en sorte qu’on prenne un réel plaisir, ainsi qu’à toute l’organisation, bénévoles, chauffeurs, modérateurs, barpeople, libraires, pour leur disponibilité et leur gentillesse. Big up à mon camarade de Ballistic Frogs qui a proposé Psycho Starship Rampage debout toute la journée malgré une fracture en convalescence (ci-contre). Et merci à tous les amis, collègues et camarades, et en particulier à vous, mes voisins de table (j’ai dit que je ne faisais pas de name-dropping, mais là aussi je veux marquer le coup) pour les moments chaleureux, drôles, passionnants passés à vos côtés.

Ce week-end je repars sur la route, mais juste à côté : je serai à Rue des Livres, the salon littéraire de Rennes, sur le stand de la librairie Critic avec Sophie Dabat, Franck Ferric, Thomas Geha et bien d’autres encore. Venez, c’est tout à fait près de chez vous si vous habitez pas vraiment loin.

  1. Les jeux de mots sur le nom de cette ville sont navrants mais obligatoires.
2015-03-09T22:00:09+01:00mardi 10 mars 2015|Journal|14 Commentaires

Facebook décide ce que vous voyez, ce que vous lisez

Cher Facebook,

L’article que vous censurez est un essai PHILOSOPHIQUE sur une guerre FICTIVE en FANTASY. Il n’a strictement rien de dangereux. C’est comme censurer des articles sur Le Seigneur des Anneaux parce que vous redoutez le terrorisme orc.

Je ne sais pas si je dois me sentir outré ou honoré, ou si même, conformément aux illustres précédents établis par l’Inquisition, c’est le début de la gloire, mais c’est en tout cas une preuve certaine de stupidité : l’édito de la semaine dernière « Pourquoi je vous parle de guerre » – qui parle sous l’angle philosophique et littéraire d’une guerre fictive influencée par l’Antiquité gréco-romaine (une actualité qu’on ne qualifiera pas exactement de brûlante) – a été censuré par Facebook.

censure-facebook

Je vais être honnête : en réalité, je ne me sens ni outré ni honoré, ni insulté ni en colère. Je me sens inquiet, car cela démontre une fois de plus et s’il le fallait encore combien les systèmes automatiques de détection de contenu sont inefficaces et inadaptés. Combien, de plus en plus, nous abandonnons l’usage de notre esprit critique à des robots. Problème qui concerne le web tout entier, avec l’exemple de la Grande-Bretagne et ses filtres nationaux, ce que l’on veut importer chez nous.

Mais, en l’occurrence, il s’agit de voir combien les réseaux sociaux sont maîtres du contenu qu’ils fournissent, combien ils sont capables de modeler ce que vous voyez, contrôlent votre accès à l’information – on parlait du racket de la promotion des messages sur le flux d’informations, il y a maintenant par exemple la capacité de modeler votre humeur, ainsi que l’a révélé cette expérience de Facebook qui a fait scandale. Aujourd’hui, ce sont encore des systèmes automatiques de détection hautement imparfaits. Mais demain ? Et même, à mesure que les algorithmes s’améliorent et aident à filtrer plus efficacement ?

Le dernier épisode de Person of Interest mettait en scène une entreprise leader sur le marché des moteurs de recherche qui avait passé des accords secrets avec des entreprises pharmaceutiques. Certains utilisateurs dépressifs, s’ils cherchaient des informations sur le suicide, se voyaient proposés des pages les poussant subtilement plus loin dans leur trouble, afin de leur vendre par la suite des antidépresseurs. Ce n’est pas de la science-fiction : c’est entièrement du domaine du réalisable aujourd’hui.

Je ne suis qu’un auteur de fantasy et de thriller. Par essence, je parle de fiction sur des lieux, sur des gens qui, dans la plupart des cas, ne pourraient même pas exister dans notre monde. Personnellement, je suis par ailleurs capable d’aller chercher et croiser des informations impartiales, de me documenter. Je ne m’inquiète pas de mon cas. Je m’inquiète, comme tout le monde et ce n’est pas nouveau, pour l’esprit. Si un auteur comme moi, infinitésimal dans le grand ordre des choses et même de la littérature française, inoffensif par essence, peut être ciblé de la sorte, que dire des controverses du monde réel, non symbolisées, non métaphorisées par la fiction ? Que penser des échanges d’idées, de visions politiques, des actualités réelles et brûlantes ?

Il faut tordre le cou à l’idée que les réseaux sociaux commerciaux sont neutres, qu’ils sont des tuyaux « stupides » délivrant le contenu qu’on leur demande. Cela, c’est l’idée de neutralité du Net, un concept essentiel lui-même battu en brèche à l’heure actuelle (voir les censures du web qui s’installent discrètement).

