Dernière (longue) ligne droite d’écriture pour La Succession des Âges

Grande nouvelle, mes amis ! J’ai réparé le distributeur de poison Les corrections personnelles des 3,2 premiers signes de La Succession des Âges (soit les six premiers actes) sont terminées ; l’énorme tas de 20 cm de haut que j’ai pu montrer parfois en visio se trouve à présent tout entier sur un coin du Starship (mon bureau), davantage par prudence que par réel besoin, car je doute de retourner à mes mentions manuscrites.

Ce qui signifie qu’il ne reste « plus que » :

  • La construction des deux derniers actes + épilogues : c’est fait (autant que possible, cf infra) ✅
  • L’écriture des deux derniers actes (je fais chauffer la Freewrite et le Micro Journal),
  • Mes corrections personnelles là-dessus, et l’intégralité des corrections éditoriales (ces étapes se déroulant sans doute en parallèle),
  • Réfléchir à mes choix de vie.

On n’y est pas encore, donc, mais ça reste une étape majeure, et un gros basculement de mode de travail. Cette étape est affectueusement appelée « DLD » dans mes notes (Dernière Ligne Droite).

Au final, j’aurai coupé dans la masse des six premiers actes l’équivalent d’environ 600 000 signes, soit en volume plus de la moitié du tome 2 entier. Je n’ai pas spécialement coupé de scènes entières ; j’en ai même ajouté quelques-unes, mais j’ai réécrit en profondeur pas mal de passages pour des questions de concision et d’énergie. Plus coupé beaucoup de précisions inutiles. Sur un tel volume, cela équivaut donc à 300 pages mises bout à bout. Ce qui est assez terrifiant avec un projet de cette envergure, c’est que l’effet papillon intervient de façon disproportionnée : un léger ratage de mise en scène en amont peut conduire à un déraillement catastrophique 500 pages plus bas. Donc, on enferme le papillon, on répare les voies, et on remet le train.

Et donc, non seulement cela, mais, reprenant mon seigneur et maître Obsidian, j’ai donc clarifié et effectué l’architecture globale des deux derniers actes restant à écrire, avec une esquisse de chapitrage, autant que possible. Autant que possible, car : avec une histoire aussi vaste, une forme en roman choral et cette fin qui doit renouer tous les fils lancés depuis le tome 1 + les fils spécifiques à cette fin, les influences des trames narratives les unes sur les autres vouent toute planification de détail à l’échec (en tout cas pour moi au stade où se trouve mon cerveau). Comme je le redécouvre régulièrement, écrire trop séparément les fils narratifs les uns des autres conduit inévitablement à une influence imprévue des uns sur les autres, ce qui exige des réécritures / corrections importantes qui réduisent à néant l’avance que l’écriture en isolation était censée me donner.

À présent, la plupart des scènes, des chapitres, vont exiger à nouveau une construction de détail (d’une heure à une journée) pour présenter du mieux possible les grands événements censés se produire, c’est-à-dire d’une manière qu’on va espérer intéressante et fun. Il reste beaucoup de choses que j’ignore, mais ce sont des choses que je peux déterminer le moment venu (« quelle est la couleur de la porte ») Vs. des choses qu’il me fallait savoir en amont pour pouvoir tout articuler (« quelles répercussions globales pour la révélation de X, influant le parcours de l’intrigue »).

Une structure de choses pour des machins (Obsidian Canvas)

Au final, ce tome 5 fera environ 57 chapitres + épilogues – oui, au pluriel, pour, euh, les… survivants. Et sous réserve, donc, des réalités de terrain. À titre de comparaison, La Messagère du Ciel en comptait 25, Le Verrou du Fleuve 16, La Fureur de la Terre 27, L’Héritage de l’Empire 31.

Ce qui a suscité ceci1 que, vraiment, honnêtement, je n’avais pas calculé :

ça n'est donc officiellement plus une pentalogie. Avoue.

Morgan of Glencoe (@morganofglencoe.bsky.social) 2025-03-04T09:33:20.337Z

Euh. Je.

À ce stade, je finis, je… livre (ha, ha), et on verra.

Avanti.

2025-03-05T00:10:06+01:00mercredi 5 mars 2025|À ne pas manquer|2 Commentaires

J’ai ENFIN choisi mon app de notes, mais il a fallu tout un voyage (Obsidian FTW)

Mais bon, je ne vais peut-être PAS vous parler du voyage, parce que sinon ça va finir comme cet article qui n’a jamais vu le jour quand on m’a demandé de récapituler un peu ma carrière et que ça s’est terminé en cinq parties autobiographiques que je n’ai jamais fini parce que

Tout le monde s’en fout

Et si je remonte à Evernote on n’est pas couchés.

Les notes posent un enjeu fondamental : le savoir, les idées, la base de connaissances, c’est le fonds de commerce d’un auteur, et de tout « travailleur du savoir » (knowledge worker). Avoir un outil puissant mais aussi adapté est crucial, et une fois Evernote quitté, j’ai eu une longue, longue traversée du désert. Et l’année dernière, je finissais par capituler en recommandant deux poids lourds du domaine, chacun adaptés à des approches différentes : Bear pour le minimalisme, Obsidian pour la puissance. J’ai utilisé les deux en parallèle pendant des années, mais ce stade, et finalement, j’ai définitivement élu résidence chez le second.

Mais pour cela, il a fallu deux prises de conscience :

  • Redémarrer un système de zéro directement dans Obsidian pour sortir du fatras ingérable de customisations contradictoires et d’idées inachevées qu’était devenu mon système principal (je vais vous saouler avec ça, mais c’est LE piège) ;
  • Architecturer la toute fin de La Succession des Âges pour me rendre compte que, effectivement, Obsidian est la seule application à allier l’agilité et la flexibilité nécessaires pour un tel travail de construction (que j’ai réalisé à une vitesse qui m’a surpris moi-même).

