Hibernation partielle et temporaire de correspondance [annonce de service]

© Antenne 2 / RTBF

Auguste lectorat, à travers les articles de productivité de ce blog, il reste en filigrane un domaine dont je me tiens usuellement loin, car je suis chroniquement en retard dessus, et c’est la correspondance. Par là, j’entends : les mails, mais aussi tout ce qui s’y apparente (et notamment ce cavalier de l’Apocalypse qu’est Facebook Messenger – rappel, on peut s’affranchir des apps Facebook en toute impunité). J’ai (je ne plaisante pas) fait des formations pour arriver à mieux suivre l’action, et j’ai les principes théoriques ; et fugacement, tel le changement climatique, j’arrive de plus en plus en souvent à rester à jour d’année en année. Mes excuses, constantes et confuses, pour la manière dont 4/5 de mes mails débutent (“héééé, désolé de répondre aussi tard, mais j’ai été submergé…”)

Franchement, ce n’est pas que je ne veux pas, je suis joie de recevoir des messages et d’entretenir le contact – si je pouvais, tel un écrivain rentier du XIXe, je passerais ma vie à écrire des mails et un paragraphe de roman chaque jour. Hélas, les dates de rendu sont ainsi faites qu’en ce moment, j’ai un peu le feu au lac, et plutôt de me dire que haha, oui, je vais réussir à tout faire dans le temps (bref) qui me reste, je vais m’efforcer d’être un peu plus sage, et admettre ma défaite temporaire (Mais ! Ce n’est ! Que ! Partie remise ! Spartaaaaaa). Ladite sagesse est probablement une conséquence positive du time-blocking : tu vois qu’il n’y a que 24h dans la journée, tu constates que tu dois en dormir 7 pour rester vaguement éveillé, manger pendant 2, etc… Eh bien, tu constates ce que tu peux faire, de manière réaliste. Et vu le rapport volume / temps / ambition (c’est un rapport à trois, ouais) d’écriture qu’il me reste, je dois, hélas, faire des choix.

Et c’est donc la mort dans l’âme et avec toutes mes excuses les plus navrées que je dois, en toute honnêteté, déclarer une banqueroute temporaire sur ma correspondance et une entrée partielle en hibernation. Je tiens absolument à terminer La Fureur de la Terre convenablement, à laisser suffisamment de temps en amont à ma directrice d’ouvrage et mon éditeur pour faire leur travail, et cela veut donc dire que je dois me lancer dans une dernière course de fond vers la ligne d’arrivée, avant de pouvoir refaire un peu mieux surface en 2019, tel Le Bateau. Et que donc, je dois choisir entre le four et le moulin, si possible sans me cramer dans l’un ni me faire broyer par l’autre.

En conséquence, voici ce que je vais assurer sans faute jusqu’à (à la louche) fin janvier : 

  • Assurer écriture et corrections La Fureur de la Terre, avant toute chose ;
  • Assurer bien entendu la production de Procrastination qui, moi vivant, ne sera jamais retardée, fichtre ;
  • Faire vivre le blog (du moins jusqu’à la déconnexion annuelle pendant les fêtes) ;
  • Faire coucou sur Facebook et Twitter ;
  • Surveiller ma correspondance pour répondre aux urgences (notamment professionnelles). Je ne disparais pas, hein. 

En revanche, voici ce que, à mon grand regret, je doute de pouvoir assurer fidèlement (enfin, ça va être encore pire que d’hab, arghhh) : 

  • Toute autre forme de correspondance. Notamment Facebook Messenger (probablement le pire moyen pour me joindre, d’ailleurs. Je pense qu’un pigeon voyageur avec une clé USB autour du cou a plus de chances de me trouver) et les demandes d’amis Facebook (je ne suis plus actif sur mon compte personnel depuis deux ans, uniquement sur la page, mais c’est bel et bien moins derrière. En même temps, vu le nombre d’idioties qui y sont postées, ce serait difficile d’en douter).

Si, donc, vous ne recevez pas de réponse de ma part, ce n’est vraiment pas que je vous snobe, c’est que je suis submergé, et plutôt que de vous le dire piteusement dans deux mois, je préfère vous le dire piteusement tout de suite, et avec un peu de chance, vous m’en voudrez moins. Toutes mes excuses, par avance, et mes immenses remerciements pour votre compréhension que, j’ai l’outrecuidance de le supposer, parce que vous êtes des gens bien, vous m’accorderez, enfin, je crois, sinon, j’ai encore plus de problèmes que prévu.

Désolé. Et merci. Pour me faire pardonner, un chat TROP MEUGNON (un peu une allégorie de moi en-dedans, en ce moment, d’ailleurs).

2018-11-22T18:10:22+01:00lundi 26 novembre 2018|Journal|Commentaires fermés sur Hibernation partielle et temporaire de correspondance [annonce de service]

Accéder à Facebook en mobilité… sans l’app Facebook (qui est le Mal)

Facebook, c’est probablement ce qui s’approche le plus d’un des cavaliers de l’Apocalypse, un autre étant Donald Trump, et… non, en fait, plus j’y réfléchis et plus a) c’est pas cool pour les cavaliers de l’Apocalypse et b) ils ne sont que quatre et y a largement trop de candidats aux postes par les temps qui courent.

