Juste une petite clarification sur le prix Exégète

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Donc, le prix Exégète 2016 est lancé, avec une belle sélection pour laquelle tu pourras voter, auguste lectorat. Je veux juste faire une petite correction en passant, parce que j’ai vu la confusion ici et là : je parraine le prix, mais je ne préside pas le jury. En fait, je n’en suis même pas membre, et c’est volontaire ; j’ai été appelé à y siéger mais j’ai (poliment j’espère) décliné.

La raison est toujours la même, j’éprouve des difficultés à me placer dans une situation de juge et partie à la fois. J’écris moi-même des bouquins (breaking news) et je ne veux pas me trouver dans une situation de « juger » ceux de mes camarades dans un tel contexte. (L’éditorial, c’est différent – la finalité n’est pas la même, et la direction d’ouvrage implique un échange pour la production d’un résultat, ce qui n’a rien à voir avec la critique littéraire ou le rendu d’un prix.) Par conséquent, je suis très honoré de parrainer cette édition, mais les décisions artistiques et esthétiques sont prises par le jury constitué autour de son fondateur, le Vil Faquin.

Après, cela ne concerne que moi. Il n’y a là aucune critique de mes camarades qui ont cette double casquette ; il s’agit seulement là de ce que je me sens de faire à l’aise, moi-même avec le for intérieur de mon âme personnelle. Je siégeais et critiquais quand je n’écrivais pas professionnellement.

Dans cinquante ans et avec cinquante bouquins de plus derrière moi, on en reparlera peut-être – mais pas maintenant.

Bonne chance à tous les finalistes ! 

2016-07-10T15:42:29+02:00mercredi 13 juillet 2016|Dernières nouvelles|Commentaires fermés sur Juste une petite clarification sur le prix Exégète

Les cinq règles de l’écriture par Robert Heinlein (1) : « Tu dois écrire »

Rappel : cet article fait partie d’une série programmée sur les règles de l’écriture de Robert Heinlein. Introduction générale et sommaire

« Tu dois écrire »

Celle-là semble évidente, genre, pour avoir fini un roman, tu dois l’avoir écrit, nan ? 100% des gagnants ont tenté leur chance, lawle ? C’est le prolégomène et l’introduction ?

Alors, oui, bien sûr, mais cela ne s’arrête pas là. L’écriture (et toute pratique artistique) n’est pas qu’une activité vague qu’il faut effectuer pour produire un résultat. C’est un muscle – tous les auteurs vous le diront. Et un muscle, tout comme l’exercice physique, nécessite deux choses :

  • Du temps,
  • De la régularité.

De la même façon qu’on ne court pas un marathon sans préparation, et qu’on ne se prépare pas sans y consacrer un minimum de sérieux, on n’écrit pas sans engagement ferme. Cela veut dire réserver du temps pour écrire. Et si le temps n’est pas disponible, cela veut dire tirer avantage de chaque fenêtre qui se présente pour noter une phrase, une idée, une réplique. Entre la personne qui n’écrit rien « parce qu’elle n’a pas le temps » et celle qui note cinq phrases tous les matins dans le bus, au bout d’un mois, la première n’aura toujours rien fait, quand la deuxième aura une courte nouvelle et, mieux encore, elle aura acquis de la discipline.

Car écrire, comme l’exercice physique, est aussi une habitude, qu’il est facile de lâcher et difficile de reprendre. Vouloir se « réserver » de longues plages horaires confortables est un objectif noble, mais n’écrire qu’avec ces plages à disposition est une pente glissante qui peut conduire à l’irrégularité, laquelle rend encore plus ardue la pratique. Il vaut mieux écrire une page par jour que sept pages sur un seul jour. L’écriture profite de la respiration, de l’inactivité, de la réflexion inconsciente, et donc du repos autant que de la production – tant que les deux sont équilibrés. Sans compter que forcer l’esprit à produire un important volume de pages sur une seule session engendre une pression plus ou moins consciente qui nuit à l’état d’esprit ludique qui préside le mieux à la création. Des objectifs plus raisonnables, mais réguliers, sont plus réalisables et donc plus agréables.