Ce qu’est Obsidian

Rappel rapide : Obsidian est une application entièrement gratuite de gestion de notes reliées (ils gagnent leur vie avec des add-ons payants, principalement synchro et publication publique).

À la base, Obsidian prend un gros dossier de fichiers texte (en Markdown, voir ce tuto rapide) – donc parfaitement transparents et lisibles même sans l’application – et va ajouter une surcouche de rendu, de visualisation et de présentation extrêmement puissante grâce à son balisage : mots-clés, liens wiki, graphe, dossiers, et surtout une architecture totalement (mais alors, totalement) ouverte. Obsidian compte plus de 2200 plugins à l’heure actuelle, et l’app est intégralement personnalisable, de son schéma de couleurs à l’emplacement des icônes en passant par la manière dont le moindre élément apparaît.

Et c’est là qu’est son énorme piège : Obsidian est tellement ouvert qu’on se perd très facilement à vouloir le personnaliser dans ses moindres détails.

Ne. Faites. Pas. Ça. Je suis tombé là-dedans pendant littéralement cinq ans (j’ai commencé à utiliser Obsidian aux alentours de juin 2020, à la 0.6), sentant que c’était l’outil que je devrais utiliser, mais incapable de l’apprivoiser avant de comprendre que j’essayais de faire trop de trucs à la fois dedans.

Pourquoi choisir Obsidian

Obsidian a, pour moi, quantité d’atouts qui en font l’outil parfait, avec l’équilibre juste de fonctionnalités, d’extensibilité et d’une fondation solide pour construire une base de connaissance censée accompagner un·e créatif·ve pour sa vie entière.

Même si Obsidian disparaît, les fichiers resteront lisibles. Vous avez déjà tenté de migrer depuis Evernote ? Voilà. Obsidian s’appuie le plus possible sur le Markdown, mais un certain nombre d’additions nécessitent forcément une syntaxe maison dans le texte ; celle-ci demeure compréhensible et utilisable même sans le support d’Obsidian. C’est sûr, c’est moins joli, un peu plus rebutant à utiliser, mais si j’ouvre mon fichier et que je vois [[Note bidule^45yhjp]], je sais que c’est un lien vers la Note bidule, paragraphe 45yhjp, et je peux simplement utiliser une recherche dans le texte pour trouver la chose. C’est trivial (testé sous Bear, qui ne comprend pas cette syntaxe) : Obsidian ne tient pas vos données prisonnières.

Obsidian a la meilleure expérience utilisateur qui soit. Oui, Obsidian est basé sur Electron, et oui, ça m’ennuie, mais les développeurs ont fait un travail prodigieux pour cacher la chose : menus natifs, optimisations de performance, réglages subtils d’apparence, on peut rendre Obsidian presque crédible comme app native. Mais surtout, l’expérience a été pensée au millimètre pour la rapidité d’exécution : ouvrir un fichier dans un onglet séparé, les comparer, en ouvrir un troisième, noter un truc dans un quatrième, tout se pilote au clavier avec une rapidité folle (et bien entendu configurable). Obsidian s’inspire ouvertement des environnements de développement logiciel, ou des navigateurs (avec des onglets) si ça ne vous dit rien, et le mode « onglets empilés » (le vieil Andy mode pour ceux qui savent) réplique de façon virtuelle l’idée de travailler sur plusieurs fiches étalées devant soi.

Ceci est mon Obsidian, que vous ne verrez quasiment jamais, car il m’est beaucoup trop personnel.

Obsidian ne vous impose pas de manière de travailler. C’est ce qui fait peur à la plupart des gens, et en effet, c’est là qu’on trouve des trillons de tutos YouTube vous expliquant comment organiser votre vault. Liens ? Tags ? Dossiers ? Recherche ? Vous faites ce que vous voulez. Ce sont vos données. C’est pourquoi il faut absolument commencer simple.

Obsidian est confidentiel par défaut. Obsidian utilise des fichiers texte et média à la base, en local sur votre disque. Leur service de synchronisation est chiffré de bout en bout. Pas envie de l’utiliser ? Les développeurs ne vous empêchent absolument pas d’utiliser une solution tierce. Débrouillez-vous. D’ailleurs :

Les développeurs ont une approche vertueuse. Les développeurs, puis le CEO qu’il se sont choisi, Steph Ango (Kepano) ont pour but de créer un outil vertueux et respectueux des utilisateurs. Jetez un œil à sa philosophie : Files over app, In good hands, 100% user-supported. J’ai longtemps échangé avec les développeurs au temps des débuts et quand j’ai demandé si leur service de sync serait chiffré de bout en bout, la réponse a été « bien entendu ».

Et enfin, donc Obsidian est intégralement personnalisable. Je le mets en dernier car, comme dit plus haut, c’est une bénédiction et un piège. J’utilise à l’heure actuelle une cinquantaine de plugins (donc beaucoup sont des petits, en mode « qualité de vie ») et une vingtaine d’extraits de code (presque exclusivement cosmétiques pour transformer Obsidian en Bear, cf ci-dessus). Vous n’avez aucunement besoin de faire tout ça. Moi, j’ai un OCD. Vous pas. Enfin, j’espère.

Comment bien commencer avec Obsidian

Apprenez les bases du Markdown en trois minutes. C’est indispensable et vraiment pas bien difficile. Je vous le dis tout net, avec cette fermeté rude mais aimante qui fait de moi un rude habitant du bush, mais chaleureux si on apprend à me connaître : si vous ne voulez pas faire cet effort, Obsidian n’est pas pour vous. Restez-en là.

Obsidian propose une doc technique détaillée, claire et fournie. Référez-vous ici pour l’installer et le configurer. Ça n’est pas spécialement difficile, il faut juste créer un « coffre » (vault) soit un dossier qui contiendra vos données.