Donc : parmi les comportements déloyaux et insupportables du réseau bleu, il y a celui de son application. L’application Facebook bouffe ta batterie (et tes enfants), pourrait bien écouter ton smartphone pour te “rendre service” (probablement le même raisonnement qui consiste à dire que la pub est “utile”), a longtemps joué un son inaudible en fond pour que l’app reste active (et donc collecte des données)… Facebook, c’est vraiment le mal, on a tout intérêt à revenir au bon vieux RSS pour organiser sa veille, mais bon, on n’a pas forcément le choix d’être dessus, pour diverses raisons. Prenons moi, par exemple, parce que je trouve que c’est un bon exemple, je ne suis pas du tout partial : s’il ne tenait qu’à moi, j’aurais #deletefacebook depuis au moins trois baux (pluriel d’un bail, on est d’accord) MAIS, auguste lectorat, tu t’y trouves, et je ne veux pas te laisser tout seul (ou, plus sérieusement, me couper de cet important canal d’échange où les conversations – chouettes par ailleurs ! – ont lieu).

Mais alors ? Comment s’affranchir, tel un beau timbre, de cette application démoniaque ? J’en parle, parce que c’est une astuce finalement assez mal connue, constaté-je, et donc, faisons-la connaître.

La version la plus simple : Facebook offre un site web mobile qui présente quasiment toutes les fonctionnalités de l’app… sans l’app. Il est donc entièrement possible de virer manu militari l’app de son téléphone, et d’accéder uniquement au réseau via son navigateur. (On peut, dans la foulée, virer cet étron de Messenger avec, dès lors qu’on ne veut pas avoir les notifications – et vous devriez les avoir désactivées depuis toujours, donc ça n’a pas d’importance – parce que le site mobile offre aussi accès à Messenger.) Pour un raffinement d’esthète, tous les navigateurs mobiles dignes de ce nom proposent d’ajouter un lien direct vers le site en page d’accueil : ça simule l’apparence d’une app, sauf que ! Non ! Haha ! Sous Safari, c’est dans la feuille de partage (capture d’écran par ici ou par là).

Raffinement supplémentaire : pour éviter les manipulations agaçantes et ajouter quelques fonctionnalités pratiques, il existe des apps qui se proposent d’encapsuler le site mobile de Facebook dans une app à part entière… mais qui n’est pas Facebook non plus. Sur iOS, j’utilise Friendly (lien d’affiliation) qui existe en version gratuite financée par la pub, ou sans contre un achat intégré modique (aussitôt acheté, parce que le but, c’est justement de s’affranchir de la pub). Pour info, Friendly propose aussi la même chose pour Twitter, ce qui permet de tout rassembler au même endroit. J’ai moins de griefs contre l’application mobile de Twitter, mais si jamais ça vient, je saurai quoi faire. Je suis sûr qu’il existe des tas d’autres applications similaires tout aussi bonnes, ainsi que sur Android, à vous de voir.

Un mot d’avertissement quand même : le générateur de code Facebook est associé à l’application mobile. Plus d’app, plus de générateur de code, ce qui peut compliquer votre connexion à de nouveaux appareils quand le réseau voudra bien s’assurer que vous êtes bien vous et pas un hacker qui dira à tout le monde comment il a gagné un Samsung Galaxy S-trente-douze en envoyant POUTINE au 7 20 20. En gros, il faudra demander tous ses codes de validation par SMS et non plus avec le générateur. Mais pour moi, ce petit désagrément (présent uniquement à la première connexion sur un nouvel appareil) en vaut très, très largement la chandelle.

2019-06-01T14:36:15+02:00mardi 20 novembre 2018|Best Of, Lifehacking|6 Commentaires

Internet et l’âge d’or de l’agitprop

L’article sur Internet et l’économie du scandale a généré un certain nombre de réactions positives (et en même temps assez désabusées), ainsi que des débats productifs sur : à quoi nous servent tous ces réseaux, en vrai ? En ce moment, tandis que j’écris allègrement La Fureur de la Terre en ne consultant mails et réseaux qu’une fois par jour, je n’éprouve absolument plus la compulsion de vérifier ce que je peux bien avoir raté dans le vaste monde ; au contraire, je savoure un silence tel qu’on n’en connaissait qu’en une ère pré-Facebook.

Cependant, encore une fois, il y a aussi de belles choses, bien sûr, à naître de ces lieux. Merci, sincèrement, auguste lectorat, d’en faire partie.

Mais les possibilités que ces médias œuvrent pour des fins néfastes semblent tellement prééminentes, surtout par les temps qui courent, qu’on peut s’interroger, au final, sur leur bien-fondé (même Mark Zuckerberg se pose la question, alors bon). Or, le fonctionnement réel de cette rhétorique du buzz, du “parlez de moi en mal, parlez de moi en bien, mais surtout parlez de moi” immortalisée par Léon Zitrone m’apparaît de manière de plus en plus limpide et, auguste lectorat, histoire de nous serrer les coudes le plus possible en cette époque de fake news et d’ingérences russes, permets-moi de te l’exposer telle que je l’ai comprise, histoire de partager un peu d’autodéfense mentale.