Beaucoup de jeunes auteurs (et de moins jeunes) désirent écrire mais ne le font pas, arguant de cent bonnes excuses comme la fatigue, le temps, la préparation. Mais, au bout d’un moment, il est toujours possible d’écrire une ligne. Une seule. Même si l’on ne peut rien faire d’autre lors d’une journée absolument pourrie, une ligne reste toujours accessible. Si vous ne faites rien d’autre, écrivez au moins une ligne. Il en restera toujours quelque chose. Même si c’est une ligne mauvaise au bout du compte – vous n’aurez plus à l’écrire, et cela vous libère pour la prochaine, qui sera peut-être bonne, elle.

Mais comment écrire de bonnes lignes sans la liberté et la régularité d’en écrire de mauvaises ?

Acquérez la discipline et l’habitude de produire. C’est la base avant de se soucier de savoir si la production est bonne.

Et certains arguent même que c’est la seule façon d’apprendre à produire de bonnes choses.

2025-01-15T08:46:43+01:00mardi 12 juillet 2016|Best Of, Technique d'écriture|49 Commentaires

L’Europe considère le registre ReLIRE (livres indisponibles) comme illégal

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Le ministère de la Culture après les décisions de l’avocat général (allégorie)

Okay, on est lundi et normalement c’était la suite du commentaire des règles de Robert Heinlein, mais la nouvelle n’attend pas (l’article d’aujourd’hui passera demain). Le registre ReLIRE, une monstruosité soviétique telle que seul l’État français sait encore en inventer, a été déclaré illégal par l’avocat général à l’échelon européen. Il reste que la Cour de Justice de l’Union Européenne doit encore rendre son jugement, mais elle suit très souvent les conclusions de son avocat.

Rappel : qu’est-ce que ReLIRE ? Un pillage en règle organisé par l’État et lancé avec l’argent du contribuable malgré les avertissements lancés par quelques collectifs, dont le Syndicat des Écrivains de Langue Française, ce qui a conduit à une initiative principalement lancée par Ayerdhal et Sara Doke. Avec le dispositif ReLIRE, les livres épuisés au XXe siècle pouvaient être réédités sans l’accord de leur auteur, lequel devait, pour s’y opposer, surveiller un registre tous les ans et signifier son refus (système d’opt-out). Ce qui va bafouer les droits des auteurs les plus élémentaires, à savoir : leur travail leur appartient et eux seuls peuvent décider ce qu’on en fait. (Voir cet article pour plus de détails.)

Le dispositif ReLIRE n’est donc pas mort et enterré, mais il a subi une blessure mortelle, et, si ce n’est pas encore fini, je danse sauvagement sur son corps. (Le verdict final de la Cour sera connu cet automne, et ensuite notre Conseil d’État devra statuer.)

Il est terrible et exaspérant qu’il ait fallu tant de procédures pour qu’une notion simple et inscrite dans la loi, le droit de l’auteur sur son propre travail, soit reconnue. Et prodigieusement scandaleux que des millions d’euros aient déjà été engagés, avec une incompétence proprement ahurissante (livres étrangers ou du XXIe siècle entrés dans la base, erreurs de couvertures, formalités humiliantes pour se retirer du dispositif, etc.).

Merci à tou.te.s les combattant.e.s (SELF, ADA(LR), Nitchevo Factory et Léa Silhol, Christian Vilá, Franck Macrez, j’en oublie tant…), à M. l’avocat général Melchior Watelet pour son intelligence et sa raison, avec une pensée émue et toute particulière pour Ayerdhal et ses combats continuels pour défendre les droits des auteurs.

Pour aller plus loin : deux articles d’Actualitté, l’excellent (et bien plus détaillé) debriefing de Léa Silhol, et les conclusions de l’avocat général, dans le texte.

2016-07-11T10:14:52+02:00lundi 11 juillet 2016|Le monde du livre|7 Commentaires

La face cachée de l’anthologie (café littéraire à ImaJn’ère 2016)

Patrice Verry, André-François Ruaud, Meddy Ligner, LD

Patrice Verry, André-François Ruaud, Meddy Ligner, LD

Lors du festival ImaJn’ère d’Angers, cette table ronde faisait participer André-François Ruaud, Meddy Ligner, mon humble moi-même et était animée par Patrice Verry.

Pour tout savoir sur le métier d’anthologiste (un métier d’anthologie, comme mon correcteur orthographique voudrait me le faire écrire) ; comment l’on construit ces ouvrages collectifs, comment les éditeurs travaillent, quel est le rôle exact du directeur d’ouvrage, c’est dans la vidéo ci-dessous, capturée et commentée par Justin Hurle sur Kulturopat.

