La photo de la semaine : Je jure que ça n’est pas Tristram
Vous les entendez, les arpèges à la douze cordes… ?
Vous les entendez, les arpèges à la douze cordes… ?
C’est donc le mois de l’imaginaire en ce moment, et belle nouvelle, le magnifique recueil de Bruce Holland Rogers Vingt-huit Façons de tomber dans le ciel (full disclosure, que j’ai eu l’honneur de traduire) est à présent disponible en numérique :
Il fait partie d’une sélection de trois titres réédités en numérique par Gephyre pour l’occasion, avec Noemy dans la brume, d’Alexandra Fresse et Ce que le destin nous refuse, de Bénédicte Coudière (finaliste prix Imaginales; sélection prix Escales littéraires Vendée).
Ces livres sont évidemment disponibles sur toutes les plate-formes (mais privilégiez si possible l’achat direct à l’éditeur !).
La nouvelle est tombée pendant ma longue déconnexion d’été, et c’est important de s’en faire l’écho.
Les éditions ActuSF étaient un repère majeur du paysage de l’édition français : vingt ans d’existence, construites autour du site du même nom, qui ont sans relâche poussé la fiction francophone (Morgan of Glencoe, Estelle Faye, Isabelle Bauthian, Katia Lanero Zamora et tant d’autres) tout en réalisant un énorme travail patrimonial (Je suis Providence, l’énorme biographie de Lovecraft par Joshi ; les actes des colloques universitaires des Imaginales…) et de traduction (Aiden Thomas, Robert Heinlein, Megan Lindholm, G. R. R. Martin hors « Game of Thrones »…)
Les formules habituelles couramment employées dans ce genre de situation, « tragédie », « séisme », bien que totalement vraies, ne peuvent rendre justice à la chose ; ActuSF, c’est de la fiction adulte, jeunesse, et young adult, des essais, des anthologies mais aussi tout un volet de la collection poche Hélios, presque1 400 titres. Toute une équipe éditoriale et toute une écurie d’auteurs et autrices, à qui j’exprime bien évidemment tout mon soutien, mais on va être clair, ça doit leur faire une bien belle jambe, parce que fait chier.
La fermeture d’ActuSF met en exergue les profondes difficultés de notre secteur – l’édition francophone indépendante d’imaginaire. Quand on explique que l’édition peut être très difficile, que quand on en parle, il faut distinguer les groupes multinationaux des indépendants, voici pourquoi c’est important. Quand on milite pour défendre la littérature francophone et donc évidemment les maisons indépendantes qui la promeuvent, voici pourquoi c’est important. ActuSF faisait partie des maisons qui donnaient régulièrement leur chance à de jeunes auteurs et autrices, à des projets sortant des sentiers battus.
C’est aujourd’hui un bastion d’une création vivace et originale qui s’éteint.
Je suis très triste, mais je vous avoue que je suis aussi en colère quand je pense aux réflexions ignares qui passent constamment sur les réseaux concernant par exemple les réalités de nos métiers ou l’exigence que représente la défense d’une littérature francophone originale. Voici. Pourquoi. C’est. Important.
Comme souvent, Bleuenn Guillou a frappé le clou sur la tête (hit the nail on the head, j’fais ce que je veux), avec un thread court qui va droit au but :
Ah ouais, et puis c’est le début du mois de l’imaginaire, là. Désolé, mais la fermeture d’ActuSF c’est la réalité du terrain ; alors on se bouge collectivement pour de belles initiatives autour de nos genres et, surtout, de la création originale en se rappelant qu’en France2, on fait de superbes choses.
Dans l’intervalle, vous avez une ultime chance d’aider les éditions ActuSF en faisant une commande massive3.
Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « s08e02 Écrire le sentiment et l’émotion« .
Écrire l’émotion et le sentiment au-delà des bouleversements et des chocs constitue un exercice délicat où l’équilibre et l’adresse sont souvent subtils. Quelles astuces et techniques pour raffiner l’aspect émotionnel de son histoire ?
Estelle remet en avant le vieil adage du « show, don’t tell », mais le pousse plus loin encore en proposant de tisser les émotions des personnages dans la narration même et la voix du récit. Mélanie aime la narration à la première personne pour l’immédiate accessibilité du sentiment, qu’elle aborde et ressent comme une actrice ; elle met par ailleurs l’accent sur l’irrationalité que peuvent présenter les réactions humaines, ce qui offre de l’intérêt et de l’inattendu. Lionel met l’accent sur l’expression personnelle du ressenti du personnage dans le moment idoine de la narration davantage que sur l’émotion ressentie elle-même, et rappelle que la dramatisaton même du sentiment peut constituer un puissant levier narratif.
Références citées
- Flaubert, Madame Bovary
- H. V. Gavriel
- Star Trek: Picard, série d’Alex Kurtzman
- Les chats
Procrastination est hébergé par Elbakin.net et disponible à travers tous les grands fournisseurs et agrégateurs de podcasts :
Bonne écoute !
Mickey non inclus.
Le podcast La Voix des livres était au festival Étrange Grande (c’est évidemment une excellente idée) et a assisté à notre table ronde sur Tolkien avec Anne Besson, Pauline Loquin et moi-même, animée par Stéphanie Nicot. On parle de l’œuvre, de son influence sur le champ de la fantasy, des continuateurs, des défis de traduction et du placement inévitable des auteurs et autrices d’aujourd’hui vis-à-vis du maître.
La table ronde peut être écoutée / téléchargée ici, dans votre lecteur de podcast préféré ou bien directement là-dessous. Merci au podcast La Voix des Livres pour cette captation ! Et il y a plein d’autres choses à voir dans les archives autour du super festival Étrange Grande.