Comme exposé dans l’article précédent, l’exposition sur les réseaux sociaux – un canal aujourd’hui fondamental pour toucher du monde – est fonction, non pas de la qualité du contenu, mais de la quantité de réactions qu’il génère. Donc : plus il choque, plus il heurte, plus il s’adresse à un part reptilienne, viscérale, du public, plus il est susceptible de faire parler, d’être débattu, retransmis. C’est une bonne chose quand c’est une atrocité que le public doit connaître, un discours qui améliore le monde, une invention positive. C’est complètement stupide – et le système s’écroule littéralement – quand il s’agit de désinformation. Comme c’est d’actualité, prenons Alex Jones d’Infowars (non, pas de lien, mais si vous comprenez l’anglais, filer regarder cet épisode de Last Week Tonight pour en savoir plus), qui vient de se faire bannir plusieurs podcasts par Apple et Google pour ses discours incitant à la haine ; le lendemain, l’application idoine se retrouvait troisième des téléchargements de l’App Store d’iOS. La Terre plate, les antivax, toutes ces “doctrines” se répandent à la fois par auto-entraînement et par la quantité de réactions qu’elles génèrent. En résumé : plus c’est gros, plus ça fait parler, et au bout du compte, plus ça passe. C’est là-dessus que reposent les théories du complot – s’il n’y a pas de preuves, ça montre bien combien ils sont forts.

Or, c’est exactement la rhétorique de l’extrême droite américaine (que je n’appellerai pas alt-right, parce qu’un chat n’est pas une machine à laver), des masculinistes, de Donald Trump ainsi que de tous les rameaux putréfiés émanant du socle gangrené du gamergateJohn Scalzi l’explique parfaitement : le but n’est pas d’avoir raison, mais de semer le trouble, de faire perdre du temps et de l’énergie en sortant des grandes phrases toutes faites, des idées reçues que l’autre s’évertue à démonter pour la énième fois. C’est un jeu. Il s’agit de maintenir le plus longtemps possible l’engagement et la discussion, de focaliser l’attention. Et le “troll” n’a rien à perdre ; ceux dont l’existence dépend de ce dont on parle, si.

Ce qui m’épuise et m’inquiète, c’est de voir cette rhétorique se généraliser à des sujets bien plus bénins et à peu près dans tous les domaines – dès lors que l’on cherche à attirer l’attention. Encore davantage si l’on œuvre dans des domaines où la propension des gens à parler de vous peut se transcrire en reconnaissance, voire en revenu : d’où le succès d’un certain type de pose provocatrice dans les métiers médiatiques… Qui se rappelle Mickaël Vendetta ?

Mais attention, la mécanique ne s’arrête pas là. Car – et c’est là tout l’art de la chose – il faut ensuite entretenir le feu que l’on a allumé. Pour cela, il faut agiter les esprits, susciter la controverse, fédérer les “pour” et surtout chercher à accrocher les “contre”, pour leur brandir des interprétations juste assez fallacieuses de leurs déclarations en utilisant tout l’attirail rhétorique, comme le raisonnement circulaire, le biais de corrélation, l’appel au ridicule, prendre la partie pour le tout etc. (je vous remets le lien de Wikipédia sur les raisonnements fallacieux, qui est passionnant) C’est certain d’attirer l’attention de la cible, surtout avec une façade de cordialité, une véritable semblance d’appel au dialogue. Le débat s’installe, d’autres s’y invitent, et l’on obtient bientôt (dans le meilleur des cas) l’équivalent d’une réunion de la Cogip où personne n’a la moindre putain d’idée de ce qu’il fout là, mais que quelqu’un doit savoir ce qu’on pense parce que non, j’ai pas dit ça comme ça, et toi non plus, et la virgule, là, enfoiré, elle est passive-agressive, ou bien ?

En résumé :

Tout cela porte un nom (même s’il est polysémique, historiquement) : l’agitprop. Agitation et propagande. Ce qui est funeste aujourd’hui, c’est que l’agitation récompense et alimente la propagande en cercle fermé, grâce à cette immense caisse de résonance qu’est Internet.

Oui mais bon, d’accord. J’écris moi-même, là, un article sur ces sujets sur un blog dont la vocation consiste à être un peu lu. J’ai poussé des coups de gueule par le passé. Forcément, je vais vous dire que je suis fait d’un autre bois, hein ? Ben oui1. Mais surtout, en résumé : comment reconnaître un manipulateur d’un énervé ? 

Pour moi, la clé se trouve dans une parole (si ma mémoire est bonne) d’Orson Scott Card, qui dit en substance que tout le monde a une religion : il suffit de discuter avec la personne jusqu’à trouver le sujet qui déclenche sa fureur. Voilà sa religion. (Il s’y connaît en religion, le bougre, du moins une certaine forme d’icelle, en mode “tuez-les tous et dieu reconnaîtra les siens”2.) Un véritable énervé est énervé parce que je crois, au fond, qu’il est malheureux, et s’il est malheureux, c’est parce qu’il tient à ce qu’il raconte, qu’il voudrait un monde différent, honnêtement, venant de son cœur (que celui-ci soit bien ou mal placé) : et c’est peut-être à cela que se juge la sincérité. Ce n’est pas pour dire que la sincérité équivaut à avoir raison, bien sûr ; il y a beaucoup de racistes très énervés – mais c’est aussi, je crois, qu’ils sont très malheureux au fond d’eux-mêmes. (Et dans ce cadre, compassion, mais prison.)