2016-07-04T22:03:16+02:00jeudi 7 juillet 2016|Entretiens|Commentaires fermés sur La face cachée de l’anthologie (café littéraire à ImaJn’ère 2016)

Les cinq règles de l’écriture par Robert Heinlein (0) : introduction

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Auguste lectorat, ça fait longtemps qu’on se connaît (ou peut-être pas, auquel cas, coucou) : tu sais que l’été, j’aime bien faire une petite série d’articles un peu plus poussée que d’habitude, histoire de donner de te donner de la matière à réflexion pendant tes vacances. Nous avons fait deux séries de déclencheurs (ouane, tou), parlé de méthodes de productivité (il faudra que je mette un peu cette série à jour à l’occasion, d’ailleurs) ; pour cet été, du moins pour une partie de celui-ci, cela fait longtemps que j’ai envie de traiter et commenter les célèbres règles de l’écriture édictées par Robert Heinlein.

De toutes les règles, méthodes, dictons sur l’écriture, les cinq préceptes d’Heinlein sont probablement les plus connus, parce que ce sont aussi les plus simplement formulés. Mais cette apparente simplicité ne doit pas tromper : ces règles forment une base extrêmement solide pour l’approche de l’écriture et même de tout art, des observations fondamentales sans lesquelles rien ne peut se faire. Et, justement, cette simplicité appelle quand même aussi un peu de commentaire, histoire de ne pas tout interpréter de travers. Ou de développer.

Voici donc notre programme de l’été et, pour commencer, les cinq règles sont :

  1. Tu dois écrire. 
  2. Tu dois finir ce que tu as commencé. 
  3. Évite de réécrire, sauf si un éditeur te le demande. 
  4. Soumets ton travail sur le marché. 
  5. Maintiens ton travail en circulation jusqu’à réussir à le vendre. 
  6. [Bonus] : Écrire, c’est choisir (règle personnelle). 

Chaque règle liera vers son commentaire au fil de l’été, donc, auguste lectorat, tu peux d’ores et déjà te mettre cet article de côté pour référence ultérieure si telle est ta fantaisie.

  1. Traduction : Je suis libre et ce qu’importent les règles qui m’entourent. Si je les trouve tolérables, je les tolère ; si je les trouve trop détestable, je les enfreins. Je suis libre parce que je sais que je porte seul l’entière responsabilité de mes actes.
2019-06-07T22:43:41+02:00lundi 4 juillet 2016|Best Of, Technique d'écriture|11 Commentaires

La boîte à outils de l’écrivain : Scapple, un outil unique pour les réflexions libres et le mind-mapping

scapple

La cartographie mentale ou heuristique (le mind-mapping), c’est très tendance. À en croire ses plus fervents partisans, c’est la solution ultime pour mettre ses idées en ordre ; c’est même la seule manière d’ordonner ses idées, pour et même, pour prendre des notes, donner une conférence, apprendre un cours, obtenir la paix au Proche-Orient. Je disconviens respectueusement. C’est une technique utile pour regrouper des concepts voisins, pour détailler un sujet épineux, mais j’ai toujours préféré les plans hiérarchiques (je fonctionne par plans, c’est probablement le résultat de décennies d’apprentissage et de prise de notes selon cette méthode). Du coup, j’étais fort dépourvu quand la question fut venue : qu’utilises-tu pour cette technique ? Je reconnais son aspect fondamental pour beaucoup de monde, mais, n’étant que moyennement concerné (elle ne me sert que dans des cas très précis), je n’ai pas ressenti le besoin de creuser le sujet, et, dès lors : comment faire une recommandation ? XMind, Inspiration, yEd, Curio, Freemind, Mindnode, et leurs quelque quarante douze mille concurrents ?

Et puis il y avait Scapple. Scapple est un petit outil conçu par Literature and Latte, les sublimes auteurs de Scrivener, dont je ne peux cesser de dire suffisamment de bien. À première vue, Scapple me semblait trop simple, ou trop bancal : pas beaucoup de styles, encore moins de types de relations, une étrange façon de créer des liens entre bulles (glisser – déposer)… Mais Scrivener fait souvent le même effet à la première ouverture : sous-estimé, voire un peu abscons.