Ne vous perdez pas. Quasiment toutes les fonctionnalités d’Obsidian sont optionnelles et apparaissent comme plugins (modules). N’installez rien de nouveau. Je le mets en rouge parce que c’est la base pour ne pas se perdre dans l’application : n’installez. Rien. De. Nouveau. Même si ça a l’air trop génial. Le bon réflexe avec cette app, c’est : ne rien installer qu’on n’ait pas l’intention d’apprendre et utiliser. (Vous pouvez par contre vous faire une deuxième vault de test pour y mettre tous les trucs rigolos qui vous amusent – c’est même recommandé pour apprivoiser une fonctionnalité. Prenez le bon réflexe du développement : un environnement de production, un de test.) Configurez l’app avec ces notions de bon sens :

  • Passez l’app en français dès maintenant (il restera des tas de trucs en anglais, notamment avec les plugins, mais ça vous simplifiera la vie pour des tas de trucs de formatage)
  • Dans les préférences, vérifiez que l’éditeur est bien configuré en « Aperçu en direct » (rendu de la syntaxe Markdown comme dans un traitement de texte classique)
  • Toujours dedans, dans Fichiers : vérifiez bien :
    • Toujours mettre à jour les liens internes est activé
    • Emplacement par défaut de la nouvelle note : Même dossier que le fichier
    • Utiliser les [[Wikilinks]] est activé
  • Modules principaux : n’activez QUE Explorateur de fichiers, Liens sortants, Rechercher, Récupération de fichiers, Rétroliens, Sélecteur rapide, Volets de mots-clés. Découvrez les fonctionnalités au fur et à mesure en lisant la doc et en vous demandant : « je vais vraiment utiliser ça ? » et surtout pas « wahou, ça a l’air trop cool »
  • Créez un dossier qui contiendra vos médias. (Le mien est dans Ressources/Media). En effet, les fichiers Markdown sont du texte, donc ils ne peuvent contenir de médias, mais Obsidian peut les stocker et les rendre en direct avec une simple référence du type ![[Image.png]] (voir la syntaxe Markdown). Configurez-le dans les préférences Fichiers et liens > Emplacement par défaut des nouvelles pièces jointes.

Réfléchissez ce que vous attendez d’Obsidian, en fonction de vos besoins et de votre manière actuelle de travailler. Obsidian permet à peu près de tout faire moyennant un peu de recherche ou de bidouille. Définissez votre produit viable minimal pour votre système de notes. De quoi avez-vous besoin pour commencer à écrire là, tout de suite ? Selon toute logique, avec la configuration ci-dessus, vous avez déjà quantité d’outils hyper puissants (liens wiki, liens aux blocs, transclusion). Apprivoisez la chose. Mais, pour vous donner une idée, mon Obsidian remplit tous les rôles suivants :

  • Capture rapide de mes idées, médias, en mobilité, incluant audio et image
  • Journal personnel, avec géolocalisation (important quand on vit sur un continent et travaille sur un autre)
  • Organisation et émergence créative, romans, sagas, idées diverses
  • Base de connaissance personnelle (Zettelkasten)
  • Base de données d’outils musique (synthés, matériel, équipement virtuel) (en cours de construction avec Dataview) (ouais, JE SAIS)
  • Il est BEAU (à mes yeux) (en gros, j’ai piqué l’apparence de Bear, hein)

Tous ces rôles ne lui ont pas été échus dès le début : je le répète, mais ne tombez pas dans ce piège ! On peut gérer sa vie entière dans Obsidian, mais n’essayez surtout pas de le faire dès le début, quoi que vous dise Jean-Michel de la Win sur YouTube. Conservez vos outils actuels, concentrez-vous sans doute sur le cœur de cible de l’outil – notes et émergence créative – et, une fois que ça marche bien, envisagez peut-être d’ajouter une brique en plus (la capture rapide ? Le journal ?). Je vous le dis, j’arrive à Obsidian après cinq ans de voyage.

Et enfin, lisez et relisez la doc. Vous savez ce qu’on disait autrefois ? RTFM – Read The Fucking Manual. La doc liée ci-dessus vous donnera la base de l’approche, et ensuite, petit à petit, ajoutez des choses (une bonne habitude consiste à avoir une fiche compilant toutes les choses qu’on pourrait ou avoir envie de faire).

Et vous savez quoi ? On va donc maintenant parler d’Obsidian. Oh ouiiii.

2025-02-24T01:15:56+01:00mercredi 26 février 2025|Technique d'écriture|12 Commentaires

Une toute nouvelle retraite créative pour « Bâtir sa fabrique à histoires » (24-28 mars)

Je suis hyper hypé (c’est vous dire) à la perspective de proposer une toute nouvelle retraite créative / stage intensif sur une semaine en 2025, sur un sujet que je ne crois pas avoir beaucoup vu enseigné en France, et pas du tout dans la sphère littéraire : organiser de A à Z son système créatif, mêlant idées, savoir, construction et production.

« Comment organiser mes idées ? Par quel bout prendre mon histoire ? Comment capturer tous les projets que je voudrais faire sans me noyer ? »

Ces questions animent quantité d’auteur·ices à tous niveaux d’expérience. L’esprit est une formidable machine à imaginer, mais mettre en ordre ses idées pour les concrétiser est beaucoup plus anxiogène. Heureusement, il existe des outils et des méthodes pour cela : le découvrir, les apprivoiser et, surtout, se les approprier forment l’objet de cette retraite, et ce sur la base des projets de chacun·e.