Le véritable maître de l’agitprop, lui, s’en bat les gonades. Dans un débat ouvertement fallacieux, il conserve une mine affable ; il attend que son interlocuteur s’emporte et se discrédite ; il endosse tout et son contraire avec l’aisance de mues, tant que cela maintient le feu du débat, que le projecteur ne s’éloigne jamais trop loin de lui – voilà son vrai but, et Donald Trump nous a donné à tous une vraie masterclass sur la question. Je crois que c’est à cela qu’on le repère ; et c’est là que, plus que jamais dans notre économie de l’attention, il faut éviter de nourrir le troll, car il se nourrit réellement, au-delà de son ego, économiquement, des retombées qu’on lui octroie. Nous créons les Donald Trump du monde, nous attisons leurs flammes par nos outrages. Je pense très fort à Ayerdhal qui nous répétait souvent que « la fonction de l’écrivain est de faire en sorte que nul ne puisse ignorer le monde et que nul ne s’en puisse dire innocent” (Jean-Paul Sartre) ; il ne s’agit certainement pas de se boucher les yeux et les oreilles au monde, surtout alors qu’aujourd’hui, on dispose de davantage de manières de s’informer que jamais ; mais de combattre la bêtise par l’intelligence, l’ignorance par le savoir, et la colère – mais non pas celle de l’autre ; la nôtre, ce jaillissement de fureur viscérale, religieuse, cher à Card – par la création, la vraie, celle qui s’efforce sincèrement d’apporter de la valeur autour de soi par de l’authenticité, de la pensée, de la recherche, de la bienveillance, de la compréhension. (Ce que j’espère, humblement, avoir un peu réussi à faire ici.)

  1. Personnellement, je ne peux pas faire ce genre de chose : je perds mon calme beaucoup trop vite, parce que je me soucie de ce dont je parle. Les quelques articles vraiment polémiques du site (écrits avec honnêteté sur le moment, même si pas forcément avec intelligence, je ne le nie absolument pas) m’ont explosé à la gueule avec grande sévérité, me faisant clairement comprendre que je n’étais pas taillé pour être éditorialiste ; j’ai tout de suite envie de régler l’affaire avec un duel de tractopelles. C’est aussi pour cela que le site, je m’en aperçois après coup, s’est replié sur des sujets plus calmes, comme la technique littéraire. Je n’ai pas signé pour m’écharper.
  2. Oui, je sais que cette citation est apocryphe.
2018-08-20T08:14:01+02:00mercredi 8 août 2018|Humeurs aqueuses|3 Commentaires

Évolutions de la lettre d’informations (KWI) – important pour vos abonnements

Petite annonce de service et de maintenance : j’en parlais depuis un moment, et mes idées se sont à peu près décantées. Il est temps que la lettre d’informations du site (KWI) évolue… et surtout se simplifie grandement. Et après avoir réfléchi et regardé un peu ce qui se faisait ailleurs, je crois être parvenu à une solution convenable.

La situation actuelle (et pourquoi elle est confusante1)

La situation actuelle, disons-le franchement, est à peu près incompréhensible pour tout le monde. Actuellement, la lettre d’informations connaît deux “étages” :

  • Toutes les semaines, un résumé automatisé de l’activité du blog est envoyé à tous les abonnés ;
  • De temps en temps, j’envoie en plus une lettre personnelle pour signaler un événement majeur (la parution toute récente de Le Verrou du Fleuve, par exemple).

Or, on peut être abonné à l’un, l’autre, les deux, et typiquement, si on est abonné au premier, on l’est au second, mais pas inversement. Bref, on n’y pige rien, et je constate que pas mal d’abonnés à la liste s’en retirent deux semaines plus tard, probablement parce que les messages automatisés les gonflent, et je comprends tout à fait.

C’est un vieil héritage des toutes premières versions du site où j’offrais de suivre l’actualité des publications et/ou les expériences en temps réel du blog, pensant que si l’on était intéressé par les secondes, on l’était par les premières mais que l’inverse était certainement faux. Des années de blogging et aussi, il faut bien le dire, l’évolution de mon activité d’auteur m’ont donné tort – on est très rarement intéressé par les premières seules.

Donc, on va simplifier tout ça.

My Master Plan

M’inspirant fortement de ce que fait David Sparks, je projette d’unifier ces deux contenus en une seule lettre mensuelle plus personnelle. Elle proposera deux choses :

  • Un aperçu un peu plus détaillé de ce sur quoi je travaille, de l’endroit où je me trouve, etc. Des choses que je partage assez rarement sur le site, finalement, mais que je me sentirais plus à même de partager dans le contexte un peu plus personnel du courrier électronique. Une sorte d’aperçu des coulisses, en gros – si vous me faites le plaisir de vouloir recevoir mes actus dans votre boîte de réception, le moins que je puisse faire, c’est ajouter un peu de valeur !
  • Un résumé mensuel des articles les plus importants du blog, pour vous assurer que vous n’ayez rien raté (avec les vicissitudes des réseaux sociaux).