Scapple, c’est un peu la même chose : il cache un outil extrêmement flexible, très bien conçu, dont les limites sont justement étudiées intelligemment pour pousser l’auteur, non pas à tripoter des styles pendant des heures, mais à réfléchir. Scapple est un peu austère, et c’est le but : on n’est pas là pour coller des dessins et de jolies icônes, on est là pour jeter ses idées sur la feuille, dégager les relations entre concepts, voire établir une référence pour son histoire. Sur le projet actuel (la trilogie « Les Dieux sauvages »), j’ai au moins cinq ou six documents Scapple ouverts en permanence : les personnages, leurs relations, et même le plan des trois livres, annotés, de façon bien plus visuelle (surtout avec une foule de fils narratifs concurrents) et relationnelle qu’une bête liste de scènes.

Et surtout, c’est plus libre.Voici par exemple un petit morceau des relations politiques dans La Messagère du Ciel (livre I des « Dieux sauvages »), spoiler-free, teaser-full :

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Scapple propose un canevas vierge, sans limites, où il suffit de double-cliquer pour placer une bulle. Le logiciel se prête bien à une entrée rapide des idées, et ne les relie pas par défaut les unes aux autres (sauf si l’utilisateur le souhaite, avec un raccourci clavier). Pour créer et identifier des liens, comme dit précédemment, il suffit de déposer les bulles les unes sur les autres. En d’autres termes, contrairement à tous les autres logiciels de mind-mapping que j’ai testés, Scapple ne part pas du principe que l’on souhaite forcément relier les concepts les uns aux autres ; en d’autres termes, que l’on « épuise » un fil de réflexion avant de passer au suivant. Parce que, je ne sais pas vous, mais mon pauvre cerveau bordélique ne fonctionne pas de la sorte : un personnage me fait penser à son passé qui me fait penser à un événement historique qui m’amène à un fil narratif puis un autre personnage… De façon purement analogique et non ordonnée (sinon, je passe directement au plan hiérarchique). Scapple permet donc d’empiler réellement tout un tas d’idées sans lien les unes avec les autres, permettant de déduire les liens a posteriori – et c’est justement là, à mon sens, que se trouve l’essence de la cartographie mentale. 

La fonction qui tue, pour moi, dans Scapple, c’est la facilité avec laquelle on peut rassembler les notes sous une même bannière : il suffit de dessiner un cadre autour, et hop, toutes les bulles à l’intérieur sont considérées associées et bougeront ensemble dès qu’on déplacera ce cadre. Je n’ai sérieusement jamais vu de logiciel qui rende cette opération aussi simple et naturelle, alors que cela me semble pourtant fondamental, dès que l’on étoffe ses données et qu’on les ordonne. Mais aussi, le logiciel ne se limite pas à la cartographie mentale, et c’est agréable : un organigramme, voire un brouillon de chronologie, tout cela se fait très bien dedans aussi.

Scapple ne regorge pas de styles – quatre types de bulles, une poignée de relations (en gros, pointillé ou continu, flèche ou pas flèche), des couleurs basiques et le minimum en manière de formatage de texte – mais, encore une fois, il s’agit de jeter des idées sur la page virtuelle et de les classer de façon claire et fonctionnelle, pas esthétique. Il me semble qu’il fournit le bon équilibre entre fonctionnalités et simplicité. J’apprécie assez, dans ce genre d’outil, le confort qui consiste à me dire qu’il est inutile de chercher dix minutes comment faire un truc donné qui me servira une fois toutes les pleines lunes : Scapple ne le fait pas, point barre, et je peux assez facilement l’émuler de toute façon en trois secondes avec les outils qu’il me donne. Pour finir, Scapple se synchronise avec Scrivener : il suffit de cliquer-déplacer ses notes pour les voir magiquement transcrites dans le classeur de Scrivener.

Un avertissement important toutefois : pour utiliser Scapple avec profit, il est impératif d’apprendre deux raccourcis clavier qui sauvent, surtout quand on a l’habitude des logiciels de mind-mapping classiques et qu’on est perdu :

  • Pour relier deux bulles avec une flèche et non une ligne simple, maintenez Option sous Mac, Alt sous Windows, au moment du glisser – déposer (pour une relation bidirectionnelle, glissez – déposez une seconde fois en sens inverse) ;
  • Pour créer une bulle directement reliée avec une flèche à la précédente, le raccourci est Contrôle-Option-Commande + une flèche dans la direction où vous voulez créer la note (Contrôle-Option-Commande-flèche bas pour une bulle située en-dessous de la précédente, par exemple) sous Mac, Alt-Majuscule + flèche sous Windows.