En gros, c’est la mise en pratique de tout ce que j’accumule sur ce sujet depuis cinq ans, partant de méthodes anciennes et analogiques comme le Zettelkasten, transformées et appliquées aux besoins de la création, et confiant aux outils modernes la plupart de la maintenance. L’idée, c’est de proposer des approches pratiques et simples pour, en un mot comme en cent, vaincre l’angoisse de la page blanche, gérer des projets de toute taille, et donner à ses envies créatives le maximum de liberté d’expression. On peut tout porter avec ces méthodes, de la courte nouvelle à la saga de la complexité de « Les Dieux sauvages » et d’Évanégyre au sens large. (Testé et raffiné au quotidien.)

Mais, contrairement à l’énorme complexité qu’on peut porter avec ces approches, la retraite et les méthodes proposées sont extrêmement simples : pas d’angoisse là-dessus. Je ne vous donnerai pas « la » parole et « la » façon de faire pendant cette retraite, mais les raisons pour lesquelles on peut se noyer dans sa création, au point de la fuir avec angoisse (been here, done that) et comment on peut y remédier avec des approches simples à la puissance décuplée par l’ère numérique. C’est leur application systématique et la mise en commun de toute idée ou notion dans le même environnement qui en débloque la force. Et si je vous proposerai des outils pour commencer, le but est que vous partiez de la retraire avec des principes, personnalisables pour vous, avec les outils que vous souhaitez.

Pour le dire autrement :

  • Je ne vais ❗️PAS❗️ vous vendre une vault Obsidian compliquée reposant sur cinquante requêtes Dataview et la nécessité d’apprendre le CSS et MySQL. Faut arrêter avec ça.
  • Je vais vous exposer un tas d’idées simples, qu’on va mettre en pratique certes à l’ordinateur parce que c’est plus pratique, mais que vous pouvez appliquer avec des carnets et un crayon sans jamais toucher un clavier1.

Et cela se déroulera dans un cadre fantastique, chez Parenthèse Tiny House, en forêt d’Orléans, au vert et au calme, pour une semaine à consacrer exclusivement à son art (bon, et à aller donner à manger aux moutons aussi parfois, si on veut) dans une tiny house rien que pour soi. Les journées se dérouleront de la façon suivante :

  • Un matin avec présentations des notions et méthodes et/ou travaux pratiques en commun
  • Une après-midi avec un exercice long de mise en pratique et de réflexion
  • Un temps de débriefing le soir sur les leçons de la journée.

Et plus en détail :

Attention, la retraite est strictement limitée à dix places. Ne tardez pas pour vous inscrire : il nous a fallu refuser du monde sur toutes les retraites précédentes…

➡️ Le programme détaillé avec les infos logistiques

➡️ En savoir plus sur Parenthèse Tiny House

  1. Alors oui, on utilisera Obsidian, mais pas tous les jours et uniquement dans sa version de base, pour deux raisons pratiques qui n’ont rien à avoir avec l’app : pour que tout le monde utilise le même environnement pendant la retraite, et parce que c’est gratuit.
2025-04-07T11:56:17+02:00mercredi 20 novembre 2024|À ne pas manquer, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Une toute nouvelle retraite créative pour « Bâtir sa fabrique à histoires » (24-28 mars)

Procrastination podcast s09e05 – En public avec vos questions à l’Ouest Hurlant – partie 2

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « s09e05 – En public avec vos questions à l’Ouest Hurlant – partie 2« .

Le festival des cultures de l’imaginaire l’Ouest Hurlant à Rennes reçoit toute l’équipe de Procrastination et surtout VOUS : l’invité du podcast sur cette saison, c’est vos questions, vos interrogations, avec trois réponses contradictoires pour le prix d’une ! 

Merci à l’Ouest Hurlant et toutes ses équipes de nous avoir invité·es et de nous avoir donné une salle et une heure pour rendre ces conversations possibles. C’est un splendide festival qu’on vous encourage à suivre ! 

À présent, nous parlons d’organisation de notes, de recherches et de leur mise en action : applications, ressources et carnets.

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2024-12-02T01:54:45+01:00vendredi 15 novembre 2024|Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast s09e05 – En public avec vos questions à l’Ouest Hurlant – partie 2

La Succession des Âges continue d’approcher… mais pas tout à fait encore – point d’étape

Bon, hélas, j’ai (encore) une mauvaise nouvelle, mais je crains que La Succession des Âges ne puisse pas encore tout à fait sortir au printemps 2025. J’ai arrêté de promettre mes grands dieux – « cette fois, c’est sûr, ça sortira à l’automne 2024 ! » – parce que l’envergure de l’engin dépasse tout ce que j’ai pu faire / imaginer. Je constate, avec recul, que je suis en train de faire le boulot d’une trilogie à part entière dans un seul roman. Et en termes de taille, je suis incapable de vous expliquer la forme physique que ça prendra. À ce stade, je suis obligé de me détacher de toute considération de fabrication ou de calibrage pour tenir sur la durée et : réaliser cette histoire de la meilleure façon possible, telle que je crois qu’elle doive exister.

On verra ensuite ce qu’on peut faire, et j’ai la chance immense d’avoir une maison d’édition formidable qui m’accompagne dans mes délires. (Le fait que vous aimiez et attendiez cette série en masse aide énormément aussi – ça nous aide à avoir un peu de marge de manœuvre pour tenter des trucs un peu fous. Merci.)

Parce que. Bon. Voilà.

Plutôt que vous faire encore des promesses, je vous propose qu’on fasse le point sur ce qui se passe en toute transparence. Note en passant : je travaille à plein temps sur ce bouquin, mais ma vie perso a exigé régulièrement plusieurs mois d’une attention soutenue pour : me marier, réaliser les démarches complexes de mon émigration en Australie, organiser et réaliser le tri des affaires d’une vie pour les envoyer là-bas, et m’établir ici. On ne soupçonne pas la quantité de choses qu’on peut pour acquises quand on est installé dans sa vie, du genre : avoir le bon câble de charge pour tel appareil (l’Australie utilise les prises de courant chinoises…), savoir comment l’on réalise telle démarche administrative, etc. Le bouquin a subi des retards à cause de ça aussi, mais à un moment, malgré mes meilleurs vœux, je ne suis pas énergie pure, et la vie doit vivre.