Et si je veux continuer à recevoir le blog plus régulièrement ?

Ma foi, vous avez bien raison, et tout le monde devrait suivre votre exemple. Vous êtes certainement très beau ou belle. Choisissez, je suis pas sectaire. Bref.

Il existe déjà moult canaux pour ce faire :

  • La page Facebook, évidemment – pour bien recevoir les notifications à l’heure, n’oubliez pas de cocher “Voir en premier” dans les paramètres de votre abonnement à la page (voir ci-contre) ;
  • Twitter – mais c’est volatil, je sais ;
  • Le flux RSS – oui, ça existe toujours et c’est vachement pratique ; je m’y suis récemment remis et je prépare une petite série d’articles sur les chouettes manières de s’en servir pour rester informé sans la bulle de filtrage des réseaux sociaux.

Et si vous voulez continuer à recevoir le blog par mail ? Je sais que quelques personnes sont attachées à cette fonctionnalité, or il me semble que ce sont plutôt des personnes douées techniquement. La solution consiste typiquement à convertir le flux RSS du site ( http://feeds.feedburner.com/lioneldavoust ) en alertes courriel. Deux solutions pour ce faire :

  • Utiliser un service type Blogtrottr (entrez l’adresse du flux à gauche, votre adresse à droite, et c’est parti) ;
  • Ou, plus technique, un service type IFTTT / Zapier (justement pour les plus technophiles d’entre vous) qui fasse la même chose (des tas de recettes disponibles peuvent même brancher le flux directement sur votre plate-forme de lecture préférée, type Instapaper ou Pocket par exemple).

J’espère que cela rendra les choses plus simples et intéressantes pour tout le monde. Mais n’hésitez pas, si ces perspectives vous hérissent, à le signaler en commentaires. Rien n’est fait, et si ça ne plaît à personne, je ne fais rien, hein (une activité toujours séduisante, bien entendu).

  1. Du verbe confuser. Ben quoi ?
2018-03-25T19:51:13+02:00lundi 26 mars 2018|À ne pas manquer|2 Commentaires

Blogueurs, twittos, fans de réseaux sociaux : Parler des livres autrement ? [café littéraire aux Imaginales 2017]

Photo © ActuSF

Ainsi que j’en ai parlé quant à la petite réorganisation du blog, j’ai déporté les chroniques sur les réseaux sociaux seuls et cela me laisse donc le loisir de rattraper des choses que je dois poster depuis des mois… et parmi celles-ci, il y a quelques entretiens et cafés littéraires captés en festival. Notamment celui-ci où, ça tombe bien, on parle de réseaux sociaux dans le cadre des livres aux Imaginales 2017, avec Samantha Bailly, animé par Christophe de Jerphanion.

La captation est réalisée par ActuSF, et le débat peut être écouté ou téléchargé librement sur cette page.

2018-01-28T15:18:57+01:00mardi 6 février 2018|Entretiens|1 Commentaire

Note de service sur la synchronisation des commentaires

Howdy hey ! Ce blog présente depuis des années un système que l’univers entier m’envie (rien que ça) (alors que je n’y suis franchement pour rien) : les commentaires sont synchronisés avec Facebook (ooooh). J’avais expliqué comment faire ici.

Sauf que le développement est un monde cruel et sans pitié, et que l’extension WordPress employée, Add Link to Facebook, a été laissée en friches par ceux qui l’avaient achetée, ReadyGraph – lançons-leur donc des tomates tellement génétiquement modifiées qu’elles en ont la peau dure comme des boules de pétanque. Ce qui devait arriver arriba riba, et les changements de Facebook l’ont rendue incompatible. RIP.

En attendant que de bonnes âmes la clonent pour la mettre peut-être à jour, j’utilise à présent Social Networks AutoPoster (SNAP), disponible ici (une extension partiellement commerciale, ce qui devrait permettre une meilleure pérennité).

Cela entraîne toutefois quelques changements dans la synchronisation des commentaires, car on n’a rien sans rien ma bonne dame (je vous parle souvent sur ce blog, ma bonne dame).

  • Les commentaires sont importés de Facebook, mais pas exportés, ce qui signifie que la discussion complète se trouvera toujours ici, et non sur Facebook, qui de toute façon veut manger vos enfants (et vos données) ;
  • On y gagne un import des réponses sur Twitter, mais faut voir si c’est utile à l’usage et si ça ne confuse pas plus qu’autre chose.

Ne soyez donc pas surpris si, à l’usage, vous ne voyez plus les commentaires exportés sur les réseaux, c’est ainsi (ou un fa, je suis pas difficile).

 

2017-10-03T12:21:35+02:00mardi 3 octobre 2017|Dernières nouvelles|2 Commentaires

Annonce de service : conversion du profil Facebook en page

Cliquez pour agrandir. Sérieusement.