En résumé, Scapple n’est pas tant un logiciel de mind-mapping que de mind-mining. On retrouve la philosophie de Scrivener qui consiste à ne pas contraindre l’auteur dans un mode de pensée prédéfini, mais à lui fournir des outils aussi flous, ou précis, qu’il le souhaite selon son mode de pensée. Et, quand un logiciel se targue de m’aider à réfléchir, c’est justement ce que j’attends : qu’il s’adapte à moi, et non l’inverse.

Scapple est disponible ici sous Windows et ici dans le Mac App Store (liens affiliés, n’oubliez pas de commander par la boutique pour soutenir le blog).

2019-06-07T22:44:01+02:00jeudi 30 juin 2016|Best Of, Technique d'écriture|11 Commentaires

Léviathan, la bande originale, première partie en vente !

lachute-points

Couv. Plainpicture / Bluegreen / M. Pitts

C’est un grand et beau jour, auguste lectorat : la bande originale tirée de la trilogie Léviathan, composée par l’illustre Jérôme Marie, est disponible à l’achat (et ce pour un tout petit prix : 3€ !).

Il s’agit de la première partie du projet, qui en contiendra entre 8 et 10 par tome. Cette première partie introduit le personnage de Michael Petersen, un père de famille sans histoire à l’exception du naufrage qui a coûté la vie de ses parents et dont il garde, depuis, un mélange d’attirance et de terreur envers l’océan… Et sa fête de départ un peu triste, car il part en Antarctique pour trois mois – un voyage qui va déclencher toute une cascade de terribles événements dont il sera le centre.

Chaque mouvement est assez long : ne craignez pas de payer 3€ pour un morceau de trois minutes vite oublié, on est bien au-delà, c’est de la grande et belle musique qui s’écoute à tête reposée et dans laquelle on voyage ! Lien direct pour l’achat.

Sinon, la page Facebook du projet se trouve toujours ici, n’hésitez pas à vous y abonner pour être informé des dernières nouvelles. Jérôme Marie compte publier un mouvement par mois.

https://soundcloud.com/circes76/leviathan-extrait-1

https://soundcloud.com/circes76/leviathan-extrait-2

2016-06-22T18:19:37+02:00lundi 27 juin 2016|À ne pas manquer|1 Commentaire

Les lycéens parlent des Imaginales sur leur radio (Schuman à Metz)

_Imaginales__2e_jour__Il_fait_encore_beau___Epinal____fantasy__livres__evenementLes lycéens de Schuman, à Metz, ont leur propre radio et ils ont consacré toute une section d’un de leurs derniers numéros aux Imaginales ainsi qu’aux finalistes du prix Imaginales des lycéens. J’y glisse quelques mots vers la fin, en rapport à Port d’Âmes et au festival (la section sur les Imaginales commence à 48 minutes environ). Merci à Aline et Lucie pour cette rencontre :

https://soundcloud.com/radioschumanmetz/radio-schuman-metz-s03e03

2016-06-14T10:51:51+02:00lundi 20 juin 2016|Entretiens|Commentaires fermés sur Les lycéens parlent des Imaginales sur leur radio (Schuman à Metz)

Imaginablues

Photo © Imaginales

Photo © Imaginales

Et voilà, on est rentrés, T’ENTENDS, et même le ciel a PLEURÉ de voir que c’était FINI, et qu’on PARTAIT, parce que c’était TROP BIEN, et qu’on est TRISTES, voilà. Oh, mec, just one year of love is better than a lifetime alone, juste quatre jours de festival c’est déjà bien, tu comprends, il y en a qui n’ont pas pu venir, alors sois content et arrête de nous faire baver. Mais BOUH, c’était une édition fantastique, alors on a le BLUES que ça soit fini, okay ? Même si nous sommes sur les rotules, mais c’est de la belle et bonne fatigue, genre t’as gravi les Andes à pied et là, BAM ! Le Machu Picchu dans ta face ! Tu peux COMPRENDRE ? Hein ?