Donc, sous vos yeux ébahis, voici un aperçu du classeur Scrivener de « Les Dieux sauvages ».

La réalisation d’un texte de cette envergure passe environ par trois grandes étapes :

  1. La production du texte à proprement parler (duh), ce qui passe par l’idéation (on fait quoi ?), la construction (on le fait comment ?) et évidemment la rédaction.
  2. Les corrections personnelles : je reprends et évalue ce que j’ai fait, et lui donne une forme aussi finale que possible, avec intégration des retours des bêta-lecteurs.
  3. La correction éditoriale : j’ai accompli le meilleur effort possible, je passe maintenant ça à ma fantastique directrice d’ouvrage, Florence Bury, avec qui nous porterons le tout plus haut encore ensemble.

La Succession des Âges comporte 8 gros actes projetés. Pour pouvoir commencer à alimenter Florence en amont en raison de l’envergure invraisemblable du travail, j’ai fait une pause dans la rédaction à la fin de l’Acte VI pour effectuer mes corrections personnelles et terminer la rédaction en parallèle du retravail éditorial (ça paraît de la haute voltige comme ça, mais on l’a fait sur tous les tomes à partir du 2. C’est plus efficace comme ça). J’en suis là :

Les Actes I à V ont été rédigé et corrigés (étapes 1 et 2). Dans ce processus, le manuscrit a perdu près de 500 000 signes, soit l’équivalent de la moitié du tome 2, alors que j’ai rajouté des scènes… Un colossal travail de dégraissage, de concision, d’efficacité, de recentrage de l’énergie de l’intrigue. J’avoue que je ne suis pas peu fier d’avoir réussi ça.

L’Acte VI est rédigé, je dois le corriger (étape 2 en cours). C’est l’un des plus gros du bouquin à ce stade, et je sais qu’il a besoin de coupes et de recentrages sur les enjeux. Je sais aussi globalement où, donc y a pu qu’à.

Les Actes VI, VIII et les épilogues doivent encore être rédigés (étape 1). Sachant que, bien évidemment, je sais ce que je vais y faire… J’arrive à la fin que j’avais envisagée dès mes premières réflexions sur cette saga en… 2016. La majeure partie des fils possède déjà son architecture de détail, je sais l’ambiance que je vise, il reste des points de logistique à organiser, mais globalement, je vais surtout avoir affaire à une longue phase de rédaction finale (puis de correction personnelle).

Souvenirs, souvenirs.

Je sens aujourd’hui très clairement ce que j’appelle « l’appel d’air de la fin ». C’est-à-dire : la majeure partie des choses sont à présent décidées et figées ; la rédaction a depuis longtemps franchi le point de bascule où elle s’entraîne avec son propre élan. À l’échelle d’un projet aussi dingue, ça n’est pas aussi simple que laisser filer l’écriture – I wish – mais assurément, la dynamique du projet est dans sa phase de descente et d’atterrissage. La ligne d’arrivée, bien que lointaine, est en vue ; la complexité s’est suffisamment réduite pour pouvoir commencer à habiter tout entière dans ma mémoire de travail. Et, après le travail invraisemblable de ce livre et l’épuisement qu’il a déclenché en 2021, je vous avoue un immense soulagement.

Et donc, on continue.

Le manuscrit des cinq premiers actes annoté (en recto) et à présent corrigé (l’écart de ma main fait exactement 20 cm)…
… et l’Acte VI imprimé et annoté, prêt à la correction (imprimé en recto verso, par contre)
2024-11-14T04:24:27+01:00lundi 11 novembre 2024|À ne pas manquer, Journal|6 Commentaires

Testons Apple Notes pour faire une base de connaissances en 2025

Le meme est connu.

Mais a-t-il une quelconque valeur ? Toujours à la recherche de l’organisation magique qui, évidemment, réglera tout problème de concentration, m’octroiera la clairvoyance ultime façon fin de 2001, et accessoirement rendra plus claires la myriade d’idées et de trucs que je garde en tête pour « Les Dieux sauvages », j’ai fini par me dire : eh ! Et si j’essayais Apple Notes ? On peut faire des liens entre notes façon wiki / Zettelkasten, maintenant…

Pourquoi c’est bien

En effet, Apple Notes offre des tas de trucs grands et petits qui rendent vraiment la vie plus facile, grâce à l’intégration profonde au système. Déjà, c’est la seule app à offrir une réelle intégration poussée entre écriture manuscrite et texte tapé. Il est facile et réellement agréable de prendre des notes à la main sur son iPad grâce à un très bon jeu d’outils d’écriture manuscrite, puis de passer sur son Mac pour les mettre en forme au clavier, et les deux types de contenu se mélangent proprement dans la majeure partie des cas. Évidemment, la reconnaissance de caractères est présente.

Je n’avais jamais vraiment essayé de mélanger les deux modes de travail, mais c’est extrêmement alléchant. La liberté offerte par la réflexion manuscrite s’allie à la tranquillité de tout retrouver au même endroit, au lieu de se trouver séparé entre apps, ce qui nuit à la distillation des idées dans leur forme définitive. Imaginez : vous griffonnez des trucs sans suite dans le même environnement où ces trucs vont peut-être donner une structure, une histoire, une saga. C’est difficile d’en revenir.

Comme mentionné plus haut, on peut aussi faire des liens entre notes (ce n’est pas nouveau, mais ça reste obscur pour pas mal de monde) : il suffit de taper >> dans le texte et l’app suggère une liste de notes récentes, ou bien l’on peut en créer une nouvelle. Les liens sont également renommés partout automatiquement si l’on renomme la note d’origine.