Cliquez pour agrandir. Sérieusement.

La réflexion entamée la semaine dernière sur l’usure lente causée par la modération de ce fantastique espace de discorde qu’est Internet (et la constatation que je me bats avec le problème depuis au bas mot quatre ans) mûrit donc en quelques décisions et changements d’envergure au cours des semaines à venir. Merci à vous tous, vraiment, pour vos commentaires et messages de soutien, pour vos retours d’expérience, et pour vos propositions de solutions.

La discussion a fait naître le principal problème : c’est Facebook. Sans entrer dans des détails de technicité, mon profil est public car il est semi-professionnel et c’est nécessaire pour l’intégration des commentaires avec le blog (point indispensable pour fédérer les discussions). Ce qui attire tout un tas de trolls et complique même la sémantique de la modération (l’expérience prouve que certains mal-comprenants ne saisissent pas que des règles puissent s’appliquer sur un profil personnel). Et, aussi, je vais être candide : cela me complique la vie (ainsi que celle d’amis proches) en brouillant les distinctions entre vie privée et vie publique.

La première mesure effectuée hier est que, dorénavant, mon contact public sur Facebook ne sera plus un profil personnel mais une page. Pas d’inquiétude, cela ne change rien dans le ton (qui est de toute façon celui du blog, lequel, si telle chose existe, est plus “officiel” encore et ça ne m’empêche pas de poster des lolcats since 2006). Mais cela ouvre tout un tas d’outils de modération dont j’ai à présent besoin, et clarifiera aussi pour les nouveaux venus ce qui se passe où. Ce sera dorénavant cette page, qui a commodément la même adresse qu’avant, qui sera ma tête de pont sur Facebook.

Voici donc ce qui va se passer / ce qu’il faut faire de votre part :

Nous sommes déjà amis Facebook : normalement, vous n’avez rien à faire. Facebook propose commodément un outil de transfert et celui-ci, effectué hier, s’est normalement passé sans accroc. Vous êtes donc ajouté.e à la page sans action de votre part et c’est là que l’activité se poursuit.

Vous êtes abonné.e Facebook, mais nous ne sommes pas amis : attention. Apparemment, les abonnés ne sont pas transférés. Il faut donc que vous “aimiez” de vous-même la page (si vous êtes abonné, je suppose que ça vous intéresse, donc je ne me sens pas ouvertement putassier à vous le proposer).

N’oubliez pas d’activer les notifications de la page, car, nous le savons, Facebook ne vous montre pas tout le contenu auquel vous êtes abonné, notamment les pages. Pour cela, pointez (sans cliquer) sur le bouton “J’aime”, un menu apparaîtra pour vous proposer de recevoir les notifications. Sinon, abonnez-vous à la newsletter, ça restera entre nous et on fera ensemble la nique à Mark Zuckerberg.

Le compte personnel sera remis à zéro et désactivé sous quinzaine. J’insiste sur le point suivant : ne vous sentez pas floué si je vide entièrement ma liste d’amis, je ne vous ferme pas la porte au nez ; je remets tout à zéro dans un premier temps pour séparer le public du privé. De toute façon, il y a de fortes chances que le compte personnel soit une coquille vide peu active, puisque je suis surtout sur Facebook pour échanger avec toi, auguste lectorat, et pas jouer à FarmVille. (Y en a qui jouent encore ?) Comme dit plus haut, je passerai le plus clair de mon temps sur Facebook présent sur la page.

Et voilà. Pour information, la deuxième action sera une remise à plat des catégories du blog, qui partent dans tous les sens depuis, quoi, dix ans maintenant depuis MySpace ? (Merci à ceux qui m’ont rappelé ce point, lequel est, en somme : franchement, c’est pas clair. Et je suis d’accord.) On va clarifier tout ça.

2016-05-04T08:44:30+02:00jeudi 5 mai 2016|À ne pas manquer|2 Commentaires

Usé par les réseaux

je-trolle-chez-toiLa capture d’écran de droite n’est qu’un exemple parmi beaucoup trop d’autres que je reçois en ce moment. (J’aurais pu laisser le nom en clair, vu que mon profil Facebook est public, mais je ne suis pas du genre à lancer des chasses aux sorcières. On appréciera quand même le mec qui vient troller chez toi sans te connaître, puis, quand tu le rappelles à l’ordre – parce que tu es quand même chez toi -, te bloque en se drapant dans sa dignité blessée.)

Auguste lectorat, tu auras peut-être remarqué un léger changement de ton en ces lieux depuis un ou deux mois. Peut-être un peu plus distant, formel. Ce n’est pas un hasard : je fatigue. L’ambiance sur les réseaux sociaux ces temps-ci me semble fréquemment, disons, regrettable ; la tendance au commérage de l’être humain s’y trouve tristement magnifiée, certains derrière des écrans se sentent pousser des ailes d’audace qu’ils n’auraient jamais face à face. Heureusement, il y a aussi des moments de grâce, parce que, auguste lectorat, tu es beau ; et des tas de jolies choses, de gentillesses pour lesquelles je te remercie profondément, vraiment – espérant être à la hauteur.