Non, mais vraiment, sérieusement. Un temps splendide, plein de nouvelles additions (un village plus étendu et un nouveau dôme de la science, notamment), l’ambiance Imaginales chaleureuse qu’on retrouve à tous les niveaux, dans l’équipe, parmi les auteurs, avec les festivaliers, cette édition, des dires de beaucoup, était particulièrement belle. Si vous aimez l’imaginaire et que vous n’êtes pas venu-e parce que c’était « trop compliqué » ou « trop loin », vous avez raté un truc…

Si je ne fais presque jamais de comptes rendus de festivals, c’est parce que j’ai toujours peur d’oublier quelqu’un, de ne pas citer tous les beaux moments partagés, dans la fatigue du retour. Mais il y a eu chaque jour des moments spéciaux, réellement humains, de superbes moments drôles, fins ou juste gentils, que ce soit en débat, au détour d’un livre et surtout avec vous tous qui êtes venus en si grand nombre. Un immense MERCI, aux stagiaires de la Masterclass et à Jean-Claude Dunyach avec qui nous l’animons, à Damien Didier Laurent et au personnel de la bibliothèque, à l’organisation (Stéphanie Nicot, Stéphane Wieser, Elisabeth Del Genini, Arnaud Gentit, Flavie Najean, Marion Bailly, tous les animateurs – avec un salut particulier à Christophe de Jerphanion autour de la magie des bocaux à poisson -, traducteurs, tous les bénévoles, chauffeurs, employés de la buvette, de l’entretien, j’en oublie hélas sûrement), à tous les camarades en débat et au sommaire de l’anthologie, à son directeur et à son illustratrice (Jean-Claude Vantroyen et Hélène Larbaigt), à tous les autres croisés au hasard de la bulle, un grand bravo à Stéphane Platteau (coup de cœur cette année), merci aux JM (et évidemment à ma préférée d’entre eux), des bises à Sara Doke, Nabil Ouali, Estelle Faye, Sylvie Miller, Philippe Ward, aux Deep Ones, tous les autres encore, mes humbles salutations à James Morrow et Chris Priest que j’ai eu l’immense honneur d’accompagner cette année, aux éditeurs, aux libraires qui ont couru partout, à Simon Pinel de Critic qui m’a dirigé de jour en jour…

Et à vous tous, bien sûr, que j’ai eu le plaisir de rencontrer ou revoir, auguste lectorat de longue ou de brève date. Merci, d’être venus, de tenter un nouveau bouquin, de revenir prendre le suivant. C’est splendide de pouvoir partager des histoires, des frissons, des réflexions, des rires (et des horreurs) avec vous tou.tes.

J’en ressors avec des étoiles plein les yeux, une motivation remontée comme un coucou suisse et de nouveaux projets abordés lors de ce festival qui promettent de déboucher sur de très jolies choses. Dans les jours qui viennent, je vais répercuter sur Facebook quelques comptes rendus écrits par des gens meilleurs que moi pour ça, mais, pour commencer, je ne peux que vous recommander le très chouette vlog de Samantha Bailly qui retrace l’ambiance au jour le jour, entre autres le débat que nous avons partagé sur la professionnalisation de l’écriture :

Allez voir le reste et sa chaîne, c’est très sympa et très drôle sur la vie d’auteur !

Les présentations à jour de la Masterclass arriveront sous peu sur la page dédiée, et je vais répercuter aussi les tables rondes auxquelles j’ai eu le plaisir de participer. Les Imaginales sont terminées, mais on va rester un peu dans l’ambiance en attendant l’année prochaine !

MERCI !

vagabond-abientot

2016-05-31T19:13:45+02:00mercredi 1 juin 2016|Carnets de voyage|17 Commentaires

Pour avancer simplement sur son écriture

Ha, ha. Business. (Source)
Ha, ha. Business. (Source)

Un des commentaires les plus courants qu’on entend sur l’écriture, c’est : « J’aimerais bien, mais je n’ai pas le temps. »

Cela ne sous-entend pas forcément qu’il faut plus de temps, mais, en général, cela cache le problème suivant : j’aimerais des plages de temps plus longues – pour me plonger dans mon histoire, pour éventuellement me remettre en route après un long arrêt, et, évidemment, pour combattre la procrastination.

L’écriture, probablement plus que toute autre pratique artistique, est un travail de longue haleine, avec une visibilité sur les résultats quasi inexistante. Consommer un texte prend du temps : chaque phrase se lit une à une, chaque paragraphe contribue à former dans l’esprit davantage de sens, de mise en scène, d’action. Par comparaison, la musique est presque immédiate – une phrase musicale, une atmosphère s’assimilent en quelques secondes – et l’image pour ainsi dire instantanée.