Notes propose d’organiser ses données par dossier et/ou par tag, et permet même de faire des requêtes simples pour créer des vues dynamiques de ses informations (« Montre-moi toutes les notes modifiées le mois dernier dans ce dossier avec ce tag »), dites « dossiers intelligents » (comme dans Mail ou le Finder).

La capture d’idées au vol dans Notes est extrêmement rapide, intégration au système oblige, avec la fonction des « notes rapides » accessible partout dans macOS et iOS, et inclut même à présent le dictaphone ! Pour meumeumer des idées de morceaux, c’est très pratique. Et sur iPad, on peut même configurer sa tablette pour ouvrir une note manuscrite depuis l’écran verrouillé rien qu’en tapotant l’écran avec son stylet, comme un bon vieux bloc-notes analogique (ou une tablette reMarkable). Toutes ces petites fonctionnalités réduisent la friction et permettent de faire chanter l’app sous ses doigts. La la la.

Enfin, si l’on a activé la protection avancée des données, toutes les notes sont chiffrées de bout en bout.

Mais c’est encore un peu branlant

Dans ce test, je me suis dit rapidement : « yeah, mais en fait, le meme a raison : les grandes personnes utilisent Apple Notes ». Et puis… argh. La friction qu’on enlève d’un côté, d’une façon très Apple, on la retrouve de l’autre, d’une façon hélas… très Apple aussi, en tout cas l’Apple des dix dernières années qui laisse des bugs ou des oublis incompréhensibles en place pendant des années.

Déjà, et c’est l’énorme point noir, la synchro fait un peu peur. C’est iCloud, on en a parlé, et dans mes tests sous iOS 18.à et macOS 15.0, j’ai eu des notes complexes (mélangeant donc plusieurs pages d’écriture manuscrite et du texte) qui, oh ben comme c’est surprenant, refusaient de se synchroniser. Depuis les versions .1, ça semble s’être débloqué dans mes tests ultérieurs, mais j’ai toujours un peu l’impression de conduire ma vieille bagnole avec iCloud : des jours elle démarre, des jours non. Or moi, j’ai besoin d’aller quelque part.

Ensuite, la performance de l’app fait peur aussi. Mon iPad Pro M4 flambant neuf chauffe comme ma vieille Surface Pro quand j’écrivais à la main dessus il y a dix ans, ce qui est complètement inacceptable, et l’app iPadOS lag aléatoirement (probablement en raison de la chauffe). Quand ça marche, c’est génial. Mais des fois, comme avec iCloud, ça tousse, et si j’accepte les compromis d’une app simple, j’attends une performance impeccable (c’est ce qui me ramène toujours à Bear).

Le formatage du texte est… bizarre ? Il semble que ça soit du texte riche, l’app propose des styles par défaut, donc ça ressemble de loin à un formatage standard, mais en fait non, on se rend compte qu’on peut changer absolument tout, comme la police et la taille du texte, mais seulement sur Mac, donc il y a des styles, mais ça n’est pas aussi propre que du Markdown… Bref : c’est bizarre.

Y a des tas de petits bugs ou de petites limitations. En vrac, les trucs rencontrés dans mon usage : les notes rapides permettent d’ajouter un lien au contexte où l’on se trouve (app, page web, mail) pour y revenir ensuite mais ils sont régulièrement inexacts entre plate-formes (le lien iOS ne marche pas correctement sous Mac) ; les tags ne sont pas hiérarchiques ; commande-clic sur un lien de note ne l’ouvre pas dans une nouvelle fenêtre, ce qui est vachement important pour manipuler rapidement ses notes ; on ne peut pas mettre les dossiers intelligents dans des dossiers normaux ; l’historique Annuler / Rétablir est vidé à chaque changement de note, ce qui augmente le risque de mauvaise manipulation irrécupérable ; on ne peut pas imprimer sur Mac plus que la page 1 d’une note contenant de l’écriture manuscrite… Rien de bien rédhibitoire individuellement, mais à force, ça fait beaucoup, et c’est agaçant de trouver des portions tellement propres et léchées de l’app, des moments où l’on se dit « wahou, c’est trop bien pensé » et d’autres qui arrêtent avec un « quoi ? on peut pas faire ça ? mais what the otarie ? »

Enfin, et c’est le point le plus ennuyeux à l’heure actuelle pour une base de connaissance : Apple Notes ne propose pas de backlinks (de lien retour), c’est-à-dire une section montrant toutes les notes dont les liens pointent vers celle sur laquelle on travaille (ce qui n’est pas rigoureusement indispensable, mais tellement pratique). Il existe cependant à ma connaissance trois façons d’importer cette fonctionnalité :

  • Avec les apps ProNotes ou Alto.computer (uniquement sur Mac) qui ajoutent des boutons discrets à l’interface pour proposer une liste de liens retour,
  • Ou avec un Raccourci malin qui fait une recherche dans la base sur le titre de la note (je l’ai vu faire, je n’ai pas d’exemple tout fait à proposer)

Mais ça veut dire dépendre d’un outil tiers pour une fonction considérée incontournable par beaucoup… Et c’est fâcheux.

On fait quoi ?

Évidemment, les projets de développement pour cette app étant encore plus opaques que la volonté de Zeus, vous avez la totale liberté de sacrifier une biche pour lire ses entrailles et voir si Apple projette un jour de remédier à tout ça, ou bien si ça va rester en l’état pendant les douze prochaines années. 