Qui ne veut pas être brûlé n’a qu’à pas jouer avec le feu ; j’en ai bien conscience, et si certains articles suscitent l’ire, c’est aussi qu’ils sont sujet à de hautes controverses. Normal. Néanmoins, depuis un an, la proportion de commentaires haineux et insultants que je me retrouve à modérer sur les réseaux sociaux dépasse la mesure de ce que je suis prêt à tolérer dans l’exercice naturel de mes fonctions (c’est-à-dire, en n’étant pas payé pour ça). Le blog ne pose aucun problème : maître de mes lieux, je supprime à tour de bras sans état d’âme.

Je pourrais me consoler en me disant que cela reflète d’autant l’accroissement d’un potentiel auditoire, mais je ne me flatte pas d’une telle importance – les statistiques de lecture affirment le contraire, puisque notre époque est faite de buzz, de communications virales, de réactions instinctives à chaud sur le titre d’un article, il ne s’agit pas d’auditoire mais de passages épisodiques qui parasitent sans rien apporter à personne ; d’ailleurs, certains commentaires extérieurs à la communauté habituelle prouvent de plus en plus fréquemment que leurs auteurs n’ont pas lu ce qu’ils commentent. Je constate également que les actualités sur les parutions suscitent peu d’intérêt et de partages, et que les articles fouillés, comme le diptyque (1, 2) sur la gestion des mails de la semaine dernière, font fréquemment des bides. Que cela n’intéresse personne n’est pas grave en soi – ce qui l’est, c’est le temps que je passe à les écrire en me trompant visiblement d’auditoire. Je m’interroge aussi sur ma communication relative à mon actualité – ça ne soulève guère l’enthousiasme. Veux-tu bien m’aider, auguste lectorat, et me dire ce que tu aimerais voir ? Comment rendre ces informations plus intéressantes ?

J’ai toujours dit que j’arrêterais ce blog s’il ne m’amusait plus, et, sous sa forme actuelle, je commence à me lasser de ne pouvoir aborder un sujet un tant soit peu sensible sans devoir faire ensuite de la modération chirurgicale, en particulier sur Facebook. (Les commentaires étant jumelés entre le site et Facebook, où se déroule le gros des conversations de nos jours, mon profil est obligatoirement public pour respecter, paradoxalement, la vie privée de tous – il est manifeste que les posts sont publics, et donc qu’on doit faire attention à sa parole ; hélas, ça attire tout un éventail d’abrutis, comme le spécimen pointé plus haut.)

Il est donc possible que des choses évoluent par ici. Je tiens à ce mode d’interaction avec tout le monde, je tiens à l’habitude, tenue depuis quatre ans presque sans interruption, de proposer du nouveau chaque jour ouvrable ou presque. Je refuse de laisser une poignée de mal-comprenants me pourrir la vie, mais les choses atteignent un stade où il faut trouver de nouveaux modes de fonctionnement pour ne pas perdre joie, bonheur et lolcats. Pour l’instant, donc, le ton devient un peu plus distancié et se tient sciemment à l’écart de tout terrain miné, le temps que j’aie réfléchi à la question. Qu’est-ce que j’offre ici ? Pourquoi ? Pour quel auditoire ? Le temps est probablement venu de structurer un peu le côté auberge espagnole des débuts (qui remontent à MySpace, olol).

Il est probable que je passe mon profil personnel Facebook en “page officielle” sous peu. J’y ai toujours rechigné, parce que j’aime la proximité que procure un profil personnel, et l’aspect “page officielle” comme “site officiel” pourrait laisser entendre que certains voudraient en ouvrir des non-officiels, ce qui, quand même, nous ferait tous bien marrer. Mais Facebook a retiré les outils qui permettaient d’ouvrir l’audience à tous tout en fermant les commentaires aux extérieurs. Je crains qu’il ne me faille faire comme beaucoup de mes camarades l’ont déjà fait (et je les comprends), à savoir une page publique et un profil personnel réduit, pour clarifier les intentions. Cela n’empêchera pas la page publique de conserver le même ton qu’ici, et de vivre autant que mon profil actuel.

En tout cas, si cette crainte devait se soulever : non, je ne cesserai pas de proposer du contenu relatif à l’écriture. Ce sera peut-être appelé à muter, toutefois. Il y a, avec deux camarades pour qui j’ai beaucoup d’estime et d’amitié, un super projet dans les cartons à ce sujet. Sortie prévue en septembre – mais nous en dirons davantage quand nous aurons accumulé assez de matériel. Surprise !

2016-05-31T18:36:27+02:00mercredi 27 avril 2016|Journal|130 Commentaires

La routine des petits métiers parisiens

plonk-replonk-c19d-diaporama

Plonk et Replonk, des gens de goût à visiter de toute urgence

Parce que tu es grand, auguste lectorat, et que mon mur Facebook est public, et qu’il est dommage de ne pas en faire profiter davantage le monde :

2016-02-17T11:29:44+01:00jeudi 18 février 2016|Expériences en temps réel|1 Commentaire

Facebook décide ce que vous voyez, ce que vous lisez

Cher Facebook,

L’article que vous censurez est un essai PHILOSOPHIQUE sur une guerre FICTIVE en FANTASY. Il n’a strictement rien de dangereux. C’est comme censurer des articles sur Le Seigneur des Anneaux parce que vous redoutez le terrorisme orc.