Hé, auguste lectorat ! Tavu, j’ai pas disparu, j’ai promis que je reviendrais. Et, après un nombre certains de pérégrinations, me voici de retour à Melbourne, posé pour reprendre des activités (semi) normales, soit, typiquement, enquiller la longue et dernière ligne droite de « Les Dieux sauvages » V, La Succession des Âges.
J’avoue qu’après plusieurs années à vivre entre deux hémisphères (Melbourne, c’est à 17000 km de Rennes, à la louche), la perspective de boucler enfin cette longue transition, retardée en outre par les deux ans de COVID, est un énorme soulagement. Le container transportant ma vie matérielle a quitté Singapour (jusqu’ici, tout va bien) pour arriver chez nous le 15 octobre, sauf attaque de megashark, ce qui marquera enfin mon établissement à demeure (son arrivée, pas le megashark), même si j’ai déjà quitté administrativement le sol français, et que je découvre avec ébahissement (non) combien en France, on complique de façon proprement criminelle la vie des auteurs (il est plus simple pour tous mes partenaires de me payer en tant qu’auteur « australien » plutôt que français, ce qui est quand même un colossal problème – je vous raconterais bien en détail la fluidité du système ici, mais j’ai peur que ma mère me déshérite) (Maman, si tu lis ça, je plaisante, tu sais comme je t’aime et comme je vénère Voltaire, Lavoisier et Francis Lefebvre)
Hémisphère sud oblige, l’air ici est au printemps ; le ciel est bleu (le temps est bon), les jours rallongent, notre morceau de colline est empreint d’un calme surréaliste, les routes australiennes s’ouvrent partout autour sur des milliers de kilomètres de verdure, d’océan et de bush. Posé à demeure, je vais pouvoir faire davantage connaissance avec mon pays d’adoption.
Et dans l’immédiat, en octobre, en profiter, ce sera l’occasion d’aller à ça :
(Vous avez vu ce magnifique design an 2000 vu depuis 1985 ?) C’est génial de pouvoir enfin voir une PAX en vrai après toutes ces années passées à suivre Penny Arcade, en y allant, en plus, costumés. Vous me verrez en photo si vous êtes sages !
Au revoir et bonjour, comme toujours.
Deux semaines ont passé, et le nouvel épisode de Procrastination, notre podcast sur l’écriture en quinze minutes, est disponible ! Au programme : « s08e01 – La gestion d’une librairie indépendante, avec Éric Marcelin« .
Pour sa huitième saison, Procrastination a le plaisir de recevoir Éric Marcelin, directeur de Critic, à la fois librairie indépendante implantée à Rennes depuis plus de vingt ans et maison d’édition d’imaginaire qui compte dans le paysage français, avec au catalogue Christian Léourier, Laurent Genefort, Lou Jan, Romain Benassaya, Marine Sivan et bien d’autres. Avec cette double casquette et l’expérience des années, Éric a un regard précieux et riche d’enseignements ; c’est notamment l’occasion de découvrir le métier de libraire, souvent mal connu des auteurs.
Dans ce premier épisode de notre conversation au long cours, Éric dévoile les mécanismes concrets du fonctionnement d’une librairie et de la distribution d’un ouvrage à partir de sa sortie de chez l’imprimeur ; la sélection des titres en rayonnage ; la gestion de l’équilibre entre nouveautés et fond ; le temps de vie d’un livre sur l’étal du libraire.
Retrouvez la librairie et les éditions Critic en ligne et sur les réseaux :
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Bonne écoute !
ZOUF
Comme annoncé en juin, je disparais de nouveau de l’Interweb multimédia 2.0 pour le mois d’août, et ce jusqu’à mi-septembre, pour raisons familiales et amicales (pas de mauvaises nouvelles, n’ayez crainte, au contraire). Étant dans les semaines à venir en permanence sur les routes de l’air et de la terre, il me sera impossible de garder un œil attentif sur ce qui se passe en ligne, donc je préfère prévenir : je n’en aurai pas, considérez-moi avec une connexion Internet comparable à celle qu’on a dans l’outback (soit : aucune).
Et comme je ré-émergerai dans les parages du festival Étrange Grande, j’en profite pour annoncer que j’aurai le plaisir d’y participer cette année. Non seulement cela, mais Jean-Claude Dunyach et moi aurons le grand plaisir de proposer une Masterclass d’un jour et demi autour de la correction des manuscrits et de l’édition professionnelle juste en amont de l’événement.
Les infos seront annoncées dans les semaines à venir, donc : rendez-vous sur le site du festival pour suivre les infos pratiques ! Je ne pourrai pas les poster ici en temps et en heure.
Dans l’intervalle, comme toujours, soyez juste assez sages pour que soit rigolo mais pas dangereux, et à tout bientôt pour l’automne.
Procrastination revient pour sa huitième année (fichtre, le podcast a commencé l’école primaire depuis un moment, en fait), avec une reprise fixée comme toujours au 15 septembre. Et cette année, nous aurons l’honneur et le plaisir de recevoir Éric Marcelin, directeur de Critic – maison d’édition indépendante majeure dans le paysage de l’imaginaire, et deux librairies spécialisées implantées à Rennes. Nous parlerons évidemment des coulisses de l’édition, mais ce sera l’occasion aussi de discuter de librairie, un domaine souvent mal connu des auteurs jeunes et moins jeunes. Mille mercis à Éric de nous avoir accordé un long entretien qui formera le fil rouge de cette saison !
À très bientôt pour la rentrée du podcast !