Sur le papier (électronique), Apple Notes offre ce qui s’approche le plus du Graal : une app qui fait tout suffisamment bien pour proposer un jeu de fonctionnalités cohérent, certes moins puissant que pour d’autres outils spécialisés (pas de vue graphe à la Obsidian, mais ça n’est pas l’idée), mais dont l’intégration produit plus que la somme des parties. Hélas, l’érosion de l’assurance qualité d’Apple se fait sentir assez fort ici, et le verrouillage des données sous un format propriétaire (on peut toujours exporter, mais ça n’est pas aussi portable qu’un bon vieux fichier Markdown) me rend vachement frileux.

L’année prochaine, peut-être. S’ils ajoutent les backlinks, par exemple… va falloir discuter.

2024-11-06T00:12:34+01:00mercredi 6 novembre 2024|Geekeries, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Testons Apple Notes pour faire une base de connaissances en 2025

L’édition et l’imaginaire ne sont pas imperméables : à un moment, il faut se bouger

Au détour d’une conversation avec l’équipe d’Elbakin.net, j’apprends une nouvelle qui, comme disent les jeunes (ou peut-être déjà plus), me bute.

Leur podcast principal, qui a lancé des appels à candidatures il y a quelques mois (et vient de reprendre !), a reçu royalement le nombre suivant de candidatures :

Trois.

(J’écris cet article avec leur approbation pour communiquer le nombre, mais ils n’ont aucune idée de ce que j’écris et ne sont nullement associés à mes mots, même si, quand ils m’ont donné l’accord de donner le chiffre, j’ai senti de leur part un léger serrage de fesses, ayant probablement senti mes gros yeux à 17000 km de distance.)

Les gens, en fait les gens qui ne me lisent pas, donc c’est un peu ballot, mais bon, bref, les gens : il faut qu’on se parle. Cela fait à peu près une décennie, à la louche, que je lis des questions en ligne du genre : l’imaginaire c’est fermé on peut pas y rentrer, l’édition c’est super opaque, moi je veux bien faire du réseau mais comment je fais je connais personne, et d’ailleurs c’est la seule façon de publier hein, c’est connaître qui il faut –

Désolé, mais, à force

Mes amis, on le ressasse éternellement dans Procrastination, un auteur établi a été un jour un auteur débutant, tout le monde a fait le même parcours que vous, les temps changent mais pas tant que ça par certains côtés, et en plus, beaucoup (même si de moins en moins, le temps avance, tout ça) l’ont fait avant l’omniprésence d’Internet, soit sans le littéral débordement d’information qu’on y trouve (formations, articles, forums, des années de tables rondes captées entre autres par ActuSF, podcasts évidemment, etc.).

Mes amis, j’aurais donné très cher pour avoir accès à tout ça quand j’ai commencé et que – y a prescription, donc je l’avoue – j’imprimais des pages et des pages de ressources uniquement disponibles en anglais à la salle informatique de mon école à deux heures du matin en profitant qu’il n’y ait pas de quota.

Quand je lis ces bouteilles à la mer sur les réseaux et qu’en face, je vois que le podcast Elbakin.net, porté donc quand même par l’un des premiers sites de France, reçoit trois candidatures, j’ai vraiment du mal à comprendre. Okay, peut-être n’êtes-vous pas à l’aise avec le format (mais je vous dirais bien : dans mes années formatrices, j’avais envie de faire des trucs, d’écrire, d’apprendre, donc mon confort avec un format n’entrait pas en ligne de compte, ma réponse de base à « tu veux faire x ? » était : « oui » et je voyais après comment j’allais me tirer de ce guêpier), cependant ça n’est pas une occurrence isolée (voir l’anecdote avec mes étudiants citée dans l’article d’origine). Des occasions pour découvrir un métier et un milieu, des médias, il y en a plein d’autres (bénévolat en festival, blogging, revues amateur…)

Attention, je ne dis pas qu’il faut bosser gratuitement, le travail mérite rémunération ; mais quand on débute, qu’on est, par définition, un complet amateur, des occasions de faire des trucs chouettes au titre du loisir (on faisait des fanzines, autrefois, par exemple), ça existe, ce sont de super occasions d’apprendre, de faire, et c’est comme ça que les portes peuvent finir par s’ouvrir, juste parce que vous montrez enthousiasme, motivation et un début de compétence. (En parlant de portes, j’ai l’impression d’en avoir une énorme devant moi, totalement ouverte, et de l’avoir totalement défoncée, mais visiblement, ce n’est pas une évidence.)

Mes amis, s’investir et se construire, ça nécessite plus que poster une demi-question sur Threads et se réjouir de voir « ah ben je suis pas le seul à me demander ça, c’est quand même compliqué hein, emoji cœur sur toi avec les mains ». Bien sûr, la validation, c’est chouette, mais vous savez ce qui vous entraîne plus loin et vous permet d’atteindre vos buts et vos objectifs ?

L’absence de validation. Sortir de chez soi dans le vaste monde (qui n’est pas aussi dangereux qu’on l’imagine).

Être validé, c’est confortable, et c’est une nécessité humaine. Mais ce qui nous fait progresser, apprendre, évoluer, c’est justement ce qui ne nous valide pas ; ce qui nous met en situation d’inconfort et nous oblige à agir. Bien sûr, les deux sont nécessaires à une existence, et on préférera certains dans certains contextes (le soutien dans son entourage proche, par exemple), et tout le monde va chercher un équilibre différent à des moments différents. Toutefois, si votre vie n’est faite que de validation ou que de défi, je suis navré, mais il y a un souci quelque part.

Mes amis, dans une vie qui se veut créatrice, la peur et l’immobilisme ne peuvent pas vous gouverner. Désolé, mais la peur est comprise dedans. Ça n’est pas négociable. Ce que vous en faites, comment vous apprenez à la gérer, c’est ce qui fera la différence, et la bonne nouvelle, c’est que ça se travaille ! La mauvaise, c’est que personne ne le fera à votre place. Il n’y a pas, dans la création, de dû, d’occasion qui viendra frapper à votre porte sans que vous n’alliez d’abord à la découverte du monde, ni de récompense en corrélation avec le travail investi. Si vous raisonnez en termes de justice ou de rétribution, je vous le dis tout de suite, c’est fondamentalement injuste ; donc, arrêtez de penser ainsi et pensez plutôt à l’épanouissement offert par le chemin.