Je ne sais pas si je dois me sentir outré ou honoré, ou si même, conformément aux illustres précédents établis par l’Inquisition, c’est le début de la gloire, mais c’est en tout cas une preuve certaine de stupidité : l’édito de la semaine dernière “Pourquoi je vous parle de guerre” – qui parle sous l’angle philosophique et littéraire d’une guerre fictive influencée par l’Antiquité gréco-romaine (une actualité qu’on ne qualifiera pas exactement de brûlante) – a été censuré par Facebook.

censure-facebook

Je vais être honnête : en réalité, je ne me sens ni outré ni honoré, ni insulté ni en colère. Je me sens inquiet, car cela démontre une fois de plus et s’il le fallait encore combien les systèmes automatiques de détection de contenu sont inefficaces et inadaptés. Combien, de plus en plus, nous abandonnons l’usage de notre esprit critique à des robots. Problème qui concerne le web tout entier, avec l’exemple de la Grande-Bretagne et ses filtres nationaux, ce que l’on veut importer chez nous.

Mais, en l’occurrence, il s’agit de voir combien les réseaux sociaux sont maîtres du contenu qu’ils fournissent, combien ils sont capables de modeler ce que vous voyez, contrôlent votre accès à l’information – on parlait du racket de la promotion des messages sur le flux d’informations, il y a maintenant par exemple la capacité de modeler votre humeur, ainsi que l’a révélé cette expérience de Facebook qui a fait scandale. Aujourd’hui, ce sont encore des systèmes automatiques de détection hautement imparfaits. Mais demain ? Et même, à mesure que les algorithmes s’améliorent et aident à filtrer plus efficacement ?

Le dernier épisode de Person of Interest mettait en scène une entreprise leader sur le marché des moteurs de recherche qui avait passé des accords secrets avec des entreprises pharmaceutiques. Certains utilisateurs dépressifs, s’ils cherchaient des informations sur le suicide, se voyaient proposés des pages les poussant subtilement plus loin dans leur trouble, afin de leur vendre par la suite des antidépresseurs. Ce n’est pas de la science-fiction : c’est entièrement du domaine du réalisable aujourd’hui.

Je ne suis qu’un auteur de fantasy et de thriller. Par essence, je parle de fiction sur des lieux, sur des gens qui, dans la plupart des cas, ne pourraient même pas exister dans notre monde. Personnellement, je suis par ailleurs capable d’aller chercher et croiser des informations impartiales, de me documenter. Je ne m’inquiète pas de mon cas. Je m’inquiète, comme tout le monde et ce n’est pas nouveau, pour l’esprit. Si un auteur comme moi, infinitésimal dans le grand ordre des choses et même de la littérature française, inoffensif par essence, peut être ciblé de la sorte, que dire des controverses du monde réel, non symbolisées, non métaphorisées par la fiction ? Que penser des échanges d’idées, de visions politiques, des actualités réelles et brûlantes ?

Il faut tordre le cou à l’idée que les réseaux sociaux commerciaux sont neutres, qu’ils sont des tuyaux “stupides” délivrant le contenu qu’on leur demande. Cela, c’est l’idée de neutralité du Net, un concept essentiel lui-même battu en brèche à l’heure actuelle (voir les censures du web qui s’installent discrètement).

Facebook et les réseaux semblables n’ont même pas eu besoin de nous séduire : poussés par le besoin humain de créer du lien, fascinés par les réelles possibilité de communication qu’ils offrent, nous nous jetons dans leurs bras, leur donnons nos informations, leur faisons confiance, leur tendons les poignets pour leur remettre notre sort, comme on le fait d’une religion, d’un pouvoir, d’une autorité. Parce que nous communiquons de chez nous, de nos terminaux, nous croyons bénéficier de la même impunité et de la même intimité. C’est évidemment faux. Oui, c’est un outil pratique, mais, comme tout outil, il convient de le dominer et d’en contrôler l’usage. Qu’il ne devienne pas essentiel et unique. Que faire ? Peut-être commencer par se réinventer en ligne.

Il n’est de plus insidieuse tyrannie que celle qui prétend agir en votre nom, pour votre bien, et c’est ce qui s’installe. “En échange de la paix intérieure, remettez-nous votre liberté et nous ferons le travail à votre place” – un marché faustien paradoxal, car religieux à l’origine. C’est aussi ce dont je parle avec Évanégyre et l’Empire d’Asreth. J’aimerais pouvoir prétendre que c’est pour cela que l’éditorial a été censuré, mais il ne faut jamais attribuer au conspirationnisme ce que la bêtise pure explique parfaitement bien.

Cela ne veut pas dire que les manipulations ne finiront pas par s’institutionnaliser une fois que les gains envisagés seront supérieurs aux pertes. “Si c’est gratuit, c’est vous le produit.”

asrethouakbar

2015-03-04T19:14:10+01:00mercredi 4 mars 2015|À ne pas manquer|28 Commentaires

Titre

Aller en haut