Par conséquent, la récompense que l’on peut espérer de la création – c’est-à-dire, voir une partie au moins de son travail accompli – est très faible, là où le musicien entend rapidement si ce qu’il compose sonne, où le peintre voit tout de suite si son œuvre prend un chemin intéressant. On peut écrire un long moment sans tâter de résultat – il manque un retour, ou une boucle de rétrocontrôle positive, si l’on veut lorgner vers les neurosciences. C’est potentiellement décourageant ; c’est pourquoi tant de manuels et d’auteurs (dont ton serviteur, auguste lectorat) insistent sur la notion de discipline.

Je me faisais la réflexion, en composant la bande-originale de Psycho Starship Ramage, que je rencontrais moins de difficultés à me mettre dans l’état d’esprit conduisant à créer, à atteindre l’état mystique de flow. Pourtant, c’est un travail tout aussi complexe, ardu. Pour quelle raison la barrière paraît-elle moins haute ? Parce que la musique envoie un retour bien plus immédiat à son créateur : cela sonne, ou pas. C’est efficace, ou pas. Il faut tel effet en plus. Il faut altérer les basses. Il faut un renversement d’accords à tel endroit. Il faut une nouvelle ligne mélodique. Etc. La liste de choses à faire s’allonge sans cesse, une foule de petits problèmes à fouiller, triturer, que l’esprit a envie de résoudre.

Le lien avec l’écriture ? Hé, on peut hacker la discipline.

On conseille fréquemment, en productivité, de diviser une grande tâche ou un vaste projet en étapes élémentaires de moindre envergure afin de faciliter le progrès. Genre : au lieu de se dire « je dois lire ce livre », faire une liste comme suit : « Lire le chapitre 1. » « Lire le chapitre 2. » « Lire le chapitre 3. » etc.

Ça paraît débile. Ça l’est peut-être, même si l’expérience (et les neurosciences) tend à montrer qu’une tâche qu’on peut finir en un laps de temps modéré rebute moins l’esprit qu’une masse mal définie sur une liste. 

Pour quelle raison la majorité des auteurs tendent-ils à se précipiter pour laver la pelouse / étendre le chien / tondre le linge plutôt qu’à faire leurs pages ? Parce que ces tâches sont immédiatement accessibles et clairement délimitées avec un résultat très clair et identifiable : la pelouse brille, le chien est allongé, le linge est imberbe. Alors qu’écrire… Quand des pages sont-elles bonnes ? À quel point un personnage est-il suffisamment défini ? Quand sait-on qu’on est prêt à écrire ?

« Réfléchir à mon super roman » n’est pas une tâche clairement délimitée. « Composer une super ouverture » ne l’est pas non plus, mais le retour, le feedback sonore est immédiat, ce qui identifie mieux le point de départ, et soulève une foule de problèmes à résoudre ; la boucle de rétrocontrôle positif, ce feedback si difficile à obtenir en cours d’écriture, font avancer le projet.

Pour faire avancer un projet d’écriture qui rame, ou tout simplement pour se donner de l’allant, je crois qu’il suffit de se donner des problèmes à résoudre, tout particulièrement en phase de recherche et de construction. Plutôt que « réfléchir à mon intrigue », se prévoir de « réfléchir à mon héros » ; plutôt que « réfléchir à mon héros », se prévoir « décrire mon héros », « prévoir les qualités et défauts de mon héros », « réfléchir au passé de mon héros » ; plutôt que « réfléchir au passé de mon héros », se prévoir « quelle est la famille de mon héros ? », « d’où lui vient sa cicatrice cool au menton ? », « pourquoi a-t-il peur des iguanes ? »

N’importe quoi pour arriver à des tâches clairement définies et immédiatement accessibles, autant que décoller les bibelots et épousseter la moquette. L’esprit est naturellement attiré par des problèmes clairs qu’il peut résoudre. À chaque fin de session d’écriture, on tirera probablement profit de se choisir une nouvelle sélection de petits problèmes à résoudre la fois d’après. Cela réduit grandement la barrière d’entrée au travail d’écriture, et donc, la procrastination.

2019-06-07T22:48:03+02:00mardi 3 mai 2016|Best Of, Lifehacking, Technique d'écriture|13 Commentaires
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