Facebook et les réseaux semblables n’ont même pas eu besoin de nous séduire : poussés par le besoin humain de créer du lien, fascinés par les réelles possibilité de communication qu’ils offrent, nous nous jetons dans leurs bras, leur donnons nos informations, leur faisons confiance, leur tendons les poignets pour leur remettre notre sort, comme on le fait d’une religion, d’un pouvoir, d’une autorité. Parce que nous communiquons de chez nous, de nos terminaux, nous croyons bénéficier de la même impunité et de la même intimité. C’est évidemment faux. Oui, c’est un outil pratique, mais, comme tout outil, il convient de le dominer et d’en contrôler l’usage. Qu’il ne devienne pas essentiel et unique. Que faire ? Peut-être commencer par se réinventer en ligne.

Il n’est de plus insidieuse tyrannie que celle qui prétend agir en votre nom, pour votre bien, et c’est ce qui s’installe. « En échange de la paix intérieure, remettez-nous votre liberté et nous ferons le travail à votre place » – un marché faustien paradoxal, car religieux à l’origine. C’est aussi ce dont je parle avec Évanégyre et l’Empire d’Asreth. J’aimerais pouvoir prétendre que c’est pour cela que l’éditorial a été censuré, mais il ne faut jamais attribuer au conspirationnisme ce que la bêtise pure explique parfaitement bien.

Cela ne veut pas dire que les manipulations ne finiront pas par s’institutionnaliser une fois que les gains envisagés seront supérieurs aux pertes. « Si c’est gratuit, c’est vous le produit. »

asrethouakbar

2015-03-04T19:14:10+01:00mercredi 4 mars 2015|À ne pas manquer|28 Commentaires

Entretien post-punk sur la Faquinade

J’admets, ce titre d’article est un peu un piège à clic, mais il faut dire – et gloire leur soit rendue – qu’à la Faquinade, ils ne ménagent pas leurs questions, légères ou profondes, curieuses et qui peuvent potentiellement fâcher.

faquinade

Bon, l’influence Warhammer 40K (je sais que tu joues à Dark Heresy entre autres, d’une source libraire sur Lyon, je sais aussi que ce même libraire a confondu La Route de la Conquête avec un bouquin de La Bibliothèque interdite de chez Games Workshop) tu l’assumes ou pas ?

Ah, je suis content que tu me poses cette question, parce que ça va me permettre de répondre une fois pour toutes. Franchement ? Aucune filiation !

L’entretien, qui traite d’écriture, des influences d’Évanégyre et du projet de l’univers, se trouve tout entière ici. (Et pour mémoire, l’édito « Pourquoi je vous parle de guerre » est en ligne sur le même site.)

2015-03-04T00:50:11+01:00mercredi 4 mars 2015|Entretiens|2 Commentaires

En région lyonnaise ce week-end : les Oniriques !

C’est ce week-end : préparez tous vos jeux de mots sur Meyzieu, parce que se déroulera dans cette agréable ville de la banlieue lyonnaise la deuxième édition des Oniriques, avec de la littérature, des films, des ateliers numériques et plein d’autres choses qu’une vidéo vous présentera mieux qu’un long discours :

https://vimeo.com/119745176

Pour ma part, j’y serai pour plein de choses :

  • Dédicaces et rencontres, bien sûr ;
  • En compagnie des Deep Ones pour un concert-lectures ;
  • Et je mettrai ma casquette de Wildphinn pour essayer de passer régulièrement sur le stand de Ballistic Frogs, où une nouvelle démo de Psycho Starship Rampage sera disponible.

En détail, cela donne :

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2015-03-02T17:16:24+01:00mardi 3 mars 2015|À ne pas manquer|4 Commentaires

En podcast chez Bro de Caste : écriture, musique, sound design et WTF

Bro de Caste ! « De la culture, de l’impertinence et de l’élitisme, autant de choses que vous n’aurez pas à subir dans cette émission. 100% fun et WTF ! » Forcément, on s’est bien entendus. Merci à l’équipe (et à Rodrigo) pour cette heure et demie de discussion qui est passée toute seule, pour leurs questions (im)pertinentes, les jeux et les actus. Il s’est beaucoup agi d’écriture, de relations avec le milieu éditorial, de la constructions des histoires, mais aussi de sound design, de jeu vidéo, de gameplay et de passerelles, de différences entre les deux.

Ça s’écoute là et ça peut même s’emporter dans un baladeur numérique multimédia pour l’écouter sur un vélo.

2015-02-26T11:32:35+01:00lundi 2 mars 2015|À ne pas manquer, Entretiens|1 Commentaire
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