Faites-le parce que ça vous nourrit. Ou ne le faites pas. Il n’y a, justement, que des essais.

Ou encore, dans les mots immortel du roi Arthur :

Emoji cœur sur vous avec les mains.

2024-10-06T01:59:34+02:00mardi 8 octobre 2024|Best Of, Humeurs aqueuses|17 Commentaires

Procrastination podcast s09e02 – Évaluer et choisir ses idées

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « s09e01 – En public avec vos questions à l’Ouest Hurlant – partie 1« .

Les idées viennent de partout – en général, plus qu’on ne pourra en écrire dans une vie entière… Donc, comment choisir celles qu’on va développer avant un projet, ou même, au milieu d’un récit au long cours, pour trier les orientations fécondes pour la suite ? 

Lionel conseille de tout noter, mais rappelle la valeur de l’expérimentation et du jeu ; toutes les idées ne sont pas prêtes à porter un projet, tout ne doit pas prêter à production ; les idées ne sont pas sacrées. Mélanie ayant tendance à laisser infuser les idées qui veulent réellement être développées, le choix se fait assez naturellement ; une idée qui veut être concrétisée reviendra la harceler. Enfin, Estelle mélange les deux approches – elle note pour mieux oublier, car il faut accepter de laisser partir certaines idées pour lesquelles le moment propice a pu passer. Dans sa réflexion, elle inclut fréquemment le milieu de l’imaginaire au sens large, allant de l’édition au lectorat. 

Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2024-11-02T05:36:22+01:00mardi 1 octobre 2024|Dernières nouvelles, Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast s09e02 – Évaluer et choisir ses idées

Procrastination podcast s08e19 – Créer et animer des collections jeunesse et BD, avec Éric Marcelin des librairies et éditions Critic

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Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « s08e19 – Créer et animer des collections jeunesse et BD, avec Éric Marcelin des librairies et éditions Critic« .

Suite et fin de cette conversation au long cours qui a accompagné toute la saison 8 de Procrastination avec Éric Marcelin, directeur de Critic, à la fois librairie indépendante implantée à Rennes depuis plus de vingt ans et maison d’édition d’imaginaire qui compte dans le paysage français, avec au catalogue Christian Léourier, Laurent Genefort, Lou Jan, Romain Benassaya, Marine Sivan et bien d’autres. Avec cette double casquette et l’expérience des années, Éric a un regard précieux et riche d’enseignements. Dans ce quatrième et dernier épisode, Éric explique en détail la genèse de la collection jeunesse chez Critic, Déclic, l’approche en termes de manuscrits, son positionnement, puis expose le fonctionnement de la collection BD réalisée avec les Humanoïdes Associés.
Retrouvez la librairie et les éditions Critic en ligne et sur les réseaux :

  • https://www.librairie-critic.fr et https://editions.critic.fr
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Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :

Bonne écoute !

2024-07-02T03:18:38+02:00lundi 17 juin 2024|Procrastination podcast|Commentaires fermés sur Procrastination podcast s08e19 – Créer et animer des collections jeunesse et BD, avec Éric Marcelin des librairies et éditions Critic

Vous ne verrez jamais les scènes coupées

Excellente question qui revient de loin en loin, et récemment à l’annonce que j’ai tronçonné sauvagement l’équivalent en longueur de La Volonté du Dragon dans le manuscrit de La Succession des Âges : est-ce qu’on verra un jour les scènes coupées en mode bonus ?

Eh bien : mes excuses, mais non.

Deux raisons à cela : déjà, je ne coupe en réalité quasiment jamais de scènes à proprement parler, je remanie, je réécris, je condense, je réorganise, ce qui conduit parfois à dégraisser la moitié du matériel, mais les réelles coupes franches sont devenues très rares. Je n’ai pas de scènes supprimées, donc, à montrer… Il m’arrive en revanche de les réécrire de zéro quand je suis totalement passé à côté de leur angle (c’est justement le cas en ce moment où la v1 de la scène sur laquelle je travaille semblait tout droit sortie de Kaamelott – après un long moment très lourd dans l’histoire, je crois que j’avais besoin de légèreté, mais c’est totalement hors propos dans « Les Dieux sauvages »…), mais la fonction dans l’histoire reste. Je dois juste entièrement réécrire avec une mise en scène, un discours, une couleur différentes.

Ensuite, si ça a dégagé, c’est qu’il y a une raison. C’est que ça n’avait pas d’intérêt pour l’histoire, et, au final, c’est cela que je vise. On attribue à Bismarck que, pour continuer à respecter la loi et les saucisses, il ne faut pas voir comment on les fabrique ; je crois qu’on peut dire la même chose des romans… Si c’était pertinent, ça serait resté dans le bouquin. Comme ça ne l’est pas, je ne crois pas que ça le soit davantage en-dehors, et je trouve l’exercice, pour tout dire, un peu vain.

La seule exception que je ferais à cette règle serait pédagogique. Il pourrait y avoir de la valeur à montrer d’où l’on part et où l’on arrive, en étudiant presque phrase par phrase le raisonnement et les choix conduisant au résultat.

Mais en-dehors de ça, donc, je crains de devoir garder pour moi la scène à la Kaamelott des fromages bénis de Korig le fermier.

2024-04-07T20:09:03+02:00lundi 8 avril 2024|Journal, Technique d'écriture|Commentaires fermés sur Vous ne verrez jamais les scènes coupées
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